Le Husky sibérien restera sans doute dans les mémoires comme le symbole d’un engouement sans précédent dans l’espèce canine, dû à un mouvement sociologique d’ampleur.
La race est passée de 246 naissances en 1980 à 5 668 en 1990, soit une multiplication par 23 ! « Le chien aux yeux bleus » symbolisait, dans les années 80, le retour au sauvage, ce dont il a beaucoup pâti : de nombreux abandons ont suivi la mode, car il est peu adapté à la vie en ville. Aujourd’hui, les naissances sont revenues à un niveau raisonnable, et une bonne politique d’information a permis de mieux connaître la race.
T’as de beaux yeux, tu sais !
Le souvenir de l’Alaska se lit dans ses yeux bleus.
Jack London, grand amateur de Husky, le décrit ainsi : « Le cou, de la tête aux épaules, une masse de poils brillants ; des oreilles pointues, un long museau, des lèvres retroussées, des crocs humides, un aboiement qui rappellerait plutôt le jappement du chacal ; l’aspect d’un loup, peu agréable à voir quand il est en colère, tel est le Husky, ou chien-loup du Nord. »
Plus petit et plus léger que la plupart des chiens de traîneau, le Husky sibérien est agile, athlétique et doté d’une énergie sans limites. C’est un chien de taille et d’ossature moyennes, aux proportions harmonieuses. Il ne doit être ni trop lourd ni trop léger, et donner l’apparence d’être fait pour la course. Les proportions et la forme de son corps dénotent sa puissance, sa rapidité et son endurance. Ses allures sont puissantes et faciles et ses membres bien musclés.
Son poil, double et de longueur moyenne, ne doit cependant pas être long au point de nuire aux lignes nettement dessinées du chien. De plus, le poil long est très pénalisant dans les conditions extrêmes de froid. En effet, au-delà d’une certaine longueur, la neige se prend dedans, formant des boules. Celles-ci risquent de blesser le chien par frottement et, de plus, l’alourdissent considérablement. Le sous-poil est doux, dense et abondant, permettant de bien protéger le Husky du froid. Le standard du Husky sibérien autorise l’égalisation des moustaches et du poil des pieds afin de donner au chien un aspect plus soigné. Le toilettage du poil sur toute autre région du corps est sévèrement pénalisé.
Ni trop ni trop peu ! Le Husky sibérien ne doit pas être grossier au point d’évoquer un animal de trait puissant. Il ne doit pas non plus être léger et fragile au point d’évoquer un animal conçu pour les courses de vitesse sur petites distances.
Les trois points forts
- Yeux bleus
- Corps puissant
- Lignes harmonieuses
Caractéristiques du Husky sibérien
Queue
Elle est bien fournie, attachée juste en dessous du niveau de la ligne du dessus. En général, quand le chien est attentif, elle est portée au-dessus du dos en une courbe gracieuse, comme celle d’une faucille.
Oreilles
Elles sont de grandeur moyenne, triangulaires, rapprochées et attachées haut sur la tête. Portées bien droites, épaisses, elles sont garnies d’une bonne fourrure.
Yeux
En forme d’amande, moyennement espacés, ils sont disposés très légèrement en oblique. Ils peuvent être de couleur marron ou bleue. On accepte un œil de chaque couleur ou l’œil hétérochrome.
Poil
Toutes les couleurs sont admises, du noir au blanc pur. On rencontre souvent diverses marques sur la tête, comprenant de nombreux motifs typiques que l’on ne trouve pas dans d’autres races.
Truffe
La truffe du Husky est noire chez les chiens gris, fauves ou noirs ; foie chez les chiens à robe rousse ; chair chez les chiens tout blancs. La truffe rayée de rose, dite « truffe de neige », est acceptée.
Origines
- Pays : Sibérie
- Époque : Antiquité
- Ancêtres : Chien de traîneau sibériens
- Aptitudes : Chien de traîneau, chien de compagnie
Le Husky sibérien en bref
- Taille : De 50 à 60 cm
- Poids : De 15 à 23 kg environ
- Diffusion : Environ 38 000 sujets de pure race en France
- Prix : Moyen
- Coût d’entretien : Moyen
- Alimentation : Ménagère (650 g) – Humide (1 kg) – Croquettes (350 g)
Sa vie, c’est sa meute !
Pour vivre heureux, le Husky doit vivre entouré.
