Yorkshire, Dalmatien, Labrador… ces races sont si différentes qu’il n’est pas facile de leur imaginer un ancêtre commun.
Même si certaines incertitudes, concernant les origines du chien, sont encore d’actualité, les chercheurs sont d’accord pour dire que son ancêtre le plus âgé est le Miacis.
Installé il y a 50 millions d’années, en Amérique du Nord puis en Eurasie, cet étrange animal, aux faux airs de belette, est le père de tous les carnivores. Des chiens comme des chats d’ailleurs. Ceci est assez amusant quand on pense aux attitudes qu’ils adoptent, de nos jours, les uns envers les autres. Pour en savoir plus et mieux comprendre votre animal, voici un petit voyage dans le temps, à la rencontre des ancêtres de votre compagnon préféré.
Des origines lointaines
Monsieur le chien appartient à la grande famille des canidés qui comprend environ 35 espèces. Votre animal de compagnie est donc le cousin du renard, du coyote, du chacal, mais aussi du loup. Leur ancêtre commun, le Miacis, a laissé sa place il y a 30 millions d’années à deux espèces différentes, dont celle qui nous intéresse : Cynodictis.
Grâce aux fossiles retrouvés en Amérique du Nord, on constate que cet ancêtre a un corps bien plus long, mais aussi plus petit, un peu à la manière des mangoustes. De plus, il a le même nombre de dents que le loup. Apparaissent ensuite les Hesperocyons puis les Tomarctus dont les proportions se rapprochent un peu plus de celles du loup actuel.
Si nous poursuivons notre voyage au cœur de la lignée généalogique du chien, la prochaine destination nous conduit vers le Canis Lepophagus, considéré comme l’ancêtre des canidés modernes. Il se fixe, il y a 10 millions d’années, en Amérique du Nord et donne naissance à plusieurs espèces:
- Canis Cipio : Situé en Europe, il est le père du coyote et du chacal.
- Canis Lupus : Il apparaît en Eurasie et se diversifie en plusieurs familles. Selon certains chercheurs, il serait à l’origine du chien moderne domestiqué, connu depuis bientôt 10 000 ans sous le nom de Canis Familiaris. Le Canis Lupus Pallipes, quant à lui, donne naissance aux chiens dits primitifs comme le Dingo, qui a élu domicile en Australie.
Le temps de la domestication
Si le chien et le loup descendent de la même race, le tout est de savoir à quelle période exactement la domestication a pris le pas sur la vie sauvage.
Après plusieurs études sur le sujet, les experts ont constaté que lorsque nos ancêtres ont commencé à vivre de la chasse et de la cueillette, ils avaient tendance à laisser les restes de leur repas près du campement. Les animaux, et plus précisément le Canis Lupus, pouvaient trouver facilement de la nourriture en s’approchant des hommes. On suppose qu’au fil du temps, l’homme s’est accoutumé à cette présence et a commencé à considérer l’animal comme un bon moyen de chasser voire de garder le camp.
Le passage de la vie sauvage à la vie domestique a été facilité par le comportement social de l’animal : le Canis Lupus est habitué à vivre en meute, avec des règles sociales plus ou moins établies. Il a donc pu retrouver, un peu, le même style de vie en se rapprochant des hommes. La domestication semble avoir eu lieu à la fin de la période du Paléolithique, il y a à peu près 12 000 ans. Des ossements d’hommes et d’animaux ont, en effet, été retrouvés côte à côte.
Au cœur des civilisations
Le chien, même s’il n’avait pas encore l’apparence que nous lui connaissons de nos jours, a parcouru les siècles aux côtés des hommes et, parfois même, au-dessus en bénéficiant d’un statut privilégié.
En Égypte : Il incarne Anubis, le gardien des morts. L’homme à la tête de chien ou de chacal est parfois représenté par un canidé noir allongé. On raconte qu’il est l’inventeur de la momification et qu’il l’a pratiqué en premier sur le dieu Osiris. D’ailleurs, lors des embaumements, les prêtres se dotaient d’un masque d’Anubis pour pratiquer cette célèbre technique de l’Égypte ancienne.
En Grèce : Il représente Cerbère, le gardien des Enfers. Chien monstrueux à trois têtes, il empêchait les êtres vivants de pénétrer dans le royaume des morts. La légende veut que plusieurs héros de la mythologie grecque l’aient affronté, aussi courageusement qu’Hercule lors de ses douze travaux.
En Chine : Le Pékinois était l’animal sacré des empereurs. Il portait alors le doux nom de « perles de l’impératrice ». Quand un empereur mourait, on sacrifiait un chien de cette race afin qu’il puisse l’accompagner dans la mort et le protéger.
À Rome : La présence de chiens à l’époque romaine est évoquée à travers des fresques, des mosaïques, mais aussi des œuvres littéraires. Dans « Les Géorgiques », Virgile explique, par exemple, comment s’occuper de son chien afin d’être mieux protégé. Utilisé généralement en tant que chien de garde, il a su également faire ses preuves en temps de guerre : il transportait des vases en feu pour incendier les camps des ennemis.