L’été offre enfin ses premiers rayons de soleil et votre chien passe de plus en plus de temps à l’extérieur. Malheureusement, la hausse des températures favorise la prolifération des tiques et des puces, et rend ces dernières plus voraces ! Vigilance et prévention s’imposent.
Siestes sur l’herbe tendre du jardin, promenades dans les sous-bois ou encore bains de soleil sur la terrasse sont autant de petits bonheurs susceptibles de mal finir. Malveillante et affamée, la tique, à l’affût sous sa fougère, convoite la peau tendre de votre toutou… et de vos jambes !
Repas sanguins
Les tiques n’ont pas de goût particulier pour tel ou tel type de peau et n’hésitent pas, lorsqu’elles sont tapies dans l’herbe et les feuillages, à s’attaquer à toutes celles qui passent à leur hauteur. Les pattes de nos chiens sont alors des proies faciles…
Lorsque pour se nourrir de sang, la tique enfonce son rostre dans la chair de notre compagnon, elle inocule d’abord une substance anesthésique qui rend la piqûre indolore. Puis elle s’installe, grâce à des substances sécrétées par les glandes salivaires, qui vont lui permettre de s’ancrer solidement dans la peau. Elle y ajoute des substances vasodilatatrices, des anti-inflammatoires, des anti-coagulants et la voici prête à se gorger de sang.
Au cours de son repas sanguin, qui dure entre 3 et 7 jours, la tique voit son poids se multiplier jusqu’à 120 fois. Elle régurgite fréquemment et inocule les germes pathogènes d’origine parasitaire, bactérienne ou virale dont elle peut être porteuse.
À l’issue de ce morbide repas, la tique se laisse tomber pour s’accoupler puis elle pond des milliers œufs (entre 2000 et 3000), se dessèche et meurt.
Rostre : chez la tique, il s’agit des pièces buccales qui se plantent dans la peau de l’animal. Le rostre est entièrement recouvert d’épines plantées de façon rétrograde (c’est à dire à “contre-courant”). Si on tire sur la tique, ces épines se redressent et retiennent le rostre qui se casse et reste dans la peau. Celui-ci est alors souvent la cause d’inflammations, de douleur, voire d’une infection.
Le risque de contamination augmente avec la durée de fixation de la tique : à moins de 24 heures le risque est restreint, après 72 heures il devient maximum.
Portrait-robot du parasite
Acariens hématophages, les tiques sont des parasites externes qui se nourrissent de sang. On en dénombre 850 espèces. Les plus connues sont celles que l’on retrouve chez le chien, le chat, le cheval et les troupeaux. Leur période d’activité maximale se situe au printemps et à l’automne.
Zones à risques
Jardins, champs, forêts où se trouve la végétation. La prévention individuelle passe aussi par l’entretien rigoureux des jardins, qui doivent être impérativement débarrassés de leurs feuilles mortes, surtout dans les haies et les bosquets.
En France, la piroplasmose est surtout présente dans le Sud, mais aussi dans l’Est, les Pays de Loire et la Normandie.
En Europe, c’est là encore, le Sud qui est le plus touché. En revanche, la Grande-Bretagne, l’Irlande, les Pays-Bas, l’Allemagne et les pays scandinaves sont très peu atteints.
Dans le monde, l’Afrique, l’Amérique du Sud et le Sud asiatique sont fortement contaminés, alors que les régions plus au nord, les États-Unis en particulier, sont à peu près épargnées.
L’Australie est le seul continent où la piroplasmose est encore inconnue.
Cette répartition géographique de la maladie correspond très précisément à celle des tiques. Car sans tique, la maladie ne peut pas exister
durablement.
Les dangers pour l’animal
On estime que 10 à 15 % des tiques sont infestées par un agent pathogène. Il peut s’agir de virus comme l’encéphalite européenne à tiques ou de bactéries comme la maladie de Lyme.
