La France compte de nombreux chiens de berger et de chasse, mais elle n’a qu’un seul Dogue, le Dogue de Bordeaux !
Ce statut un peu à part ne lui a pourtant pas valu l’engouement du public, plus attiré par les Dogues d’Allemagne ou de Grande-Bretagne.
Depuis quelques années pourtant, le Dogue de Bordeaux conquiert de plus en plus d’adeptes, grâce à son look et à son caractère uniques.
Le colosse flamboyant
Le Dogue de Bordeaux est le plus grand des chiens français.
Le Dogue de Bordeaux a une carrure particulièrement imposante : avec ses cinquante kilos au minimum pour le mâle, il se pose là ! Sa taille et sa couleur fauve lui ont même joué des tours récemment : en région parisienne, un Dogue de Bordeaux a été pris pour un lion échappé d’un zoo ! Mais du fauve, il n’a que la couleur…
Près de terre est l’expression qui qualifie le Dogue de Bordeaux dans son standard. C’est-à-dire que ses pattes sont relativement courtes par rapport à son tronc : la distance qui va du sternum au sol est légèrement inférieure à la hauteur de la poitrine. Typiquement molossoïde, le Dogue de Bordeaux est un chien très puissant, dont le corps conserve toutefois un aspect harmonieux. Son cou et ses membres sont très musclés, même si cela ne saute pas aux yeux tout de suite. En effet, sa peau, très lâche, recouvre tout son corps telle une cape !
une tête volumineuse complète sa silhouette. Le museau et les mâchoires sont très puissants, avec un prognathisme inférieur marqué. En effet, la mâchoire inférieure dépasse très nettement la supérieure et s’incurve vers le haut. C’est un critère racial recherché qui lui donne un faux air de chien pas commode ! Par contre, un Dogue de Bordeaux dont la langue ou les canines seraient visibles en permanence ne pourrait pas concourir dans une exposition canine. La tête du Dogue de Bordeaux est sillonnée de rides symétriques, qui donnent à toutes ses expressions une grande intensité.
Les trois points forts
- Grand et costaud
- Belle couleur fauve
- Tête expressive
Caractéristiques du Dogue de Bordeaux
Queue
Sa queue est très épaisse à la racine, sa pointe atteint de préférence le jarret, sans toutefois le dépasser. Portée bas, elle n’est ni cassée ni enroulée, mais souple.
Oreilles
Les oreilles du Dogue de Bordeaux sont petites, de couleur un peu plus foncée que la robe. Elles doivent retomber, mais non pendre mollement, le bord antérieur étant contre la joue quand le chien est attentif.
Yeux
Ses yeux sont ovales et largement espacés. Contrairement à celle d’autres Dogues, la conjonctive ne doit pas être apparente chez le Dogue de Bordeaux. Son regard est franc, direct, l’air de dire : « Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? »
Poil
Le Dogue de Bordeaux est unicolore, dans toute la gamme des fauves, de l’acajou à l’isabelle, sans masque, ou bien avec un masque noir ou marron.
Truffe
La truffe du Dogue de Bordeaux est large et bien pigmentée, d’une couleur en accord avec celle de son masque (noire, marron ou fauve). Elle peut être légèrement retroussée, mais ne doit pas être renfoncée dans la face.
Origines
- Pays : France
- Époque : Antiquité
- Ancêtres : Molosses
- Aptitudes : Chien de garde et de compagnie
Le Dogue de Bordeaux en bref
- Taille : 58 à 68 cm
- Poids : 45 à 50 kg minimum
- Diffusion : Environ 4 100 sujets de pure race en France
- Prix : Élevé
- Coût d’entretien : Élevé
- Alimentation : Ménagère (1.4 kg) – Humide (2.2 kg) – Croquettes (800 g)
Il ne faut pas le chercher !
Le Dogue de Bordeaux est un Hercule pas toujours très commode !
Le Dogue de Bordeaux, comme tous les molosses, a une allure paisible, posée, bien loin de l’excitation permanente qui semble agiter certains de ses congénères de plus petite taille. Mais il faut se méfier de l’eau qui dort ! Car le Dogue de Bordeaux a, comme il est précisé dans son standard « un seuil de réaction élevé ». Ce qui signifie qu’il réagit plus rapidement que d’autres chiens aux provocations. De plus, son périmètre de sécurité (la distance en dessous de laquelle il considère que personne, homme ou chien, ne doit l’approcher s’il n’y a pas été invité) est plus étendu que chez d’ autres chiens. Ce qui signifie qu’il n’est pas question de l’approcher vivement et sans faire les présentations ! Bref, il ferait penser à un vieux pépère bourru qui ne veut pas être embêté lorsqu’il fume sa pipe ou lit son journal ! D’ailleurs, ne parle-t-on pas d’une humeur de Dogue ?
