L’American-Staffordshire-Terrier a fait couler beaucoup d’encre. Adulé par les uns, accusé de tous les maux par les autres, il s’est retrouvé au cœur de la polémique sur les chiens dangereux.
Selon qu’un American-Staffordshire-Terrier (Staff pour les intimes) est titulaire d’un pedigree ou non, son statut changera du tout ou tout au regard de la loi de janvier 1999. À savoir au moment de l’achat ! Sans être un chien facile, il ne manque pourtant pas de qualités et peut être un compagnon loyal, dès lors que l’on est capable de mener à bien son éducation et que l’on est soi-même un maître responsable.
Plus molosse que Terrier ?
À chacun son Staff, car différentes lignées existent.
II existe trois grands types d’American-Staffordshire-Terrier. Le premier est un chien plutôt « fin » et près de terre : c’est le type Terrier « originel » ; le deuxième est davantage molossoïde, avec une tête très typée et un corps plus massif, une ossature et une musculature puissantes ; enfin, il existe un type intermédiaire, sorte de combinaison des deux premiers.
Cela n’est pas le signe d’un manque d’homogénéité de la race, mais simplement de l’existence de lignées différentes, qui sont le fruit du travail de sélection des éleveurs. Ces différences morphologiques n’ont pas d’influence directe sur le caractère et elles n’ôtent rien au fait que l’American-Staffordshire-Terrier pour être digne de ce nom doit répondre tout de même aux principaux critères édictés par son standard. À savoir, des muscles masticateurs très développés. Bref, il a de bonnes joues ! Elles procurent à sa tête, de grandeur moyenne, un aspect unique.
Son air de « dur à cuire » sera cependant nettement atténué si ses oreilles ne sont pas coupées. Pour certains, il y perdra en séduction, mais y gagnera beaucoup en capital sympathie en arborant un air moins revêche. Il en va de sa réputation. Enfin, c’est une impression de puissance qui se dégage de ce chien : musclé, il n’en est pas moins agile et élégant. Un vrai Yankee !
Le regard sombre ! Pas question d’avoir les yeux clairs quand on prétend au titre de champion en exposition canine de beauté ! Ils doivent être nettement foncés.
Les trois points forts
- Musclé et élégant
- Formes harmonieuses
- Puissant en bien bâti
Caractéristiques de l’American-Staffordshire-Terrier
Queue
Elle est courte comparée à la taille de son corps et se termine en pointe fine.
Oreilles
Attachées haut, elles peuvent être coupées ou non. Même si les oreilles naturelles sont préférées par les juges d’exposition, il est plus fréquent de rencontrer des Staffs aux oreilles coupées. Cela leur confère un air plus impressionnant !
Yeux
Les yeux du Staff doivent être de couleur foncée. Son regard est d’autant plus impressionnant qu’il a une gueule quelque peu patibulaire. Mais ce « vrai faux dur à cuire » sait aussi faire les yeux doux !
Poil
Son poil court, dur et serré peut être de toutes les couleurs : unicolore, multicolore ou panaché. Cependant, les robes foie, noir et feu, ou comportant plus de 80 % de blanc ne sont pas à encourager.
Truffe
Le standard de la race précise que la truffe du Staff doit être nettement noire. Pas question donc qu’elle soit envahie par le ladre, c’est-à-dire des zones dépigmentées, ce qui constituerait alors un défaut.
Origines
- Pays : États-Unis
- Époque : XIXe siècle
- Ancêtres : Staffordshire-Bull-Terrier
- Aptitudes : Chien de compagnie, de garde et de travail
Le Staff en bref
- Taille : De 43 cm à 48 cm
- Poids : De 18 kg à 30 kg environ
- Diffusion : Environ 8 500 sujets de pure race en France
- Prix : Moyen
- Coût d’entretien : Moyen
- Alimentation : Ménagère (800 g) – Humide (1.3 kg) – Croquettes (450 g)
Le Staff : Un mauvais garçon ?
Il ne mérite vraiment pas sa sulfureuse réputation.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’American-Staffordshire-Terrier, a fait couler beaucoup d’encre. Son passé de chien de combat y est pour beaucoup, sans oublier sa ressemblance avec son cousin le Pitbull, qui il faut le rappeler, n’est pas une race reconnue. Il est devenu la proie des médias, le vilain petit canard, adulé par les uns, accusé de tous les maux par les autres. Cette mauvaise réputation
est-elle fondée ? Le Staff n’est pas le seul Terrier à compter parmi ses ancêtres des chiens malheureusement utilisés à des fins peu louables, et ce, dès le XIVe siècle. Mais d’autres avant lui ont su se reconvertir en adorables chiens de compagnie.
