Les 10 races de chiens que les Français préfèrent

Il faut croire que le goût des Français pour les chiens est toujours là, mais que leurs choix se portent, ces dernières années, sur des races jusque-là peu habituées au podium. Une constante néanmoins?: les petits formats ont la cote !

un groupe de chiens

Le Berger australien : Un succès phénoménal

Né il y a à peine plus de vingt ans, le Berger australien a réussi à détrôner les historiques Berger allemand et Malinois. Dans l’histoire du LOF (Livre des Origines Françaises), c’est du jamais-vu ! Si cet incroyable engouement (plus de 15 000 naissances en 2021) a valu au « aussie » (Australian Shepherd dog), le titre de chien préféré des Français, son succès confirme surtout la pérennité du groupe 1, celui des bergers.

deux Bergers australiens

Après une longue domination du berger allemand, puis du Berger belge (le Malinois), c’est encore une race bergère qui se retrouve sur la
plus haute marche du podium. Ces chiens de troupeau à l’origine sont polyvalents, à la fois très adaptés à la vie de famille, exemplaires pour la protection et plutôt faciles à manipuler. Faut-il se réjouir de cet enthousiasme ? Pas forcément. Comme à chaque nouvelle mode, des marchands de chiens au kilo s’engouffrent dans le marché . Une dérive qui engendre la naissance de spécimens sans pedigree, loin du savoir-faire des éleveurs.

Depuis peu, le Berger australien entraîne dans son sillage le Berger américain miniature. Quasiment inconnu il y a quelques années, ce modèle réduit, issu d’une sélection sur les plus petits sujets, fait une percée fulgurante. Au point qu’on se demande, au LOF, s’il ne va pas marcher sur les plates-bandes de son aîné !

Le Berger belge : Toujours apte au service

Le Berger belge a vu ses naissances exploser grâce à une seule variété : le Malinois, qui est venu bousculer la suprématie du Berger allemand. Alors que ce dernier était toujours le premier du podium jusque dans les années 1980, le fin berger au « masque noir » représente aujourd’hui 90 % des chiens de brigades cynophiles (pompiers, armée…).

un Berger belge

Les trois autres variétés du Berger belge (Groenendael, Tervueren et Laekenois) sont moins connues.

L’attrait pour le Malinois s’étend aussi au civil puisque la plupart des agents de sécurité ont délaissé le Berger allemand et le Rottweiler à son profit. Il faut dire qu’il a de nombreux atouts : sa petite taille (il se faufile partout !), sa légèreté, sa réactivité et sa sportivité. Cet essor est clairement lié au phénomène sécuritaire. À la base, le malinois n’est pas un chien de compagnie. C’est l’archétype du chien de service, un petit soldat, formé pour être opérationnel le plus rapidement possible.

Si vous le prenez comme chien de compagnie, êtes-vous sûr de pouvoir le gérer ? N’oubliez pas que c’est une pile électrique, et qu’il faut un minimum de connaissances en termes d’éducation canine. Une réalité dont certains prennent conscience un peu tard puisque de nombreux Malinois acquis pour la vie de famille sont abandonnés dans les refuges quelques mois après leur adoption…

Le Staffordshire Bull Terrier : Il échappe à la loi

Affectueusement appelé « Staffie », le Staffordshire Bull Terrier bull terrier occupe désormais la troisième place du podium. Un beau parcours pour celui qui a longtemps marché dans l’ombre du Staffordshire Terrier américain !

staffie

La chance du Staffie comparé à son cousin américain ? Moins grand, moins costaud, il n’est pas « catégorisé », c’est-à-dire qu’il n’est pas soumis à la loi de janvier 1999 sur les chiens dits dangereux.

Ainsi, les maîtres de pitbulls et ceux désireux d’avoir un staff sans avoir à suivre les directives inhérentes à la loi (comme le port obligatoire de la muselière) ont adopté le Staffordshire Bull Terrier. Certes, ces contraintes n’ont pas fait sortir l’American Staff du top 10, mais les effectifs du Staffie ont grimpé en flèche. D’où son énorme succès : 10 983 naissances en 2018. Surnommé la « Nanny », ce chien de famille au petit format, adorable avec les enfants, possède néanmoins un tempérament affirmé : Il faut savoir le tenir !