Il ne faut pas oublier qu’il fut pendant longtemps un chien de combat, utilisé dans l’arène contre des taureaux, des loups, des ours et d’autres chiens… Un atavisme qui ne s’oublie pas en quelques années ! Car, si les combats de chiens sont interdits en France depuis 1850, ils ont perduré jusqu’en 1914 plus ou moins clandestinement… Il n’est donc pas étonnant que les Dogues d’aujourd’hui aient encore un caractère assez combatif.
Mais cet ancien gladiateur, s’il a gardé un caractère bien trempé, s’est tout de même beaucoup adouci… Le Dogue de Bordeaux est un chien très affectueux avec ses maîtres, très proche d’eux, sans être toutefois trop envahissant. Il recherche la compagnie de ses maîtres et se sentira pleinement heureux qu’en leur présence. D’une fidélité indéfectible, il garde toujours un œil sur les siens, prêt à se faire découper en rondelles pour eux. Le mâle Dogue de Bordeaux a une certaine propension à se montrer dominant, avec les hommes comme avec les autres chiens. Cela pourra se manifester de différentes manières, comme s’installer toujours en plein milieu du chemin, grogner lorsque l’on passe trop près de lui, essayer d’être toujours le premier en passant les portes ou encore faire la sérénade pour manger avant ses maîtres. Ces comportements peuvent être évités grâce à une éducation appropriée.
Trait de caractère
Le Dogue de Bordeaux a une gueule bien à lui avec ses profondes rides d’expression… À tel point qu’elles lui donnent souvent l’air de réfléchir intensément ou de s’ennuyer ferme ! C’est sans doute pour cela qu’il a été choisi comme co-vedette du film américain Turner et Hooch, dans lequel il élucidait un meurtre au côté de Tom Hanks. Le film avait provoqué l’engouement pour le Dogue de Bordeaux. Mais il n’est pas souhaitable, pour leur bien-être, de prêter aux chiens des sentiments qu’ils n’éprouvent pas… Il est donc préférable de considérer ces rides comme une caractéristique physique, et non comme le reflet de sa « personnalité ».
Le Dogue de Bordeaux est-il un chien pour vous ?
- Il est très réactif et peut donc montrer des réactions assez vives.
- Très affectueux, il n’est pourtant pas pot de colle.
- Vite dominant, il a tendance à vouloir prendre la place de chef de famille.
Les +
- Fidèle
- Affectueux
- Calme
Les –
- Réactif
- Dominant
- Peu commode
Avec une main de fer
Avec le Dogue de Bordeaux, l’éducation doit être une priorité absolue !
Si l’on peut admettre (à la très grande rigueur) qu’un petit chien de cinq ou dix kilos ne soit pas très bien élevé, il est évident qu’il est totalement exclu de négliger l’éducation d’un colosse de 60 kilos ! Chez le Dogue de Bordeaux, l’éducation est une priorité et elle doit commencer dès le premier jour. Ses principes de base devront donc être inculqués alors que le chien est encore tout petit et être rappelés régulièrement.
Les néophytes choisiront de préférence une autre race, ou à tout le moins, une femelle, qui se montre dans la majorité des cas moins
dominante et plus facile à éduquer. Ceux qui connaissent bien les chiens pourront se lancer dans l’aventure, à condition toutefois de respecter quelques règles. Dès son arrivée à la maison, le chiot devra avoir une place à lui, à l’écart des allées et venues de la maison. Ainsi, il ne croira pas qu’il les contrôle ! Chaque fois que le petit Dogue de Bordeaux fera mine de passer le premier par une porte, il sera fermement repoussé en arrière et devra attendre que son maître soit passé le premier. Enfin, chaque grognement contre son maître ou sa famille sera fermement puni par un « Non ! » sec, suivi d’un envoi au panier et de quelques minutes d’indifférence. Le chiot comprendra à ce prix seulement qu’il n’est pas le maître du monde !
Le club d’éducation canine peut être une aide très utile dans l’éducation du Dogue de Bordeaux, à condition toutefois de bien le choisir. Pour s’assurer que son chien est entre de bonnes mains, le plus sûr est de téléphoner à la Société canine locale ou au Collectif des éducateurs canins professionnels, qui pourront donner des renseignements utiles sur les méthodes employées au sein des clubs près de chez vous.