Le Husky sibérien a un caractère bien à lui : sorte de Dr Jekyll et Mr Hyde, il peut se montrer aussi bien affectueux et intelligent que batailleur et fugueur ! En effet, c’est un chien charmant et agréable à la maison, affectueux avec les enfants, ne montrant absolument aucune agressivité envers l’homme. Cette cordialité envers les humains, y compris les étrangers, en fait un piètre gardien. Si vous ajoutez à cela une très faible propension à aboyer, vous aurez tout, sauf un chien de garde !
Le revers de la médaille est son atavisme de chien nordique : son caractère indépendant le pousse à la fugue, car il est toujours en quête de quelque poule à qui faire son affaire ! Son instinct de chasseur est très fort, et il se maîtrise difficilement envers les petits mammifères, les volailles, les lapins, voire les moutons. Il est donc hors de question de le laisser en liberté à la campagne et il est impératif que la propriété soit fermée par une clôture ; il y va de sa propre sécurité, car il a un impérieux besoin de courir, joint à une incorrigible curiosité. Les propriétaires de Huskies doivent donc déployer des trésors d’ingéniosité pour éviter les fugues, sous peine de se fâcher avec tout le voisinage…
Le Husky ne se montre généralement pas amical avec les autres chiens, et s’il n’attaque pas forcément d’emblée, il ne faut pas trop le chercher.
Chien de meute par excellence, le Husky sibérien ne s’épanouit véritablement qu’au sein d’une meute, humaine ou canine. Le laisser seul de longues heures, même dans un grand jardin, c’est la certitude de trouver des dégâts au retour ! Le Husky peut même développer des troubles du comportement, la solitude n’étant pas inscrite à son programme génétique !
Les +
- Affectueux
- Gentil
- Intelligent
Les –
- Mauvais gardien
- Indépendant
- Fugueur
Portrait de légende
Le peuple eskimo Chuchki vivait en osmose avec ses chiens dans le Grand Nord canadien, prétendant que, lorsque ceux-ci mouraient avant leur maître, ils l’attendaient à la porte du paradis pour lui en indiquer le chemin. La légende veut également qu’un loup tombât amoureux de la lune, et que de leur amour naquît le Husky. Celui-ci aurait gardé l’apparence du loup, mais porte la queue en croissant de lune et aurait des étoiles dans les yeux. Ce serait pour cela que, les soirs de pleine lune, les Huskies et les loups hurlent pour l’appeler afin qu’elle descende de nouveau.
Le Husky sibérien est-il un chien pour vous ?
- Il ne supporte pas du tout la solitude, et s’il reste seul longtemps, il risque de provoquer des dégâts ou de développer des troubles comportementaux.
- Il est un bien piètre gardien.
- Chasseur dans l’âme, il a tendance à aller faire des razzias dans les poulaillers voisins.
Le respect des lois
Avant tout, pour éduquer un Husky sibérien, il faut respecter sa nature.
Le Husky sibérien est un chien de meute dont les instincts grégaires sont hérités directement de son ancêtre, le loup arctique. Ainsi, il a, profondément inscrit dans ses gènes, le respect des lois et de la hiérarchie au sein de la meute… Qu’elle soit canine ou humaine ! Il respecte donc la loi du plus fort, du plus intelligent, de celui qui sait imposer sa volonté, en un mot, la loi du dominant.
Dominant est donc le mot-clé dans l’éducation du Husky. Son maître doit être perçu par le chien comme le chef de la meute, et son autorité rester indiscutable. Pour cela, il faut que son propriétaire montre la plus grande fermeté vis-à-vis de lui. Pas question de le laisser faire ses quatre volontés, monter sur les meubles ou contester l’autorité. En revanche, la violence doit être absolument proscrite dans son éducation, sous peine d’obtenir l’effet inverse de celui recherché : un chien incontrôlable, voire agressif.
L’obéissance n’est pas le fort du Husky. Mieux vaut le savoir et en être parfaitement conscient avant de le choisir. Il n’aime pas obéir aveuglément et ne supporte pas l’asservissement. On ne dresse pas un Husky : on obtient au mieux, si l’on sait s’y prendre, le minimum d’obéissance nécessaire pour pouvoir le promener tranquillement ou l’emmener en courses avec soi.