Le Golden Retriever : Un Labrador plus urbain

C’est le leader incontesté du groupe 8, celui des retrievers, au point d’avoir détrôné le Labrador dont il serait la version allégée.

golden retriever

Au départ, quand les gens se sont tournés vers le Golden Retriever, c’était histoire de ne pas avoir le même chien que les voisins . Pourtant,
très vite, les chiffres ont explosé : moins « rustique », un chouïa plus « urbain », le Golden séduit aussi grâce à sa toison fournie, qui va du crème très clair, presque blanc, au doré. Ça le rend plus rassurant. D’autant qu’il est également plus calme, plus facile à prendre en main qu’un labrador. 

Comme ce dernier, le Golden est gourmand. Un péché mignon qui exige qu’on surveille son alimentation.

Les lignées de travail sont plus sèches que les lignées de beauté, avec des chiens qui adorent courir, sauter, nager… Dévoué à son maître – c’est le fameux « will to please », soit l’envie constante de faire plaisir – le Golden s’est ainsi substitué au Labrador comme le Berger
belge au Berger allemand, ou le Staffie à l’American Staff.

Le Beagle : Un chasseur sur canapé

Le groupe 6, celui des chiens courants, comporte pas moins de 70 races. Et c’est clairement le Beagle qui en est le chef de file par le nombre de ses naissances (5 624 en 2018) !

Beagle

Plus petit que le Basset Hound, doté d’un haut seuil de tolérance avec les enfants et d’une sociabilité propre aux chiens de meute, le Beagle a séduit les familles françaises.

Pourquoi nous fait-il autant craquer ? Parce qu’il est d’un tempérament joyeux, tout en étant assez calme pour un chien de sa catégorie. C’est un compagnon gentil, actif, toujours désireux de suivre ses maîtres dans leurs activités – même au bureau. Les puristes s’inquiètent néanmoins de le voir quitter les sentiers de la chasse pour la vie de famille, au risque de ne plus pouvoir exprimer ses aptitudes… et de risquer l’abandon.

Ne l’enfermez pas dans un appartement toute la journée : c’est un chien de meute et d’extérieur !

Le Bouledogue français : Un frenchie plébiscité dans le monde

Le Bouledogue français est non seulement la tête de liste du groupe 9, celui des chiens de compagnie, mais aussi la race française numéro 1 dans le monde ! De l’Angleterre au Brésil, rien n’arrête ce fonceur qui s’est substitué au Caniche.

Bouledogue français

C’est vraiment la race française qui cartonne, principalement grâce à sa petite taille. Souvent, en prenant de l’âge, les gens qui, auparavant, avaient des molosses ne veulent plus de chiens pesant 50 kilos. Ils se tournent alors vers ce Bouledogue, qui a supplanté le Cavalier King Charles.

Le Bouledogue français entraîne dans son sillage deux races molossoïdes : le Carlin et le Boston Terrier. Petits et faciles à emmener, dotés de cette face écrasée qui plaît tant aujourd’hui, ces petits molosses ont décidément tout des grands… sans les contraintes du format !

Faciles à vivre, joyeux, câlins, ils comblent les enfants et rassurent les parents.

Le Berger allemand : Le compagnon de toujours

Force est de reconnaître que le Berger allemand ne fait plus rêver. Elle est loin l’époque de Rintintin ou de Mabrouk. Pour autant, la race reste la cinquième préférée des Français et elle n’est pas encore passée sous les 10 000 naissances annuelles.

berger allemand

Dévoué, courageux, puissant et protecteur, il a encore ses inconditionnels – même si, en chiffres, le Malinois l’a supplanté au sein des brigades cynophiles ! Sa capacité d’apprentissage, son intelligence et sa faculté d’adaptation le rendent facile à éduquer dès le plus jeune âge – quitte à l’emmener à « l’école du chiot ».