En Europe, la principale maladie transmise aux animaux par les tiques est la piroplasmose. C’est une maladie particulièrement grave n’affectant que le chien, elle commence par une fatigue anormale et de la fièvre, suivie d’anémie puis de jaunisse. Malgré les soins vétérinaires, elle peut laisser des séquelles hépatiques ou rénales à vie. Il existe un traitement relativement efficace si on intervient assez tôt après apparition des symptômes. Non soignée ou prise en charge trop tard, elle est mortelle.
Symptômes possibles de la piroplasmose
La piroplasmose ou babésiose est une maladie mortelle qui est transmise par des tiques et qui n’infecte que le chien. Elle est d’origine parasitaire et sa pathophysiologie ressemble un peu à celle de la malaria humaine. La forme de la maladie peut être chronique ou aiguë.
Anémie, léthargie, fièvre, urine brune, parfois verte ou rouge, vomissements, essoufflement, perte d’appétit et de poids.
Moyens de diagnostic : Analyses de sang : frottis, sérologie. Les autres paramètres sanguins et urinaires permettent de vérifier l’état clinique du chien et si nécessaire d’adapter la thérapie.
Le traitement préventif
Un vaccin est disponible : l’injection d’un piroplasmicide permet de protéger le chien pendant environ 1 mois. Elle est surtout utilisée pour les sujets très exposés comme les chiens de chasse pendant la période d’activité des tiques.
Cette vaccination est utile dans les régions à risques comme le sud de la France. Elle peut être pratiquée dès l’âge de six mois par 2 injections à 3-4 semaines d’intervalle, avec un rappel annuel. Il est préférable d’effectuer ces injections en dehors des périodes d’activité des tiques, donc de préférence de fin juin à fin août et en décembre/janvier.
Cette vaccination est controversée, car le vaccin possède une efficacité d’environ 70 %, c’est-à-dire qu’un animal vacciné n’est pas à l’abri d’une éventuelle piroplasmose clinique, et que son coût est élevé (environ 180 €).
Il s’agit de médicaments forts qui peuvent provoquer des effets secondaires importants. Des thérapies supplémentaires de soutien (perfusion, anti vomitif, etc.) peuvent être nécessaires.
Toutes les races de chiens ne supportent pas ce vaccin, souvent trop puissant pour les petits gabarits.
Autres maladies provoquées par les tiques
- L’ehrlichiose : autre maladie grave qui peut provoquer de la fatigue, des saignements de nez et des hémorragies. Elle évolue vers la chronicité. Un traitement antibiotique existe.
- L’hepatozoonose : le chat et le chien s’infectent en mangeant la tique. Fièvre, abattement, baisse d’appétit.
- La maladie de Lyme : moins connue chez le chat et le chien que chez l’homme. Un traitement antibiotique existe.
Par ailleurs, les tiques peuvent provoquer des réactions locales au point de piqûre, surtout si la tête de l’insecte n’a pas été retirée complètement. Il peut s’agir de simples inflammations, mais aussi de réactions allergiques, de kystes voire de petits abcès.
Les antiparasites externes
Différents antiparasitaires externes permettent de prévenir les tiques.
Les colliers anti-tiques ont une efficacité moyenne à bonne selon les produits. Ils sont généralement de bons compléments à d’autres traitements antiparasitaires.
Les antiparasitaires en solution externe à répandre sur le corps, en flacons pressurisés, en sprays ou en spot-on (solution liquide diffusant sur la peau à partir du point d’inoculation), sont très opérants. Leur durée d’efficacité est de quelques jours à
quelques semaines et leur résistance à l’eau est par contre variable.
Votre vétérinaire vous conseillera efficacement selon le mode de vie de votre chien.
Les maladies transmissibles à l’homme
Il est désormais démontré qu’en raison notamment du réchauffement climatique, les tiques sont de plus en plus nombreuses et qu’elles s’attaquent désormais davantage à l’homme.
- La maladie de Lyme entraîne des complications sérieuses, parfois irréversibles sur les articulations, le tissu cardiaque et le tissu nerveux. Indécelable, car indolore dans les premiers temps de l’infection, celle-ci se développera silencieusement durant des semaines, des mois, voire des années.
