Mon chien, un carnivore domestique ?

La Barf Food est une alimentation naturelle à base de viande crue respectant le système digestif des canidés et félins qui restent des carnivores, tout en imitant, dans la mesure du possible, les meilleures conditions alimentaires offertes : celles de Dame Nature !

Cavalier-King-Charles

Barf Food : Biologically Appropriate Raw Food ou Bones And Raw Food (Nourriture crue biologiquement appropriée : Os, viande et abats).

D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours considéré d’un œil un peu sceptique la croquette dite « Premium » que j’ai pourtant longtemps religieusement acheté et que mes chiens ont longtemps (hélas) vaillamment avalée. Pourtant, dans mes souvenirs d’enfance on mitonnait une espèce de soupe pour les chiens, faite de viande et de riz ultra cuit à laquelle on ajoutait de l’huile d’olive, quelques
déchets de table et « bon appétit le chien de famille ! » : les croquettes étaient inconnues à l’époque et, par ailleurs, bien des chiens étaient nourris de pain et de lait…

L’essor des croquettes

Les années passant on s’y est pourtant mis aux croquettes auréolées de la bénédiction vétérinaire et au marketing aussi prestigieux que « scientifique ». Surtout pas la version honnie « grande surface », mais les « super ultra premiums » salvatrices. Pas très réjouissantes à mes yeux, mais unanimement déclarées « équilibrées » et donc nous apparaissant comme la meilleure (unique ?) solution pour nos chiens, dont la santé et le bien-être nous tiennent évidemment à cœur.

Force est de constater que toute mère de famille est généralement considérée tout à fait apte à nourrir les petits humains dont elle
gère l’alimentation, sans devoir recourir à l’avis du pédiatre à chaque décision : entre une carotte ou des haricots verts, une côtelette d’agneau ou un steak de bœuf… Par contre, un propriétaire de chien ne peut en faire autant pour son animal et se doit de confier, aveuglément, l’alimentation de celui-ci à l’industrie…

Carnivore ou omnivore ?

La mécanique humaine est au moins aussi complexe que celle d’un chien et tout livre vous apprendra que si l’humain est omnivore, le chien est, lui, carnivore, au plus carnivore opportuniste, mais carnivore malgré tout : regardez donc sa dentition et considérez la
force de sa mâchoire, tout ceci vous semble-t-il avoir été conçu par la nature pour pulvériser des boulettes minuscules ? Un conglomérat de céréales ? Savez-vous comment s’appellent les dents du fond chez le chien ? des carnassières…

Le concept

Le postulat qu’un être vivant quel qu’il soit mangeant toute sa vie rigoureusement la même chose me laissait perplexe, tout comme l’étrange concept qu’un Yorkshire devrait manger différemment d’un Westie ou d’un Caniche et qu’un petit d’une espèce quelconque se doive de manger, au sevrage, autre chose qu’un adulte de sa même espèce…

Pourquoi, alors nous martèle-t-on que changer de marque de croquettes c’est très mauvais, alors que mes propres chiens semblaient accueillir avec bonheur le moindre changement ? Être condamné à une marque X ou Y à vie et basta, quelle sentence ! Enfin, que dire d’une espèce qui ne serait plus capable de s’alimenter autrement que par le biais de l’industrie agroalimentaire ?

La composition des croquettes

J’ai commencé alors à m’intéresser au décryptage des ingrédients des dites « croquettes » avec peine, à m’interroger
sur l’utilité d’un déchet agricole tel que l’éternelle et incontournable « pulpe de betterave », de la quantité faramineuse
de céréales…

À force de recherches, la Barf propose de nourrir son animal domestique selon sa véritable nature, donc à base de viande fraîche. Cette démarche relève donc d’une considération réelle de l’animal et implique une recherche de ce qui est meilleur pour lui et non pas pour nous-mêmes.

Le côté pratique

En effet, combien de gens répondent « mais les croquettes c’est pratique » – peut-être, mais le chien se doit-il vraiment d’être « pratique » pour nous ? Doit-il pour nous être agréable et ne point trop déranger notre confort, aller jusqu’à oublier sa nature de carnivore parce que nous n’apprécions pas de manipuler la viande crue, que nous n’avons pas envie de congeler, d’en faire des portions, de dégeler… ?

La Barf

Donc, depuis bientôt huit ans, tous mes chiens « barfent » : en clair, ils mangent comme la nature le commande. Ils sont vifs et en bonne santé, ne sentent jamais mauvais, n’ont aucun souci de dermatite et, peut-être surtout et avant tout, se régalent ! Cette réelle satisfaction que j’éprouve à les voir manger dépasse le souci du nutritionnel d’ailleurs et touche le comportemental – un chien a besoin de gruger, déchiqueter, broyer… et n’oublions pas qu’un chihuahua est autant un chien qu’un dogue allemand !

Un « bonus » supplémentaire pour les humains ramasseurs de crottes : celles-ci sont devenues plus rares, plus petites et presque inodores. En outre, leurs dents sont plus blanches, les gencives plus fortes et leur haleine meilleure.

