Le Carlin revient de loin ! Son origine remonte sans doute à l’Antiquité, et les premiers sujets furent ramenés de Chine en Europe au XVIIe siècle.
La race connut alors un engouement sans précédent dans toutes les cours occidentales, jusqu’au XIXe siècle. À cette époque, elle fut supplantée par d’autres races et faillit bien disparaître… Jusqu’à ce que le Carlin soit adopté par le duc et la duchesse de Windsor, qui lui donnèrent à nouveau ses lettres de noblesse dans les années 1960. Depuis cette époque, il a repris du poil de la bête et est devenu un petit compagnon fort recherché.
Le chien masqué
Avec son masque noir, son front plissé et ses yeux globuleux, le Carlin a une tête bien à lui !
Le Carlin est un petit chien compact et trapu, avec une musculature puissante et ferme. Son corps s’inscrit dans un carré. Sa tête, forte et ronde, présente de nombreuses rides sur le front. Elles donnent au Carlin un air perpétuellement étonné ou soucieux, selon l’humeur ! De grosses rides ornent son cou et ses épaules, comme s’il avait freiné brusquement et que toute sa peau s’était accumulée sur l’avant de son corps !
Les couleurs de la robe du Carlin doivent être nettement définies afin de souligner le contraste entre la couleur de la robe, la « trace » (la raie
noire s’étendant de l’occiput à la queue), et le masque. Le masque, les oreilles, les grains de beauté sur les joues, la marque sur le front et la trace doivent être aussi noirs que possible.
Le Carlin peut s’enorgueillir d’avoir trois noms à lui tout seul ! Son nom français vient de l’italien Carlino, surnom d’un acteur célèbre du XVIIIe siècle, Carlo Bestinazzi (1713-1783). Celui-ci appartenait à la Comédie italienne installée à Paris et jouait le rôle d’Arlequin. Le masque noir de l’acteur a suggéré le nom du chien, au museau si caractéristique. Pug, le nom anglais, vient du latin pugnus, « poing », car le profil du Carlin passe pour ressembler à un poing fermé. Mops a été choisi par les Allemands et les Hollandais, ce terme venant du verbe moppen, « avoir l’air courroucé ».
Le Carlin peut-il présenter un léger prognathisme inférieur ? Oui, mais, pour être confirmé, il ne doit pas avoir la mâchoire déviée latéralement, les dents ou la langue visibles (la gueule étant fermée). Ce sont trois défauts très graves pour pouvoir prétendre à devenir un chien de concours de beauté.
Les trois points forts
- Trapu
- Masque noir
- Look unique
Caractéristiques du Carlin
Queue
Sa queue est attachée haut, formant une boucle aussi serrée que possible sur la hanche. La double boucle est très recherchée. Son nœud est tellement serré qu’on la voit à peine bouger !
Oreilles
Elles sont minces, petites et douces au toucher. Deux formes sont admises : en rose (repliée en arrière) ou en bouton (repliée en avant).
Yeux
Ses yeux sont de couleur foncée, très grands et globuleux. Leur expression est douce et affectueuse. Ils deviennent brillants lorsque le chien est excité.
Poil
Le poil du Carlin est fin, lisse, doux, court et brillant. Il ne doit être ni dur ni laineux. Il peut être argent, abricot, fauve ou noir.
Truffe
Le Carlin a une grosse truffe noire, qui termine un museau court, tronqué et carré. Il ne doit toutefois pas être retroussé.
Origines
- Pays : Chine
- Époque : Antiquité
- Ancêtres : Dogue du Tibet
- Aptitudes : Chien de compagnie
Le Carlin en bref
- Taille : environ 30 cm
- Poids : De 6.3 à 8.1 kg environ
- Diffusion : Environ 3 600 sujets de pure race en France
- Prix : Élevé
- Coût d’entretien : Faible
- Alimentation : Ménagère (320 g) – Humide (520 g) – Croquettes (180 g)
Grognon, lui ? Jamais !
Ne vous laissez pas désarçonner par son air renfrogné, ce n’est qu’une façade.
Le masque du Carlin, son front perpétuellement ridé, ses grands yeux étonnés, tout cela réuni donne une expression renfrognée, voire soucieuse… qui est bien loin de son caractère ! En effet, le Carlin est un chien enjoué, affectueux et très sensible. Il serait donc dommage de se fier la première impression que l’on peut en avoir, car il gagne vraiment à être connu.