- L’encéphalique à tiques : la symptomatologie est le plus souvent grippale, l’évolution neurologique ne survenant que dans moins de 10 % des cas. La mortalité est de 1 à 2 %, mais des séquelles peuvent persister plusieurs mois.
Extraire la tique
Longtemps utilisées, les méthodes empiriques telles que l’éther, la chaleur de cigarette ou la pince à épiler sont à proscrire au profit d’instruments idéalement adaptés : les crochets tire-tiques.
Plus tôt la tique sera extraite, plus on diminuera le risque de contamination et moins on favorisera sa reproduction. L’extraction de la tique est une intervention délicate, beaucoup moins anodine qu’on pourrait le penser.
En effet, mal extraire une tique entraîne deux risques : soit l’on compresse l’abdomen de la tique et on risque alors de libérer les micro-organismes pathogènes qu’elle contient (le reflux de salive de la tique vers l’animal et donc le risque de transmission de maladies). Soit par maladresse on brise le rostre dans la peau et cela provoque une inflammation passagère, un abcès ou encore un granulome (petite boule dure persistante).
Une solution : le crochet tire-tique
Les crochets tire-tiques sont des crochets qui permettent d’extraire les tiques dès que l’on a constaté leur présence, sans attendre qu’elles aient commencé à s’alimenter.
Constitué d’un manche et d’une fourche à deux dents, le crochet s’insère au plus près entre la peau et la tique. La finesse de la fente (0.1 mm) et sa précision font de lui le seul instrument vraiment adapté pour retirer les plus petites tiques chez les chiens, mais également chez les humains.
Il suffit de glisser dès que possible le tire-tique entre la tique et la peau puis de soulever très légèrement le crochet en tournant le manche sur lui-même deux à trois fois, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. La tique vient alors naturellement. Cette opération est indolore. Il est préférable d’appliquer un désinfectant après l’extraction.
Longtemps préconisée par les vétérinaires, l’utilisation de l’éther et de la pince à épiler ne permet pas de « dévisser » le parasite.
L’éther provoque un stress chez la tique
Ne jamais utiliser l’éther pour endormir/enlever une tique. Surprise, il est possible que la tique réagisse en expulsant le contenu stomacal dans l’hôte, augmentant ainsi le risque de développer une infection.
Le crochet est donc la seule solution, car il permet de manière confortable d’extraire l’indésirable sans pression et sans régurgitation
d’agents pathogènes. Toujours bien vérifier qu’il n’y a pas de parties de la tête restées dans la peau.
Que faire ensuite ?
Une fois la tique retirée, ne la jetez pas dans les toilettes ou dans le lavabo comme le font plus de 25 % des personnes interrogées. Elle ne se noierait pas, car elle est capable de survivre plus de 3 semaines sous l’eau, plus de 7 minutes dans l’alcool à 90°, elle résiste à la radioactivité de Tchernobyl.
Ne l’écrasez pas non plus, que ce soit avec les doigts (vous risqueriez une contamination transcutanée), ou avec le talon de la chaussure (vous n’y parviendrez que difficilement).
Jetez-la dans de l’eau de javel, ou plus simple : brûlez la tique emprisonnée dans un mouchoir en papier.
À vos trousses de secours
Il est recommandé d’effectuer une surveillance régulière, voire quotidienne en été, pour « traquer la bête » ! C’est le moment des balades en forêts, dans les jardins et dans les prés, alors pensez à garder sous la main ce petit crochet.
Méfiez-vous, la tique n’est pas plus grosse qu’une tête d’épingle avant de se nourrir. Après s’être gorgée de sang, elle ressemble à une grosse lentille, voir à un haricot et là, vous ne pourrez plus la rater !