Les débuts du barfing peuvent se révéler parfois un peu ardus pour certains chiens et c’est bien logique : plus longtemps votre chien aura eu à avaler des croquettes et plus sa capacité digestive sera réduite à son minimum. Il faut aussi parfois se passer de la bénédiction du vétérinaire qui est généralement tout acquis à la cause du « pet food » industriel et ce n’est pas toujours facile pour certains propriétaires.

En définitive, il est assez difficile de concevoir que, alors qu’on nous bombarde de puissantes recommandations de manger frais et varié (et le moins industriel possible surtout), ces saines recommandations cessent subitement d’être vraies quand il s’agit d’un autre être vivant qui – lui – par un étrange phénomène (de marketing ?) s’accommoderait à l’inverse d’une alimentation industrielle, rance par définition, dont les ingrédients nous sont parfaitement inconnus et sont de surcroît cuits à haute température et inondés de
vitamines de synthèse fort peu assimilables par le chien.

Un aliment constitué d’un pourcentage effarant de céréales souvent déclassées pour la consommation humaine et généralement bourrées de toxines diverses en raison d’un piètre stockage.

Et le chien ?

Considérez donc les sacs de croquettes vendus en animalerie : on vous offre tour à tour un sac de couchage, un
sac à dos ravissant, des gamelles (on ne se demande plus qui est le « client »). Ces sacs sont vendus aux éleveurs acquis à la marque à un prix défiant toute concurrence.

En agility ou aux expositions canines, ils sont encore une fois présents, à grand renfort de cadeaux, stands et échantillons… Pour se permettre pareille communication, la marge de vente doit être affolante : ça en dit long sur le coût de la matière première, en effet, il n’y a pas de miracle. Mais que reste-t-il pour le chien au final ?

Changer ses habitudes

Nourrir son chien en BARF c’est à la fois très simple et peu onéreux une fois qu’on a trouvé les bons fournisseurs et un rythme de croisière. C’est aussi – surtout et avant tout – la garantie d’avoir fait tout ce qu’on peut pour protéger son animal de bien de maux découlant du geste inconscient de nourrir un carnivore comme une poule.

L’alimentation ne fait pas tout, certes…, mais elle fait beaucoup : « tu es ce que tu manges ». Une génération de chien c’est 2 ans, ne l’oublions pas… même si les croquettes n’existent que depuis les années 70, cela fait beaucoup de générations de chiens qui ont eu à souffrir de « malbouffe » canine déjà…

Souvent, il n’est pas nécessaire de chercher plus loin la raison de bien des soucis de santé de nos compagnons domestiques et une baisse tristement évidente de leur système immunitaire pour qui veut bien la regarder en face.

En conclusion, si votre petit ou gros compagnon rechigne à avaler ses croquettes, s’il sent mauvais, s’il a des problèmes dermatologiques récurrents, des otites, des gaz, des selles énormes et nauséabondes, etc., écoutez-le, son corps vous parle et tente de se faire entendre : le chien, cet animal captif, dépend de votre capacité à l’écouter.

Nourrir votre chien (ou chat) en nourriture fraîche et crue c’est reprendre le contrôle – et la responsabilité – de son alimentation, c’est ce qui pose problème parfois : il peut sembler plus simple et plus commode de déléguer et se déresponsabiliser en conséquence (si, ensuite, le chien va mal, ce n’est pas « notre faute »).

Le « pet food » appartient à des multinationales qui sont là pour satisfaire les besoins de leurs actionnaires, bien avant ceux des chiens : ne rêvez donc pas d’un monde à la couleur décidée par les publicitaires.

Exemple de recette

Le slogan qui veut que chaque repas soit équilibré ne pouvait émaner que de spécialistes du marketing au service des fabricants de croquettes. C’est d’abord impossible et ensuite inutile. Un régime alimentaire doit être équilibré dans la durée, c’est-à-dire sur deux à trois mois.

Le pesage de chaque ingrédient qui compose la ration ressort de la logique des fabricants de croquettes ; c’est inutile et inapplicable. Au bout de quelques semaines, vous ne regarderez même plus votre balance. Nourrir son chien naturellement à base de viande crue n’est pas compliqué. Il vous suffit de connaître le poids de votre chien. Non seulement c’est simple, mais les ingrédients sont faciles à trouver.

Ration journalière : entre 2 et 4 % du poids du chien

  • Viande
  • Os charnus
  • Légumes
  • Fruits
  • Huile
  • Vinaigre de cidre de pommes
  • Mélange herbes/algues
  • Œuf

L’idéal est de commencer avec de la viande blanche : poulet ou dinde émincée et des carottes crues réduites en purée + huile + vinaigre de cidre + mélange herbes/algues.

Exemple pour un chien de 30 kg

Ration journalière (moyenne) 3 % = 900 g – Supposant que ce chien a droit à deux rations par jour, cela pourrait donner :

  • Matin : 450-500 g viandes + légumes + suppléments.
  • Soir : 450-500 g d’os charnus (cous de poulets, cuisses de poulets, etc.

