Quand les animaux vivent au sein d’une meute, ils se lèchent mutuellement. Le toilettage remplit alors une fonction sociale.
Ce toilettage réciproque contribue à l’entretien du pelage, ainsi qu’à l’établissement d’une hiérarchie dans le groupe.
Dans un environnement domestique, c’est au maître d’exercer cette forme de contrôle silencieux sur son chien en le toilettant. L’objectif est d’éliminer les parasites, les saletés, les peaux et les poils morts pour obtenir un poil propre et bien démêlé.
À l’état sauvage, pour se débarrasser au plus vite de leurs poils morts, les chiens se roulaient dans le sable ou l’herbe ou encore se frottaient contre les buissons, les haies ou les rochers, dès que la mue avait démarré.
Aujourd’hui, s’ils veulent appliquer ce procédé, c’est sur nos tapis et nos canapés qu’ils jettent leur dévolu. Une raison supplémentaire de le toiletter à la maison !
Un bon départ
Choisissez un moment où vous êtes calmes tous les deux et parlez-lui gentiment.
Commencez par le brossage : laissez votre chien au sol ou placez-le en hauteur sur une table, recouverte d’un tapis antidérapant. Une petite friandise récompensera votre compagnon de sa patience. Ainsi pratiqué, le toilettage concourt au bien-être du chien, tant physiquement qu’affectivement.
Le brossage
Les chiens à poil court
Un chien à poil court n’a pas besoin d’être toiletté plus d’une fois par semaine. Brossez-le de la tête à la base de la queue. Placez-le sur une serviette blanche : il vous sera ainsi plus facile de voir tomber des éventuelles déjections de puces (minuscules points noirs de sang coagulé).
Vous pouvez terminer le toilettage en le massant avec un gant à picots en caoutchouc, et lisser sa robe avec une peau de chamois ou un autre tissu doux pour la faire briller.
Les chiens à poil long
Si sa robe présente des nœuds, tenez les poils près de la peau et démêlez-les en les séparant doucement avec un peigne, en commençant toujours par leur extrémité. En cas de gros nœud, utilisez des ciseaux avec prudence ou mieux, un peigne coupant démêloir pour en venir à bout. Si vous n’y arrivez pas, mieux vaut consulter un toiletteur.
En pratique
Brossez le pelage du bas vers le haut du corps, de l’avant vers l’arrière, dans le sens du poil. Puis doucement, à rebrousse-poil si nécessaire.
Vous pouvez utiliser une étrille de démêlage l’étrille qui est très efficace pour démêler et débarrasser le chien des poils morts.
Commencez jeune : afin qu’il accepte d’être manipulé sans contrainte, le premier toilettage complet (bain et brossage) doit commencer dès l’arrivée du chien dans la maison qu’il soit chiot ou adulte. La fréquence recommandée est en général d’un brossage complet par semaine et au maximum d’un bain par mois.
L’heure du bain
Lavez votre compagnon dans une baignoire, si possible munie d’une douche. Un tapis en plastique l’empêchera de glisser.
Vérifiez la température en trempant le coude dans l’eau, l’idéal étant 38 à 38,5 C, c’est-à-dire la température corporelle du chien.
Pour ne pas l’effrayer, ne faites pas couler trop d’eau au fond : un niveau jusqu’à hauteur de patte suffit amplement.
Mouillez le chien progressivement en terminant doucement par la tête (attention à ne pas mettre d’eau dans les oreilles). Pour plus de sécurité, vous pouvez y placer délicatement un peu de coton.
Pour un shampooinage plus efficace, utilisez une brosse de lavage dans laquelle nous aurez introduit une dose de shampoing.
D’une main, le savon se diffuse progressivement avec le bouton de distribution et offre une belle mousse bien aérée. Les picots en caoutchouc doux sont conçus pour atteindre délicatement la peau et prodiguer à la fois un effet de massage relaxant et un lavage en profondeur… Bonus : Les derniers poils morts sont éliminés.
Savonnez la fourrure par de petits mouvements de rotation pour que le produit pénètre jusqu’à la peau, grâce à l’effet massant de la brosse.
Utilisez uniquement un shampoing spécial pour chiens (ni pour bébé ni pour chats).
Rincez doucement et longtemps, jusqu’à ce que l’eau soit claire afin d’éviter que l’animal ne lèche du shampoing. Terminez délicatement par la tête, sans faire entrer d’eau dans les oreilles.
