La représentation du Saint-Bernard en sauveteur des neiges, un petit tonnelet de rhum autour du cou, est aujourd’hui rangée parmi les images d’Épinal d’un passé bien révolu…
Mais ce colosse au cœur d’or reste toujours l’une des races géantes préférées des Français. Si le tonnelet de rhum relevait du folklore, l’instinct, le courage et la gentillesse du Saint-Bernard sont bien réels. Toujours prêt pour des séances de caresses, le Saint-Bernard n’hésitera pas, si cela est nécessaire, à se porter au-devant de son maître pour le protéger d’un éventuel agresseur…
Le colosse des neiges
Poil court ou poil long, le Saint-Bernard est toujours imposant !
Il existe deux variétés de Saint-Bernard : à poil court ou à poil long. La variété à poil court, même si elle est actuellement plus rare, est la plus ancienne. La variété à poil long résulte de croisements opérés au XIXe siècle.
En juillet 1855, il ne restait plus qu’un couple de Saint-Bernard. La femelle fut accouplée à un Landseer, choisi pour sa ressemblance avec le Saint-Bernard et ses aptitudes au sauvetage en montagne. Le couple eut deux portées de dix chiots, sauvant ainsi la race de la disparition.
Les deux variétés sont de grande taille, avec un corps puissant, ferme et musclé. La tête du Saint-Bernard est imposante, avec un crâne large et fort, légèrement bombé. La peau du front forme au-dessus des yeux des rides qui se marquent lorsque le chien est en éveil. Le cou du Saint-Bernard est puissant et le garrot nettement marqué. Le corps a un aspect général imposant, avec une poitrine aux côtes bien cintrées. Ses membres sont forts et très musclés, parfaitement parallèles. La variété à poil court possède un poil de couverture dense, lisse, bien couché et rude, avec un sous-poil abondant. La variété à poil long a un poil de couverture droit, de longueur moyenne.
Les trois points forts
- Grand et fort
- Regard doux
- Air débonnaire
Caractéristiques du Saint-Bernard
Queue
La queue du Saint-Bernard est lourde et longue, elle doit atteindre au moins le niveau du jarret. Elle est légèrement recourbée dans son dernier tiers.
Oreilles
Ses oreilles sont triangulaires, au bout arrondi, attachées haut. L’ouïe, très fine, permettait au Saint-Bernard d’entendre les cris des voyageurs égarés dans la montagne.
Yeux
Les yeux du Saint-Bernard vont du brun foncé au noisette et sont modérément enfoncés dans les orbites. Ils ont une expression douce et tendre. Quand le Saint-Bernard vous implore du regard, il est très difficile de lui résister !
Poil
Le Saint-Bernard peut aussi avoir le poil court. Mais, qu’il soit court ou long, ses couleurs sont toujours les mêmes : des plages rouge-brun plus ou moins grandes réparties sur un fond blanc.
Truffe
La truffe du Saint-Bernard est large, avec des angles bien marqués et des narines bien ouvertes. Elle est toujours noire. Très performante, elle a permis au Saint-Bernard de retrouver des gens enfouis sous le neige.
Origines
- Pays : Suisse
- Époque : XVIIe siècle
- Ancêtres : Mâtins
- Aptitudes : Chien de garde et de compagnie
Le Saint-Bernard en bref
- Taille : De 65 cm à 90 cm
- Poids : De 60 kg à 90 kg
- Diffusion : Environ 5 800 sujets de pure race en France
- Prix : Élevé
- Coût d’entretien : Élevé
- Alimentation : Ménagère (2 kg à 2.6 kg) – Humide (3 kg à 4.3 kg) – Croquettes (1 kg à 1.4 kg)
Un géant débonnaire
Le Saint-Bernard réserve sa bonhomie naturelle à ses maîtres bien-aimés.
Son allure de gros patapouf, ses yeux aux paupières tombantes et sa bonne bouille pourraient laisser penser que le Saint-Bernard est un peu mou et pas très malin… Que nenni ! C’est un chien très délicat, à l’intelligence fine. Avec ses airs de bon nounours, il trompe bien son monde et il répondra toujours aux attentes de ses maîtres.
Placide, doté d’un tempérament calme et posé, il sait se faire tout petit lorsque c’est nécessaire. Très conscient de sa corpulence, il n’est pas du genre à bondir dans tous les sens et à jouer au trampoline sur le canapé du salon !