Il a fait les frais d’une certaine mode (ses effectifs ont explosé) et les beaux jours des marchands de chiens peu scrupuleux. Il a de plus été l’un des premiers visés par la loi sur les chiens dangereux de janvier 1999. Désormais, un American-Staffordshire-Terrier qui n’est pas inscrit
au LOF (Livre des origines français) entre dans la première catégorie telle que définie par la loi avec tout ce que cela implique : interdiction de vente ou de cession, interdiction de fréquenter les lieux et transports publics, reproduction interdite… D’où l’importance de s’adresser à un éleveur sérieux lorsque l’on veut acquérir ce genre de chien. Car, au-delà de la connaissance de ses origines, c’est l’assurance d’avoir affaire à un chiot socialisé dès le départ, ce qui est primordial avec ce genre de chien.
Correctement éduqué, le Staff est tout à fait équilibré, joueur, têtu, c’est un Terrier certes, mais tout à fait loyal et d’une fidélité exemplaire. Il est vrai aussi qu’on ne le refera pas : il reste en règle générale dominant par nature, notamment envers ses congénères, et son courage ne connaît pas de limites. Le caractère du chien dépendant grandement du comportement de son propriétaire, l’Am’Staff reste pour cette raison un animal destiné à des maîtres responsables, qui sauront canaliser ses ardeurs et son énergie.
Trait de caractère
Bien souvent, l’American-Staffordshire-Terrier est désigné comme un chien agressif. Lorsqu’il grogne ou aboie, même si c’est pour jouer, il impressionnera toujours plus qu’un petit chien. Mais il ne faut pas s’arrêter aux apparences. L’Am’Staff rend de nombreux services à l’homme. Il est tout à fait digne de confiance et bien loin du « grand méchant loup » que l’on nous dépeint souvent. Sinon, pourquoi serait-il utilisé comme chien de recherche en décombres ? Il sait prouver sa bravoure en sauvant bien des vies humaines.
L’American-Staffordshire-Terrier est-il un chien pour vous ?
- Il n’est pas plus agressif que les autres, mais ne s’en laisse pas conter.
- Dominant envers ses congénères, il doit être parfaitement socialisé et éduqué.
- Il est impératif de choisir un éleveur sérieux, quitte à en visiter plusieurs.
Les +
- Courageux
- Curieux et observateur
- Gai et joueur
Les –
- Dominant
- Caractère bien trempé
- Exclusif et têtu
Partir du bon pied
Tout se joue très tôt. Pas question de rater ce moment crucial !
La socialisation du chiot prend, avec l’American-Staffordshire-Terrier, toute son importance. C’est une notion à ne pas perdre de vue avec
ce genre de chien. Il est hors de question donc d’acquérir un Staff qui aurait été séparé de sa mère ou de sa fratrie précocement. Ce serait s’exposer à des problèmes et risquer d’avoir affaire à un chien présentant des troubles du comportement.
Le nouveau maître doit non seulement poursuivre le travail de socialisation, mais aussi faire preuve de fermeté envers le chiot. Le Staff n’est pas destiné à des personnes qui ne se sentiraient pas capables de s’imposer : sans utiliser la violence, il faut remettre le chien à sa place sans hésiter. Un endroit de couchage sera défini dans la maison en dehors des lieux de passage et de ceux situés en hauteur. C’est une bonne façon de ne pas inciter le chien à dominer les situations. De même, le lit lui sera interdit.
Pour les promenades, changez souvent de parcours. Cela permettra à votre Staff de découvrir et d’évoluer dans des ambiances variées. Mettez-le en contact avec des personnes et des animaux et réprimandez tout signe d’agressivité de sa part. Et, surtout, ne l’encouragez pas dans le mauvais sens. Un Staff est avant toute chose un compagnon pour la famille. Il saura se montrer vigilant et bon gardien sans que l’on ait besoin d’attiser chez lui des attitudes agressives. Au moment de choisir son futur compagnon, il est possible de pratiquer quelques tests simples afin de savoir si l’on a affaire à une forte tête. Le chien ne doit pas, par exemple, se « rebeller » lorsqu’on l’oblige à se mettre sur le dos. Enfin, il ne faut pas oublier que l’American-Staffordshire-Terrier a besoin de se défouler, qu’il vive en appartement ou dans une maison.
