Moins connu que son cousin le Westie, le Cairn Terrier n’en est pas moins attachant. Éveillé, agile, enjoué et plein de caractère, ce terrier d’Écosse n’a pas fini de vous épater.
Derrière ses allures rustiques et son poil hirsute, le Cairn Terrier cache bien son jeu. Considérer cette boule de poil uniquement comme un chien de salon est une erreur. Il faut le voir courir, sauter, creuser la terre, renifler les allées des sous-bois… Il a, c’est certain, conservé au fond de lui les instincts de ses ancêtres élevés au fin fond des Highlands écossais.

Un chien venu du clan Mac Leod
Si l’ancienneté de la race n’est pas facile à situer, on raconte que les Romains déjà étaient fascinés par ces drôles de chiens, mais ce n’est qu’au XVllème qu’elle se précise. Son apparition, plus que certaine, se situe au milieu de la brume écossaise où le Cairn Terrier a pour la
première fois montré le bout de sa brune truffe. Né dans les Highlands pour certains et sur île de Skye pour d’autres, leur mission principale de l’époque est de maintenir éloignés les nuisibles comme les renards, les rats, les blaireaux, les souris… qui se dissimulent sous des empilements de rochers appelés « cairns » d’où le nom. Petit à petit une sélection s’opère pour ne garder que les chiens les plus travailleurs, intelligents. À l’époque l’esthétisme n’est pas de mise.
Mais tout change au début du XXe siècle. À partir des lignées ancestrales, deux éleveurs, Alastair Campbell et Mary Hawke, font une nouvelle fois quelques sélections pour aboutir aux Cairns que nous connaissons aujourd’hui. Dès 1910 la race est officiellement reconnue par le British Kennel Club et autorise à partir de 1912 son entrée dans les championnats cynologiques du Royaume-Uni. Dès lors les succès s’enchaînent, et notre vaillant Cairn Terrier séduit autant les membres des jurys que les particuliers. Et c’est tout naturellement qu’il fait son entrée auprès de la famille royale d’Angleterre.
Petit, mais costaud ?
Si du point de vue de la taille proprement dite, le Cairn entre dans la catégorie petit chien, la hauteur au garrot ne dépasse jamais 31 cm. Quant à son poids, il varie de 6 à 7,5 kg. Sa robustesse n’a rien à envier à celle des grandes races. Regardez-le braver les flocons de neige ou la pluie diluvienne, sauter tel un chevreuil dans un sous-bois. Il faut dire que son poil est d’une incroyable résistance face aux intempéries.
Toujours double, ce pelage est constitué d’un poil de couverture épais et dur et d’un sous-poil laineux. Pour la couleur là encore, monsieur Cairn veut se faire remarquer… Imaginez, vous avez il y a quelques mois craqué sur une petite boule couleur sable et, sans crier gare, cette même boule se transforme en bringé foncé pour finir vers 4-5 ans quasiment noire ! Parce que c’est aussi ça qui fait le charme du Cairn, sa couleur peut changer au gré des années. D’autant que la race dispose d’un large éventail de nuances allant du sable au gris bringé en passant par le sable charbonné, le fauve, le fauve bringé et gris. Seuls le blanc et le noir purs ne sont pas reconnus.
Un dur au cœur tendre
Derrière ses aboiements un peu criards et son allure un peu bourrue, le Cairn Terrier est un grand tendre. Être propriétaire d’un Cairn c’est aussi accepter les longues séances de caresses, les câlins à n’en plus finir, de fondre devant un regard « malheureux » pour obtenir gain de cause… ce chien est plein de surprises. Curieux et affectueux de nature, le Cairn Terrier apprécie la compagnie des hommes et encore plus celle des enfants. S’il se révèle un bon chien de compagnie pour un petit, il faut là encore prendre quelques précautions pour que la cohabitation se passe sans heurts. Il faut éduquer le chien comme l’enfant à la présence de l’autre, surtout si l’arrivée d’un enfant se fait après celle de l’animal. Joueur, facétieux, énergique et malin, ce drôle de petit chien ne peut que faire fondre ceux qui croissent ses deux petites billes noires.
Un caractère 100 % terrier
Terrier jusqu’au bout des poils, le Cairn est doté d’une vivacité et d’une intelligence propres. Des qualités qui peuvent vite tourner en défauts si elles ne sont pas canalisées dès son plus jeune âge. Tout petit il tente de voir jusqu’où vont les limites de ses maîtres en espérant prendre le dessus. À vous de lui montrer qui est le chef à la maison ! Et pour le récompenser, mieux que des friandises, offrez-lui
une longue promenade, car si la vie en appartement ne le rend pas particulièrement malheureux, cet hyper actif de naissance a besoin de se défouler régulièrement. Rien ne peut lui faire plus plaisir qu’une folle course en compagnie de son maître.
En revanche au cours de vos balades, il y a de fortes chances pour que vous ayez un peu plus de mal à le maîtriser. En effet, ses instincts de chasseur étant toujours très présents, le gentil et obéissant Cairn se transforme en traqueur… Une odeur, un bruit, un terrier… Sa concentration est telle qu’il n’entend plus le son de la voix de celui qui l’appelle. Dans ce cas-là, il n’y a qu’une chose à faire, le regarder patiemment en attendant que monsieur ou madame ait lâché prise.
Qui dit chien terrier dit chien qui a du coffre, et pour avoir de la voix, cette boule de poil en a. Et oui, quand on est juste un peu plus grand qu’un gros lièvre et que l’on veut faire peur à un renard, il faut savoir se faire entendre. Là encore il est préférable, surtout lorsque le chien vit en appartement, de lui apprendre à aboyer, mais surtout se taire à la demande.