Très attentif à la vie de ses maîtres, il veut être toujours avec eux, et les suit partout. Laissé seul trop longtemps, il est malheureux et le manifeste en boudant dans son coin… Car le Carlin n’est pas un démonstratif. De même qu’il ne réclame pas l’attention en faisant des bonds partout, il n’accorde pas instantanément sa confiance au premier venu ! L’affection d’un Carlin se mérite. À force de patience et de cajoleries, on en vient toujours à bout. Mais, s’il fait montre de réserve envers les étrangers, son attitude ne sera jamais agressive : il est réservé, méfiant parfois, indifférent souvent.
Le Carlin a des origines très anciennes et a partagé pendant des siècles, les fastes de la cour des rois et reines de toute l’Europe… Cela laisse des traces ! Il n’est pas du genre extérioriser ses sentiments, et garde en toute circonstance une mine soucieuse, qui lui donne l’air de réfléchir intensément à la façon dont il va réagir aux événements ! Malgré cela, il est très sociable et se révélera un joyeux drille s’il est en bonne compagnie… Il peut occasionnellement donner de la voix pour signaler l’arrivée d’un étranger, mais la garde ne fait pas partie de ses activités de prédilection… Il préfère de beaucoup se prélasser sur un coussin moelleux ! Le Carlin a une notion du confort qui semble tout droit venir des châteaux qu’il fréquentait autrefois : coussins, canapés, fauteuils, lits, du moment que c’est douillet, cela lui convient ! Ses origines orientales le conduisent bien souvent à adopter une pose hiératique : allongé sur un coussin, ses petites pattes étendues devant lui, la tête bien droite, il paraît attendre offrandes et hommages. Ne ressemble-t-il pas pour deux gouttes d’eau au « Chien de Fo », gardien des autels et des foyers domestiques, mi-chien, mi-dragon ?
Trait de caractère
On raconte qu’au XVIIe siècle Ninon de Lenclos n’acceptait aucune invitation à dîner sans son chien Raton, un Carlin. Celui-ci se mettait à grogner chaque fois que sa maîtresse faisait un écart à son régime, et, si celle-ci ne tenait pas compte de ses protestations, il se mettait dans une véritable fureur ! Il suffisait alors à Ninon de Lenclos de boire un grand verre d’eau pour que Raton se calme et redevienne de bonne humeur… Une telle utilisation du chien, si elle était développée de nos jours, mettrait bon nombre de charlatans vendeurs de régimes amaigrissants sur la paille !
Les +
- Gentil et affectueux
- Calme
- Sociable
Les –
- Peu démonstratif
- Parfois méfiant
- À besoin de confort
Le Carlin est-il un chien pour vous ?
- Il arbore en permanence un air renfrogné qui cache pourtant une heureuse nature.
- Le Carlin n’est jamais très aimable avec les étrangers, mais finit souvent par se laisser amadouer.
- Il peut éventuellement avertir de l’arrivée d’un inconnu, mais ce n’ est pas un chien de garde.
Facile et rapide
Intelligent, le Carlin comprend vite les ordres : Il est facile à éduquer !
L’affection que le Carlin porte à ses maîtres est un atout majeur dans la réussite de son éducation. Véritablement très proche d’eux, il fait tout pour leur plaire et se conforme donc sans trop de difficultés à leurs ordres.
Cet attachement implique, côté humain, complicité et attention. En effet, pas question, avec son caractère, de le traiter durement ou de le négliger. C’est une attention de tous les instants qu’il faut lui prodiguer et les séances d’éducation doivent donc être régulières. Elles doivent commencer très tôt, dès l’arrivée à la maison du chiot. Même s’il paraît tout petit et très craquant, il faut prendre sur soi pour lui
inculquer les bonnes manières dès le début. Car c’est quand le chiot prend ses marques dans son nouveau foyer qu’il faut lui apprendre quelles sont les limites à ne pas dépasser.
La réputation – infondée – de mauvais caractère du Carlin est essentiellement due des animaux mal élevés, rendus insupportables par leurs maîtres à force de cajoleries et de friandises à tout-va. Si vous voulez être fier de votre chien parce qu’il se tient bien chez vos amis ou au restaurant, il faut vous montrer ferme avec lui, il n’y a que ça qui vaille ! Les friandises doivent donc être réservées aux séances d’éducation,
lorsqu’un exercice est réussi. Les fauteuils, canapés et lits doivent être interdits au chien, qui sera tout aussi heureux sur un coussin ou dans un panier qui est réservé. Enfin, il est hors de question que vous cédiez à ses caprices, et c’est vous qui devez décider des repas et des promenades.