Même l’apprentissage du rappel n’est pas gagné d’avance avec un tel indépendant ! Pour un rapport chien-maître idéal, il est souhaitable que l’homme oublie ses prétentions d’asservissement et se réjouisse d’avoir un animal indépendant, heureux de vivre et bien dans ses poils.
À faire
- Lui montrer qui est le chef
- Rester toujours ferme
- L’éduquer sans brutalité
À ne pas faire
- Le soumettre par la force
- Vouloir un chien obéissant
- Limiter ses mouvements
Avec les enfants, préférer le tête-à-tête
Le Husky sibérien est un chien de meute. Pour cela, il respecte tous les membres de la meute humaine, du plus petit au plus grand. Mais il faut toujours rester prudent avec lui. En effet, l’instinct de meute canine peut provoquer des incidents avec les enfants. Au-delà de deux chiens, ils forment une meute, régie par certains codes. L’instinct de poursuite est, entre autres, exacerbé. Il est donc plus prudent de ne jamais laisser un enfant seul avec plusieurs Huskies.
L’appel de la forêt
Du froid, de la neige et des grands espaces, voilà ses besoins !
La vogue du Husky, dans les années 80, a prouvé, si besoin en était, que ce chien n’est pas fait pour vivre en ville… Chien de meute par excellence, il supporte mal la solitude et peut provoquer de véritables saccages au sein d’un appartement s’il est laissé seul trop longtemps. Il a bien sûr besoin de beaucoup d’exercice et ne s’accommode que très mal d’une vie citadine sédentaire. En revanche, il peut très bien, s’il est avec des congénères, vivre dans un chenil, à l’extérieur, même par des froids importants : c’est son univers !
Si vous voulez devenir propriétaire d’un Husky, il vaut mieux que vous soyez un grand sportif, ou vous vous retrouverez rapidement à plat ventre, tiré par votre chien ! Même si vos oreilles frémissent à l’appel du Grand Nord, il paraît bien difficile aujourd’hui, pour tout un chacun, de pratiquer régulièrement les courses de traîneau. Si vous n’habitez pas dans une région de montagne, vous pouvez pratiquer le
Canicross ou le Canicyclocross, qui sont des palliatifs tout à fait honorables au traîneau.
Le Husky s’illustre aussi dans de nombreuses compétitions d’Agility, mais n’oubliez pas : la neige et les grands espaces sont ses domaines de prédilection, et c’est là qu’il prend toute sa dimension. À défaut, il est indispensable de le promener longuement et régulièrement, si possible attaché, car sa tendance à la fugue est légendaire. Il doit donc rester sous étroite surveillance la majeure partie du temps.
Le Husky sibérien est un chien particulièrement robuste et rarement malade. Il a cependant quelques points faibles. L’atrophie progressive de la rétine se rencontre chez quelques sujets et nécessite un contrôle régulier des yeux. Ce chien présente aussi une affection spécifique à la race, la dermatose par carence de zinc, qui se soigne très bien. Enfin, quelques problèmes de digestion requièrent une alimentation bien adaptée.
Côté toilettage, à part un brossage régulier et un étrillage quotidien en période de mue (deux fois par an) le Husky sibérien ne nécessite pas un entretien particulier.
À faire
- Pratiquer un sport de trait
- Le sortir régulièrement
- Le laisser vivre dehors
À ne pas faire
- Le priver d’exercice
- Le laisser seul
- Lui donner trop d’amidons
Alimentation : Attention aux amidons
- L’alimentation du Husky sibérien diffère peu de celle des autres chiens. C’est un petit mangeur : il n’est pas rare de voir un Husky diminuer de moitié ses repas l’été ou lorsqu’il est en période de repos (pour les chiens sportifs).
- Il est toutefois souhaitable de tenir compte de certaines particularités du Husky sibérien dans le choix de la nourriture : il est sujet à des
problèmes de digestion en raison d’une insuffisance insulinaire. Les amidons (riz, pommes de terre, pâtes) restent dans son intestin où ils fermentent et provoquent des gaz ainsi que de la diarrhée. Comme il est difficile de contrôler la qualité et la quantité des amidons dans la nourriture commerciale, il est courant de devoir essayer plusieurs pâtées avant d’en trouver une qui convienne à votre Husky. - Les besoins en protéines et en glucides sont un peu plus élevés chez le Husky sibérien que chez les autres races. Il est donc conseillé de s’assurer que ceux-ci sont couverts par son alimentation.