Il est préférable de s’en tenir à ce menu durant les premiers jours, ce qui permet à l’organisme du chien de s’habituer progressivement à ce type d’alimentation. Puis, introduire successivement d’autres viandes et ensuite les abats.

Quelles viandes ?

Bœuf, veau, agneau, lapin, poulet, canard, dinde, oie, gibier.

En Australie, les « barfers » donnent même du kangourou à leurs chiens !

Le mix de légumes doit être composé de :

  • 50 % de légumes à feuilles vertes (toutes les salades vertes, pissenlits, cardes, blettes, branche de céleri, fenouil, etc.) et 50 % de légumes racines (carottes, radis, betterave ainsi que courgettes, concombre, bulbe de fenouil).
  • Les huiles végétales doivent être de “première pression à froid” : Olive, bourrache, lin, colza, chanvre, poisson, etc., excepté l’huile d’arachide qui ne devrait pas être utilisée (sources allergènes).

Dosage par jour

  • Mix de légumes en quantité relativement modeste : 1 CS (cuillère à soupe) bien remplie par 10 kg de poids du chien.
  • Huile : 1 CT (cuillère à thé) par 10 kg de poids du chien.
  • Abats : ils seront donnés pour leur richesse en vitamines dès que le chien sera habitué à sa nouvelle alimentation crue. Le choix est vaste : cœurs de : poulet – dinde – canard – bœuf – veau ; foies de : génisse – bœuf – agneau, etc. ; rognons et naturellement la fameuse panse verte qui deviendra rapidement leur plat préféré.

Par semaine

  • 2 à 3 repas d’abats en variant entre les abats musculaires et les foies.
  • Œufs : 2 – 3 œufs crus avec la coquille réduite en morceaux très fins.
  • Gâteries / récompenses : les récompenses ou gâteries industrielles sont très souvent confectionnées en grande partie avec des déchets végétaux, aromatisées et souvent salées pour augmenter l’appétence. Le choix des récompenses naturelles est très grand. Juste pour n’en citer que quelques-unes : morceaux de fromages, morceaux de viande passés « très légèrement » dans une poêle afin d’éviter de se salir les doigts, levure de bière, kéfir.

Les idées reçues

Cuisiner pour mon chien va me prendre beaucoup de temps

Non, car il n’y a rien à cuire ! Comptez en moyenne 5 minutes par jour. Souvent même moins ! Ces quelques minutes journalières sont largement compensées par votre chien d’abord en pleine forme et surtout en excellente santé.

Donner de la viande crue à un chat ou à un chien le rend agressif

C’est une croyance complètement infondée.

Avec une nourriture à base de viande crue, le risque d’infestation de vers est accru

En fait, c’est avec des croquettes que les risques sont nettement plus grands que le chien puisse être infesté par de tels parasites. Une nourriture crue est plus rapidement digérée, ne laissant que très peu de chances à des vers de pouvoir s’incruster.

Avec de la viande de poulet cru, pouvant contenir des salmonelles, mon chien ne risque-t-il pas de tomber malade ?

Les salmonelles, comme d’autres bactéries nocives ou utiles sont omniprésentes dans la nature. Les salmonelles sont dangereuses pour l’homme, pas pour le chien qui n’a pas de problèmes pour s’occuper dignement de tels agents nocifs. Un chien nourri au BARF est un très mauvais hôte pour des parasites.

Cela va me coûter beaucoup plus cher que de nourrir mon chien avec des croquettes

Non. Nourrir un chien au BARF n’est absolument pas plus cher en comparaison avec des croquettes « estampillées haute qualité ». C’est en fait encore moins onéreux, car les chiens nourris au BARF sont rarement malades.

Le chien est-il un carnivore ou un omnivore ?

C’est une question que beaucoup de personnes se posent et hélas, un certain milieu de la santé animale, généralement au service de l’industrie alimentaire pour chiens, avance la thèse que le chien, par suite de sa domestication, serait devenu un omnivore. En
somme un mammifère similaire au porc.

De leur point de vue, ces thèses, dont certaines remplissent les journaux médicaux vétérinaires, ne manquent pas de cohérence. Un chien omnivore serait naturellement en mesure d’assimiler les différents déchets de l’industrie agroalimentaire dont l’essentiel est à base végétale.

En somme ces industries n’auraient rien contre le fait de pouvoir transformer nos chiens en stations de recyclages de différents déchets, leur permettant ainsi d’optimiser les bénéfices financiers par une meilleure utilisation de ces déchets, dont les sources
sont pour ainsi dire inépuisables.

Un simple coup d’œil dans la gueule du chien serait pourtant suffisant pour comprendre que le chien fait partie des mammifères
carnivores. Sa dentition est sans le moindre doute celle d’un carnivore, doté d’une mâchoire puissante permettant de déchiqueter proies et os.