Épongez-le avec un maximum de serviettes et placez-le dans une pièce bien chaude, à l’abri des courants d’air, pour qu’il sèche tranquillement.
Vous pouvez lui lustrer le poil par un dernier brossage.
Pour le sécher complètement, utilisez idéalement un sèche-cheveux à petite vitesse et à basse température. Placez votre main devant le souffle chaud afin d’éviter toute brûlure.
Lorsque le bain est trop fréquent : si votre chien est adepte des bains de boue et friand de charognes, le shampoing sans rinçage peut être un allié efficace. Il permet d’espacer les bains sans avoir à supporter son pelage sale et malodorant.
Il refuse le bain
Si très tôt, le chiot n’a pas été initié positivement à toute forme de manipulations, il peut plus tard se révéler rétif aux soins corporels.
Ce sont au départ, les éleveurs qui doivent manipuler soigneusement leurs chiots tout au long de leur développement. Une carence à ce niveau est rapidement repérable quand le chien réagit aux caresses par des mordillages, difficiles à réguler.
Le propriétaire devra restaurer une confiance nouvelle dans les soins. Il faudra beaucoup de patience en changeant les manières de s’y prendre : rompre avec les rituels existants qui stressent le chien, faire semblant en mimant les gestes, changer l’approche, le lieu, les mouvements… comme ne pas se pencher sur lui, mais se mettre à sa hauteur, le maintenir, mais ne pas le bloquer…
C’est la compréhension (des raisons qui ont conduit le chien à s’opposer aux soins) qui mènera aux solutions pour remédier. L’obstination et l’impatience ne font assurément pas partie des remèdes, bien au contraire !
Après le bain
Les parasites externes
Les puces sont marron ou noires et se déplacent rapidement dans les poils lorsque vous les écartez. Même si vous n’apercevez pas les puces elles-mêmes, vous verrez de minuscules points noirs, en forme de virgule. Ce sont les rejets des puces.
Les puces ne passent qu’une partie de leur temps sur le chien pour y sucer le sang, et sont souvent sur son tapis… ou le vôtre.
Sachez aussi qu’elles peuvent sauter sur les chats et les humains. Elles ne pondent pas sur les animaux, mais par exemple dans des fissures du bois.
Aussi, si vous remarquez une recrudescence des attaques, il est important de traiter la maison ou la niche, en même temps que le chien et tout autre animal vivant dans la maison.
Lavez la litière et passez fréquemment l’aspirateur sur les tapis.
La plupart des puces résistent au bain. Il est donc indispensable de lui administrer régulièrement un antiparasitaire.
Videz le contenu d’une pipette entre les poils du cou de votre chien. Le produit se diffusera seul progressivement. Le voici protégé pour quatre semaines au minimum contre les tiques et les puces, mais aussi contre les moustiques et les phlébotomes, qui peuvent transmettre des maladies graves.
Comment retirer une tique ?
N’utilisez jamais d’huile ou d’éther, car en se défendant, il est possible que la tique diffuse des agents pathogènes dans la plaie (par régurgitation) et entraîne la transmission des agents responsables des borrélioses et notamment en Europe de la maladie de Lyme.
Servez-vous uniquement d’un tire-tique. Glissez votre outil en forme de pied-de-biche le long de la peau du chien. Détachez la tique par traction perpendiculaire à la peau, dans l’axe de son rostre pour éviter qu’il ne se casse. Effectuez délicatement un ou deux mouvements contraires au sens des aiguilles d’une montre. La tête se décroche immédiatement. Désinfectez la plaie à l’aide d’un spray.
Les parasites internes
Si les vers sont nuisibles à la santé de l’animal, ils sont également rarement détectables, car les symptômes associés sont souvent discrets
De plus, seuls les œufs passent dans les selles, il est donc difficile de les visualiser.
Enfin, étant donné les risques de zoonoses, la vermifugation doit être considérée comme un geste de santé publique et réalisée surtout lorsque des enfants sont en contact avec l’animal.
Il existe deux grandes catégories de vers :
Les vers ronds (ascaris, ankylostomes, trichures) et les vers plats (ténias) Tænias, Dipylidium.
Fréquence du traitement :
- Tous les mois pour un chiot de moins d’un an.
- Tous les 4 à 6 mois pour des animaux de plus d’un an.