À faire
- L’éduquer avec douceur
- Commencer son éducation très tôt
- Faire attention à lui
À ne pas faire
- Lui donner des friandises à tout moment
- Le laisser monter sur les fauteuils
- Accéder à ses quatre volontés
Le compagnon des enfants sages
Le Carlin apprécie la compagnie des enfants et s’entend généralement bien avec eux. Toutefois, son caractère calme et posé ne s’accommode pas des enfants turbulents et des jeux brutaux. Comme il n’est pas du genre à faire les 400 coups, et que les grandes équipées dans la nature ne sont pas sa tasse de thé, il les décevrait par son côté plan-plan ! Il sera plus à son aise avec des enfants sages, ayant déjà atteint l’âge de raison. Ainsi, ils ne le bousculeront pas et ne perturberont pas trop son petit univers si bien ordonné !
Pas de folies !
Luxe, calme et volupté, telle est sa devise !
Le Carlin a des siècles durant été chouchouté et considéré comme un objet précieux, ce qui ne s’oublie pas ! Depuis Guillaume Ier d’Orange, roi des Pays-Bas au XVIe siècle, jusqu’au duc de Windsor, en passant par Joséphine de Beauharnais, le Carlin a toujours vécu comme un coq en pâte ! Pas étonnant, donc, qu’il fasse figure aujourd’hui encore de petit chien de salon, amateur de coussins soyeux… Pour preuve, le dessin animé de Walt Disney Pocahontas, où un petit Carlin joue les « chochottes » dans la nature sauvage de l’Amérique !
Le Carlin apprécie son confort, c’est indéniable. Il n’aime pas trop les exercices violents, c’est indiscutable, et il se sent plus à l’aise installé dans les salons qu’à crapahuter dans la montagne, c’est certain ! Amateurs de grandes randonnées, passez votre chemin, le Carlin n’est pas pour vous. Si son caractère ne l’incite pas aux folles expéditions, sa santé ne le permettrait pas, de toute façon. En effet, cause de sa face très aplatie, il peut éprouver quelques difficultés à reprendre son souffle. Les exercices violents sont donc déconseillés, ainsi que l’exposition à une trop grande chaleur. Il est donc, dans la mesure du possible, préférable de lui éviter les températures élevées. Quant à l’exercice, il faudra quand même qu’il en prenne un peu, faute de quoi il risquerait de se transformer en petit tonneau à pattes !
Côté santé, quelques points sont à surveiller. L’excès de chaleur, bien sûr : si vous trouvez que votre Carlin a des difficultés à respirer, mettez-le un peu à l’ombre, au calme. S’il vous semble avoir vraiment très chaud, vous pouvez le couvrir avec un linge mouillé pour faire descendre sa température. Ses yeux, à fleur de tête, sont sujets aux conjonctivites et aux accidents. Vous devrez donc y prêter une attention toute particulière. Enfin, ses rides profondes sur la tête peuvent s’infecter. Une inspection régulière et un nettoyage au Coton-Tige permettent d’éviter les problèmes. Quant à son pelage, il ne nécessite qu’un entretien minimum !
À faire
- Le promener tranquillement
- Nettoyer ses rides
- Surveiller son embonpoint
À ne pas faire
- Lui faire pratiquer des exercices violents
- L’exposer aux fortes chaleurs
- Lui donner trop de friandises
Alimentation : Pour un chien en bonne santé, pas de friandises !
- Le Carlin est si proche de ses maîtres qu’il partage tous les moments de leur vie… et qu’il partagerait bien aussi leur repas ! Ce petit gourmand sait jouer de la prunelle au bon moment : pas question de craquer et de lui donner alors à manger !
- Il n’est pas plus difficile qu’un autre chien et n’a pas forcément besoin de petits plats maison. Une alimentation industrielle,de type croquettes, lui convient parfaitement.
- Comme il a tendance à l’embonpoint, les croquettes allégées qui existent maintenant sur le marché peuvent être une bonne solution pour le mettre au régime sans l’affamer.
- Une friandise de temps en temps, et c’est tout ! En abuser ne serait pas lui rendre service, tant pour son comportement que pour sa santé.