Et si, face à l’implacable concurrence d’autres bergers, la race est en baisse chaque année, c’est dans son pays d’origine que la chute est brutale : aujourd’hui, il en naît moins en Allemagne qu’en France ou en Italie. Heureusement, une nouvelle variété arrive à la rescousse : le Berger allemand à poil long. Enfin reconnue, cette variante, plus rassurante, invite à la caresse…

Le Bulldog continental : Un nouveau venu qui contourne l’hypertype

Si vous ne le connaissez pas encore, cela ne durera pas ! Voici un petit nouveau qui est en train de conquérir le box-office. Issu de croisements entre le Bulldog anglais et l’Old English Bulldog, le « conti » est né d’un long combat : celui d’Imelda Angehrn, une éleveuse suisse effarée par la recrudescence de pathologies chez le Bulldog anglais (problèmes respiratoires, pourcentage de césariennes…) et par son espérance de vie raccourcie.

continental bulldog

Des dérives typiques de l’hypertype, au point que le Bulldog anglais est surnommé le Verdun canin. Il faut dire que, dans les années 1970-1980, on était encore loin de se soucier du bien-être animal . Malgré sa constitution fortement charpentée, le Bulldog continental est un chien actif et endurant.

Sympa, sportif, athlétique, il ressemble au Boxer de la fin du XXe  siècle. Reconnue par la SCC en 2014, cette toute nouvelle race est soutenue par un excellent club en France, renvoyant l’image d’un Bulldog plus sûr, plus agile et plus sain.

Le Cane Corso : Un molosse facile à vivre

En tête du groupe 2, le Cane Corso a détrôné le Bouvier bernois. Cette race molossoïde type en a presque fait disparaître son ancêtre, le Mâtin de Naples. Il caracole désormais devant les Mastiff , Dogue de Bordeaux et autres molosses de grande taille.

Cane Corso

Le Cane Corso serait le Boxer des années 2000, car les chiffres sont là : il y a désormais deux fois plus de naissances de Cane Corso que de Boxers, et nous en avons plus en France qu’en Italie, son pays d’origine !

Le Cane Corso a plusieurs cordes à son arc : il est grand sans être lourd, avec une belle diversité de robes, et c’est un molosse assez facile, sans problèmes de comportement ni de santé. La preuve de son succès grandissant ? Contrairement au Doberman et au Schnauzer, le Cane Corso a très bien résisté à la loi de 2004 interdisant l’écourtage des oreilles. Bien qu’un peu différent, son look plaît toujours aux Français !

Le Bouvier bernois : Un majestueux montagnard

Quel chien ! Longtemps considéré comme l’un des plus beaux au monde, le Bouvier bernois plaît énormément aux amoureux des grands chiens. C’est le plus populaire des « montagnards », devant le Montagne des Pyrénées et le Saint-Bernard.

Bouvier bernois

Sa splendide robe tricolore, sa fourrure soyeuse et sa tête noble suscitent l’admiration. Bon gardien, il impose d’emblée le respect grâce à sa carrure. Avouons que son gabarit imposant, proche de celui du Terre-neuve, produit un sacré effet !

Attention, néanmoins, à ne pas le considérer comme un nounours placide, ou à craquer sur un coup de tête pour un chiot qui fera, adulte, 50 ou 60 kilos. C’est un chien qui peut avoir du caractère, et qu’il faut savoir prendre en main. Mais, dès lors qu’il est bien éduqué, le Bouvier bernois est un chien de famille.

Le Rottweiler : Retour en grâce

Ce chien a connu la disgrâce… Pris dans la tourmente de la loi encadrant les chiens catégorisés, le « Rott » a subi partout dans le monde une dégringolade vertigineuse.

Rottweiler

Des accidents récurrents, à la maison voire sur le ring, ont terni sa réputation. Grande-Bretagne, Espagne, États-Unis, pas un seul pays n’a échappé au phénomène. En France aussi, la chute a été brutale. Mais quelques éleveurs ont tenu bon, privilégié des lignées plus faciles et
travaillé sur la sociabilité.

Il n’y a plus eu d’accidents, et le Rott connaît actuellement un retour en grâce, accompagné d’une hausse des naissances. Pour résumer, le Rottweiler a été  » boxérisé « . Son exemple montre bien que la sélection menée par l’homme est un élément essentiel, qui peut être à l’origine du réveil d’une race ou de sa popularité. Rien n’est jamais perdu, on peut toujours inverser une tendance.