- Vermifugez de préférence avant les vaccinations, car les infections par les vers peuvent provoquer une baisse de l’immunité et entraîner ainsi une mauvaise action du vaccin.
- Lors de la présence de vers plats (Dipylidium), pensez à associer un traitement anti-puce.
À noter : le chien et le chat ne sont pas porteurs d’oxyures. Les contaminations humaines ne sont donc pas d’origine canine ou féline.
Les griffes
Le chien ayant régulièrement accès à l’extérieur entretient ses griffes naturellement. Toutefois, il peut avoir besoin qu’on lui coupe les griffes, surtout s’il est âgé.
En effet, en plus de gêner la marche, des griffes trop longues peuvent s’incarner dans les coussinets et s’infecter.
Épointez-les tous les trois mois avec un coupe-ongles à guillotine, vendu dans les animaleries et grandes surfaces. Coupez de quelques millimètres en veillant à ne pas atteindre la partie irriguée par les vaisseaux sanguins.
En profiter pour retirer les poils emmêlés entre les coussinets si nécessaire.
Si en lui coupant les griffes, vous craignez de blesser votre chien ou si vous souhaitez espacer ces séances délicates, utilisez une lime électrique. Très facile d’utilisation, il suffit d’insérer la griffe dans l’embout en plastique (plusieurs tailles différentes de bagues) et d’actionner la lime (en général deux vitesses). Un système de sécurité empêche les poils de l’animal de se coincer lors du processus.
Les oreilles
Elles sont normalement roses, propres et sans odeur. Une inflammation ou une odeur particulière sont des symptômes qu’il ne faut pas négliger. Le cérumen doit être couleur miel, bien réparti, inodore.
L’hygiène de l’oreille est d’autant plus importante pour les races à oreilles tombantes.
Attention, l’oreille du chien est constituée différemment de celle de l’homme. Leur conduit auditif a en effet une forme de « L » qui descend d’abord verticalement puis forme un angle droit. Cette forme en « L » est la cause de problèmes : le cérumen, qui s’accumule au fond, ne peut pas ressortir tout seul et le conduit, très profond, est mal ventilé.
L’accumulation de cérumen dans un milieu chaud et humide, associée à une mauvaise aération favorise les macérations et peut être à l’origine d’otites et de diverses infections.
Pour les nettoyer, répandez une dose de solution nettoyante dans le conduit auditif, massez la base de l’oreille et essuyez l’excès avec du coton. Décrassez l’intérieur du pavillon avec un Coton-Tige pour chien ou une compresse humide (eau tiède ou lotion spéciale) une fois par semaine.
Les dents
Par chance, les chiens ne peuvent être atteints de caries.
En effet le pH élevé de leur milieu buccal les en protège, contrairement à leurs maîtres !
Cependant, ne pouvant se laver les dents eux-mêmes, les chiens sont particulièrement disposés à certaines pathologies : apparition de plaques de tartre et gingivites (responsables de la mauvaise haleine du chien). Ce dépôt renferme des bactéries et provoque la maladie de la pyorrhée.
Dans les cas graves, la dent se déchausse et finit par tomber, et nombreux sont les jeunes chiens qui perdent des dents à un âge assez précoce.
Favorisez la mastication en lui donnant quotidiennement des croquettes. Le fait de mâcher un os en corne nettoie les dents, mais cette action n’a qu’un effet minime.
Pour retarder l’apparition de tartre, frottez les dents du chien avec un doigtier ou une brosse à dents imprégnée d’un gel dentaire spécial. Il est conseillé de laver les dents de votre chien deux fois par semaine.
S’il n’est pas habitué à ce soin depuis son plus jeune âge et qu’il résiste, demandez à votre vétérinaire de lui faire un détartrage sous anesthésie tous les 2 ans à partir de 3-4 ans si nécessaire.
Les yeux
Nettoyez le contour des yeux une fois par semaine, à l’aide d’une compresse imbibée d’un nettoyant ophtalmique pour chien ou avec du sérum physiologique pour bébé.
Ôtez les sécrétions et traces noires laissées par les larmes, de l’angle interne de l’œil vers l’extérieur.
Vérifiez qu’ils ne présentent pas d’écoulement, de rougeurs ou de gonflement.
Certaines races de chiens ont fréquemment des traces rougeâtres sous les yeux (écoulements chez les races à poil long ou à face aplatie). Elles disparaîtront vite, mais le traitement doit être soutenu et quotidien afin d’éviter leur réapparition.