À faire
- Éduquer le chiot dès son arrivée à la maison
- Pour les néophytes, choisir une femelle
- En cas de difficultés, s’inscrire dans un club d’éducation canine
À ne pas faire
- Autoriser que le chiot grogne
- Ne pas le punir lorsqu’il fait preuve de dominance
- Se montrer trop coulant
Avec les enfants : Poids lourd contre poids plume
Avec les enfants, le Dogue de Bordeaux est très doux et affectueux. Il se montre très protecteur avec ses maîtres, quitte à jouer les nounous incorruptibles. Il ne faut toutefois jamais le laisser seul avec des enfants, car son instinct de protection pourrait se montrer un peu trop vif envers des étrangers, y compris des petits copains en visite ! De plus, le Dogue de Bordeaux étant très lourd, un enfant ne peut en aucun cas le maîtriser et pourrait être bousculé. À surveiller, donc !
Facile à vivre !
Avec le Dogue de Bordeaux, c’est maxi-chien, mini-entretien !
Le Dogue de Bordeaux ne fait pas partie de ces chiens qu’il faut bichonner et toiletter régulièrement… Cela ne conviendrait sans doute pas
à son caractère ! Un bon coup d’étrille de temps en temps pour éliminer les poils morts suffira amplement à la beauté de son pelage. La race ne connaît pas d’affections particulières, le club de la race ayant été très vigilant dans la sélection de ses reproducteurs, afin d’éliminer les tares génétiques de son cheptel. Mais, malgré tous les soins apportés à la sélection, le Dogue de Bordeaux reste une race dont la longévité est sensiblement plus courte que celle des autres.
Côté activités, le gabarit du Dogue de Bordeaux n’en fait pas un concurrent idéal pour l’Agility. Toutefois, certains y participent pour la plus grande joie des spectateurs, qui apprécient beaucoup de voir ce gros patapouf se jouer des obstacles ! Certes, il est lent, mais quel allant ! Des Dogues de Bordeaux participent à différents sports cynophiles tels que l’Obéissance ou le Pistage, mais ils ne s’illustrent pas dans les sports de défense pour une bonne raison : ils sont trop féroces ! Difficiles à arrêter une fois qu’ils sont lancés, ils sont de plus d’un poids qui est dangereux pour les Hommes d’Attaque. En effet, un tel molosse, lancé à pleine course sur un Homme d’Attaque, le renverse comme un fétu de paille. Celui-ci préfère donc avoir affaire à des plus petits gabarits, tels les Bergers belges ou allemands…
La garde du territoire est innée chez le Dogue de Bordeaux. Il n’est donc pas nécessaire de lui faire subir un dressage spécifique : plutôt que d’accentuer ses dispositions, cela pourrait le rendre dangereux. L’essentiel sera de lui apprendre qui, de vos visiteurs, fait partie de vos
amis. Ainsi, ces derniers seront toujours accueillis avec douceur et gentillesse. Quant aux autres…
À faire
- Le brosser de temps en temps avec une étrille
- Pratiquer une activité, cela renforce les liens
- Lui commander « Assis » avant de lui donner à manger
À ne pas faire
- Le dresser à l’attaque
- Vouloir à tout prix lui donner une alimentation ménagère
- Oublier le poste alimentation dans le budget
Alimentation : Quantité et qualité sont indispensables
- L’alimentation d’un Dogue de Bordeaux est conséquente : 1 à 2 kg, voire plus suivant le gabarit du chien, selon que l’on donne des croquettes ou des boîtes… Ce qui représente un budget non négligeable, de 5 à 10 euros par jour en moyenne ! Il est donc important de savoir à quoi s’en tenir avant de craquer pour un chiot qui, une fois adulte, engloutira des kilos de nourriture par semaine !
- Il est préférable de nourrir le Dogue de Bordeaux avec des aliments industriels. En effet, chez les chiens de ce gabarit, l’alimentation
peut avoir des conséquences très importantes sur la santé. Il est donc plus sûr de donner à l’animal des aliments dont la composition aura été préalablement étudiée minutieusement, plutôt que de jouer les apprentis sorciers, ce qui pourrait lui être préjudiciable. - Le repas est le moment ou jamais d’inculquer au chien quelques règles : attendre que ses maîtres aient fini de manger, s’asseoir avant de pouvoir se jeter sur sa gamelle, n’accepter à manger que de ses maîtres sont autant de notions qui renforcent le statut de « chef de meute » de son maître.