Il adore plus que tout passer de longues heures avec son maître, la tête posée sur ses genoux, à se faire gratter le dessus de la tête… Le soupir de satisfaction qu’il pousse alors ne permet pas le moindre doute quant à son contentement ! Très proche de ses maîtres, le Saint-Bernard est affectueux et a besoin de sentir une présence amie. Il supporte assez mal la solitude et ne devra pas être livré à lui-même de trop longues heures. Ôtez-lui la présence des siens, et il dépérira à coup sûr.
Excellent gardien, le Saint-Bernard a un sens inné du territoire et protégera efficacement sa maison et sa famille. Loin de réagir au quart de tour, il tentera de dissuader toute intrusion par se simple présence, appuyant sa mise en garde d’un aboiement grave et profond. Mais heureusement, il n’en abuse pas et n’est pas un aboyeur à outrance. Le Saint-Bernard saura toutefois passer à l’attaque si cela s’avère vraiment nécessaire. Et là, gare aux intrus ! Car un Saint-Bernard en colère n’est vraiment pas commode : n’oublions pas qu’il a pour ancêtres des molosses de guerre romains. Heureusement, il n’est pas agressif, en partie grâce à l’important travail de sélection des éleveurs : très conscients de sa force, qui pourrait s’avérer dangereuse, ils n’élèvent que des animaux placides et équilibrés.
Trait de caractère
Pendant des siècles, le Saint-Bernard a été le sauveteur en montagne par excellence. Sa forte corpulence lui permettait de supporter la rigueur du climat de montagne et de se frayer un chemin entre les blocs. Grâce à son large poitrail, il se traçait un chemin dans la neige, à la façon d’un chasse-neige. Avec son ouïe et son odorat, très fins, il repérait de loin les voyageurs égarés ou ensevelis sous une avalanche. Il a été « mis à la retraite » depuis quelques années et remplacé par des races de chiens plus légers.
Le Saint-Bernard est-il un chien pour vous ?
- Placide et calme, le Saint-Bernard n’est pas de ces chiens hyperactifs : amateurs de folles parties de jeux, passez votre chemin !
- Le Saint-Bernard est un excellent gardien. En effet, sa seule corpulence le rend dissuasif.
Les +
- Affectueux et gentil
- Très calme
- Bon gardien
Les –
- Ne supporte pas la solitude
- Peu actif
- Peut être dangereux quand il est en colère
Ne rien laisser passer !
Avec un tel gabarit, pas question de se laisser marcher sur les pieds !
Le gabarit du Saint-Bernard implique une éducation stricte et précoce. En effet, pas question avec un tel colosse de se laisser déborder ! Il est ainsi indispensable de mettre en place, dès l’arrivée du chiot à la maison, les principes de base de la hiérarchie : le chien devra être en dernière position, après le plus jeune des enfants.
L’éducation du Saint-Bernard ne pose généralement pas de problèmes, si l’on s’y prend avec bon sens. Comme tous les chiens de grand gabarit, sa maturité est tardive : il faut donc en tenir compte et ne pas trop lui en demander quand il est encore jeune. Une fois les principes de la hiérarchie bien acquis, le chiot pourra passer à des exercices simples afin d’acquérir les ordres de base : « Assis », « Couché », « Pas bouger », « Stop », « Au pied » sont le strict minimum pour un chien de ce gabarit !
Il est évidemment exclu de le laisser monter sur les fauteuils ou les canapés, et il faut prendre bien garde à ne pas le laisser se coucher au passage des portes ou en haut d’escaliers. En effet, ces positions, outre l’inconfort qu’elles procurent aux « deux pattes » et le risque qu’elles représentent de se prendre les pieds dans les oreilles de son chien, indiquent une volonté de dominer de sa part. Car ces emplacements stratégiques permettent de contrôler toutes les allées et venues de la maisonnée ! Pas question donc de les tolérer… Mais, particulièrement désireux de faire plaisir à son maître, le Saint-Bernard est d’une éducation plutôt aisée, pour peu que l’on sache lui ménager des moments de pose et des caresses au bon moment.