À faire
- S’imposer en tant que chef de meute
- Ne rien lui laisser passer
- Fréquenter un club d’éducation canine en cas de difficultés
À ne pas faire
- Le prendre pour ce qu’il n’est pas
- Succomber à la mode
- L’inciter à l’agressivité
Un dur qui s’avère doux et patient avec les enfants
Il n’existe aucune raison qui puisse faire redouter la cohabitation entre l’American-Staffordshire-Terrier et les enfants. Il faudra tout simplement éviter de les laisser seuls, mais cela est valable pour la majorité des chiens. Avec les plus jeunes, le Staff se montre assez prévenant. Il aime partager leurs jeux et conscient de sa force, fait preuve d’une grande douceur. La patience est aussi une autre de ses principales qualités et il saura le prouver aux enfants de son foyer.
Tout sauf du « mordant »
Les activités qui contribuent à son épanouissement sont nombreuses.
Grâce au travail de sélection des éleveurs, l’image de l’American-Staffordshire-Terrier a évolué. Il existe par ailleurs un test d’aptitudes à l’éducation sociale du chien (TAESC) que tout maître peut passer (et cela n’est pas réservé aux seuls propriétaires de Staff). Mise en place par la Commission nationale d’éducation et d’Agility, cette épreuve fait valoir et prouve les capacités du maître dans l’éducation du chien et son aptitude à être un propriétaire responsable.
Dorénavant, les sports faisant intervenir des épreuves comportant du mordant sont interdits au Staff. Compte tenu de la puissance et de la force de ce chien, même les défenseurs de la race et les passionnés ont dans leur majorité approuvé cette décision. Sur les terrains d’Agility, l’American-Staffordshire-Terrier est souvent présent. C’est qu’il s’agit d’un sportif. Il a en effet besoin de se dépenser régulièrement. Que ce soit de façon purement ludique ou dans le cadre de compétitions, cette activité est parfaite pour lui. Il y prendra non seulement beaucoup de plaisir, car il adore jouer, mais cela renforcera aussi la complicité avec son maître. Il aime tant lui faire plaisir à tout instant !
D’autres activités existent, telles que le Canicross, le Flyball, et pour ceux qui n’ont pas l’opportunité de les pratiquer, tout simplement les balades, les randonnées ou les grandes parties de jeux, qui permettront au Staff de se défouler et contribueront à son épanouissement. Il faudra malgré tout respecter sa croissance et éviter les efforts chez le chiot, qui pourraient être dommageables pour ses aplombs et ses
articulations. De même, les sauts répétés sont à proscrire. Laissez-le grandir… il aura tout le temps de vous épuiser par la suite !
À faire
- Le brosser régulièrement
- Lui offrir les occasions de se dépenser
- Pratiquer l’Agility ou le Canicross
À ne pas faire
- Rechercher les activités au « mordant »
- Le priver de sport ou de balades
- Le solliciter physiquement en période de croissance
Alimentation : Profitez des repas pour l’éduquer
- L’American-Staffordshire-Terrier n’est pas du genre à faire la fine bouche ! Vous devrez veiller aux rations afin qu’il ne devienne pas obèse. Vous pourrez opter pour une alimentation dite industrielle (croquettes notamment), qui lui conviendra tout à fait, et vous offrira de surcroît toutes les facilités de stockage.
- Le moment du repas pourra être mis à profit pour éduquer votre Staff. Première règle : lorsqu’il est encore un chiot, il convient de l’habituer à manger après ses maîtres, car ce sont les dominants qui passent à table les premiers. Ensuite, sa gamelle sera manipulée et il ne devra d’aucune façon montrer des signes d’agressivité. Au moindre grognement, il faut la lui retirer, quitte ce qu’il saute un repas. Cela n’est pas un jeu, mais permet d’asseoir la supériorité hiérarchique du chef de meute, vous-même en l’occurrence.
- Enfin, toute tentative qui consisterait à venir quémander à table (même en faisant les yeux les plus doux de la terre) sera réprimandée.