Les puces
Les puces sont des parasites courants du chien et du chat, s’attaquant également à l’homme, elles mesurent à peine 3,5 mm. Les puces femelles et mâles piquent vos chiens et chats, se nourrissent de leur sang, et émettent des « crottes de puces » (pellicules brunes) qui tombent sur le sol, et vont servir de nourriture pour leurs larves.
Les puces ne voyagent pas, elles attendent le passage d’un hôte (chat, chien, homme, etc.) pour lui sauter dessus. Les puces sont attirées par la chaleur du corps, le mouvement et le gaz carbonique qu’il exhale.
En général, seuls les adultes vivent sur l’animal. Les œufs et les larves pondus par les femelles se développent dans l’environnement (les
tapis de la maison par exemple), et attendent le passage de nos fidèles compagnons pour les infester.
La durée de vie des puces
C’est très variable, elle dépend des conditions trouvées sur place, mais la nymphe (larve) peut survivre jusqu’à une année sans nourriture et l’adulte vit en moyenne de 3 à 4 mois. La plupart des adultes peuvent vivre un an sur l’animal. Mais si elles sont délogées de leurs hôtes, elles doivent retrouver une nouvelle victime dans les 48 heures sous peine de mort.
En outre, la puce est peu tolérante au froid, et on retrouve donc plus d’infestations au printemps et en été. Il ne faut cependant pas perdre de vue que dans nos maisons chauffées, les puces peuvent se développer toute l’année.
Une puce femelle peut pondre 25 œufs par jour et jusqu’à 800 dans sa vie. Une femelle puce consomme par jour jusqu’à 15 fois son poids de sang. La puce peut sauter 150 fois la longueur de son corps, ce qui correspond pour un homme entre 250 et 300 mètres.
Portrait-robot du parasite
La puce est insecte aptère, c’est à dire qu’elle n’a pas d’ailes et comme tous les insectes, elle a trois paires de pattes. Son corps est aplati latéralement et a des pattes postérieures sauteuses.
C’est un parasite de l’homme et des mammifères, qui se nourrit de leur sang par piqûre. Sa longueur est comprise entre 1 et 4 mm. Il existe dans le monde plus de 2 400 espèces de puces.
La puce peut transmettre des maladies à l’homme, comme le typhus murin ou la peste bubonique, maladies heureusement disparues aujourd’hui en France. Elle peut également transmettre le ténia du chien ou des rongeurs à l’homme.
Comment combattre les puces ?
La présence de puces n’est pas simple à détecter. Une réponse indirecte pourrait être que l’animal a des démangeaisons. Un moyen plus efficace est d’utiliser un peigne à puces à travers la robe de votre chien. Les petits granulés noirs dans le pelage sont synonymes de déjection de puces.
Pour vous débarrasser efficacement des puces, il est non seulement primordial de traiter tous les chiens et chats habitant sous votre toit, mais il ne faut pas oublier d’éradiquer aussi les larves et puces qui se terrent dans votre maison et qui constituent une source non négligeable de parasites.
De nombreux produits vendus en pharmacie sont efficaces pour mener ce combat. Il existe des sprays, des pipettes contenant un liquide à appliquer sur la peau, et des colliers. Ils seront choisis selon l’âge et le poids de votre animal. Attention, il est important de ne jamais donner un médicament destiné à votre chien pour votre chat et inversement, il y a un réel danger de toxicité.
Plan d’attaque anti-puces
- Traiter l’animal domestique (chats et/ou chiens).
- Laver la literie des animaux à 60 °C.
- Traiter avec un insecticide liquide tous les sols où l’animal domestique passe ainsi que les tapis sur les deux faces.
- Traiter également canapés, meubles, etc. que l’animal fréquente.
- Le traitement doit être répété régulièrement jusqu’à l’élimination complète des puces.
En complément du traitement insecticide chez le chien et le chat, il existe des solutions apaisantes et anti-prurigineuses. Elles sont à utiliser sur les peaux sèches et enflammées. Des lotions dermatologiques enrichies en acides gras essentiels contribuent à restaurer la barrière cutanée de l’animal et à embellir son pelage.