À faire
- Lui apprendre la hiérarchie
- Lui inculquer les ordres de base
- Lui ménager des pauses pendant les exercices
À ne pas faire
- Le laisser se coucher sur votre chemin
- Le laisser monter sur les canapés et fauteuils
- Vouloir tout lui apprendre tout de suite
La plus vigilante des nounous !
Avec les enfants, le Saint-Bernard se transforme en nounou, prêt à tout accepter pour leur être agréable. La plupart du temps, il sera bien évidemment mis à contribution pour servir de monture, mais sa masse douillette servira aussi parfois de matelas pour des siestes improvisées. Pour jouer avec les plus jeunes, il ira sur le bout de ses grosses pattes afin de ne pas les bousculer.
Et gare à qui oserait toucher à une mèche de leurs cheveux ! Le Saint-Bernard défendrait ses jeunes maîtres avec un zèle redoutable.
La force tranquille
De l’espace, il lui en faut, mais trop de sport nuit à ce grand calme !
Évidemment, un gabarit pareil ne s’accommode pas d’un studio de 25 m2 ! Le Saint-Bernard a assurément besoin d’espace et il ne s’épanouira vraiment que s’il peut s’ébattre dans un grand jardin. De belles balades feront son bonheur et lui permettront de prendre l’exercice indispensable à sa bonne santé. Mais ce n’est pas non plus un sportif invétéré ! Une longue randonnée lui conviendra toujours, car sa grande résistance physique s’accommode fort bien des efforts prolongés. En revanche, les exercices violents et brefs ne correspondent ni à son caractère ni à sa morphologie.
Le Saint-Bernard n’entre pas bien sûr dans la catégorie des races soumises au travail et l’agility n’est pas sa « tasse de thé », les sauts mettant à mal ses articulations. Le Saint-Bernard ne fait de nos jours plus partie des races pratiquant le sauvetage en montagne. En effet, sa corpulence n’est pas franchement compatible avec l’hélitreuillage !
L’entretien du Saint-Bernard sera plus contraignant pour la variété à poil long : lors de randonnées hivernales, la neige prise dans le poil alourdit considérablement le chien… qui n’en a vraiment pas besoin ! Les boules de neige sont très difficiles à enlever et la meilleure méthode reste encore le sèche-cheveux et beaucoup de patience ! L’une comme l’autre variété devra être brossée toutes les semaines en période de mue, mais le toilettage se limitera à cet exercice.
La santé du Saint-Bernard est relativement fragile, comme chez toutes les races géantes. Il est possible que sa croissance, rapide, entraîne des problèmes osseux : cela sera donc à surveiller jusqu’à ce qu’il atteigne sa taille adulte. La dysplasie de la hanche est une affection qui peut survenir dans la race, mais grâce à un programme de dépistage radiographique des reproducteurs, de moins en moins de chiots en sont atteints. Encore faut-il s’adresser à un éleveur consciencieux, qui aura fait le nécessaire.
À faire
- Lui offrir un espace suffisant
- Le brosser toutes les semaines en période de mue
- Lui proposer de grandes promenades
À ne pas faire
- L’entraîner dans des exercices violents
- Négliger le coût de son alimentation
- L’acheter chez un éleveur qui néglige le dépistage de la dysplasie
Alimentation : N’oubliez pas le budget nourriture !
- Avant de craquer pour un chiot Saint-Bernard, il sera prudent d’évaluer le budget alimentation qu’il représentera une fois parvenu à l’âge adulte… Car un chien qui mange sans sourciller, 3 à 4 kg de pâtée par jour, cela revient assez cher ! Aussi, il convient de prendre cet aspect de la question en compte avant de se décider : un achat impulsif, la surprise budgétaire qui s’ensuit, et on aurait vite fait de prendre le chien en grippe sous prétexte qu’il grève le budget vacances !
- Un Saint-Bernard casanier devra manger un peu moins, car il risquerait autrement de prendre de l’embonpoint. Un excès de poids pourrait alors provoquer des problèmes articulaires.
- Avec sa grosse tête et ses babines pendantes, il a tendance à en mettre un peu partout : il est donc prudent de lui réserver un coin-repas dans une pièce que l’on nettoiera facilement, ou au moins sur un tapis de sol qui pourra passer à la machine.
- Il sera plus à l’aise pour manger dans une gamelle surélevée, de plus, cela limite les risques de dilatation-torsion d’estomac.