Comment bien choisir son futur chiot ?

Nombreux sont les propriétaires qui accordent peu d’importance au milieu de naissance de leur futur animal.

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Or, c’est en fonction de ses conditions d’élevage que vont se dessiner son tempérament et ses futures réactions.

Ne pas prendre en compte ces différents facteurs, c’est prendre le risque d’adopter un chien au comportement difficile et parfois irréversible : peur, hyper sensibilité, malpropreté, agressivité…

Si se déplacer en voiture, passer l’aspirateur, croiser le chat du voisin, un enfant à vélo ou un jogger sont des situations qui nous paraissent banales, elles peuvent se révéler être de véritables épreuves pour certaines familles malchanceuses.

Pour que notre chien ne présente pas de comportement déviant face à ce type de situations, nous devons déjà comprendre les raisons qui l’y poussent, en insistant sur ses origines, son mode de vie actuel et son environnement.

C’est en le comprenant que nous parviendrons à nous faire comprendre.

Au commencement

Si la période qui suit la naissance est considérée comme une période importante, on a aussi constaté qu’il existait une période tout aussi cruciale : la période prénatale, c’est-à-dire une période durant laquelle l’animal, encore dans l’utérus de la mère, commence à interagir avec son milieu…

Avant la naissance

L’éleveur, responsable de la mère et de la (future) portée, doit tenir compte des étapes successives de l’apprentissage du chiot.

Avant sa naissance, le chiot perçoit les chocs émotionnels de la mère. Le fœtus in utero étant sensible à son environnement, il est essentiel que les conditions d’élevage et de vie de la mère soient propices à une gestation calme et sereine.

L’environnement est donc primordial, dans cette phase de mise en place des seuils de sensibilité tactile et de tolérance de manipulation.

Durant cette période, un événement induisant du stress chez la mère ou un manque de stimulation auront une influence certaine sur le développement et l’équilibre du chiot.

Donc, si la mère est elle-même déjà atteinte d’anxiété, elle va avoir tendance à orienter le futur comportement de ses chiots par simples échanges entre mère et fœtus (et non par transmission génétique).

Jusqu’à la 12e semaine

Les perceptions sensorielles se mettent en place, le chiot est alors amené à faire des apprentissages indispensables pour sa vie sociale future : il s’agit de la période de socialisation (qui dure jusqu’à la 12e semaine).

C’est une étape très importante pendant laquelle le chiot apprend à vivre avec les autres.

Sa fratrie fait figure d’ « éducatrice », il apprend notamment les codes de socialisation primaire (jappements, aboiements…), la posture de « soumission » (la tétée devenant trop douloureuse, la mère finit par repousser ses petits qui adoptent une posture d’apaisement), l’attachement (apaisant et indispensable à la bonne construction de l’être, l’absence d’attachement signifie l’incapacité de s’identifier à ses semblables, donc l’incapacité de décoder les codes sociaux de son espèce et d’adopter un comportement adéquat, il est donc nécessaire), l’acquisition des autocontrôles et l’inhibition de la morsure (par le biais des jeux et des combats avec la fratrie), etc.

Un maximum de stimulus

C’est aussi durant les 12 premières semaines de sa vie que le chiot va apprendre à vivre sereinement au côté des humains. Il apprend que le monde ne se limite pas qu’à son espèce et qu’il existe aussi des hommes, des femmes, des enfants, des chats, des voitures…

L’animal se familiarise à tout ce qui lui est présenté (dans la mesure où cela se fait dans la douceur) et va se composer un bagage émotionnel assez solide qui va lui permettre d’appréhender la vie le plus sereinement possible.

Il est donc très important qu’il soit en contact avec un maximum de stimulus durant cette période et qu’il soit soumis à de multiples manipulations bienveillantes de l’éleveur afin de pouvoir être
confiant dans son approche de l’être humain et de pouvoir s’adapter à n’importe quel environnement et n’importe quel individu qu’il rencontrera dans sa vie.

Hélas, la majorité des problèmes de la relation entre l’homme et le chien proviennent le plus souvent de conditions d’élevage médiocres.

Le syndrome de privation sensorielle

Derrière cette appellation se cachent les fortes craintes d’un chien dans diverses stimulations avec son environnement.

Ces comportements sont dus à un trop grand écart entre le manque de stimulations vécues dans son milieu de naissance (hypo stimulation) et l’abondance de stimulations présentes dans son contexte d’adoption (hyper stimulation).

Cette forte émotivité et cette grande réactivité sont à l’origine des difficultés d’adaptation au milieu de vie proposé. Tout ce qui est nouveau est stressant, le chien est incapable d’aborder sereinement les choses, il y a blocage.

L’animal (humain et non humain) vit en état permanent de stress, stimulation nécessaire aux rythmes biologiques. Ce n’est pas forcément quelque chose de négatif, c’est juste une demande d’adaptation.

Mais si ce stress perdure, il peut devenir dangereux pour l’individu. C’est généralement ce que vit un chien mal socialisé qui perçoit tout comme menaçant.

Un comportement étant une réponse à ce qui est vécu, quel peuvent être ceux d’un chien que tout agresse ?

La posture de soumission

Les signaux d’apaisement sont des souhaits qu’une situation stressante cesse, des appels à la bienveillance (lors de conflits).

À l’âge adulte, le chien peut adopter une posture de « soumission » face à un individu menaçant (comme un humain en colère par exemple).

En adoptant ce comportement infantile, il lui signifie son envie de ne pas en venir au combat, il tente donc d’apaiser un adulte (qui n’attaque jamais un petit).

Comment et où trouver un chien équilibré ?

L’animalerie

L’origine du chiot est rarement connue (ou du moins dicible) et il est extrêmement difficile de savoir quel a été son développement. Le plus souvent, il a été confronté à très peu de situations et d’humains, son adoption peut alors réserver des surprises…

Le refuge

Dans la plupart des cas, le passé de l’animal reste flou, ce qui ne signifie pas que tous les chiens de refuge sont des chiens « à problèmes ». Le but des refuges étant de placer des chiens équilibrés afin d’éviter les échecs, ils se montrent très prudents sur ce point : si l’animal présente le moindre souci de comportement, celui-ci sera euthanasié sur les conseils d’un vétérinaire. La réputation du refuge et son sérieux en dépendent.

L’éleveur professionnel ou le particulier

C’est la seule façon d’être certain des origines de son animal et ce peut être une très bonne chose à condition que la portée ne soit pas par exemple, habituée à vivre à la campagne pour finir adoptée par une famille en zone urbaine où le contraste fait généralement de sérieux dégâts. Dans tous les cas, si la portée a été enfermée dans un box, loin de tout contact humain, il est à craindre que la socialisation soit très difficile ensuite.

Quelques principes de base sont à retenir

Ayons toujours à l’esprit que ce n’est pas parce qu’un élevage est primé pour la beauté de ses bêtes qu’il garantit leur équilibre comportemental (en général plus les races à naître sont nombreuses et plus il y a de portées, moins les petits ont la possibilité d’être confrontés à diverses stimulations, moins ils ont l’occasion de sortir de leurs boxes).

Demandons à visiter les locaux où naissent, grandissent et vivent les chiens (les lieux souillés d’excréments ou un refus doit sans hésitation nous faire tourner les talons).

Demandons à voir les géniteurs (leur comportement nous en dira long sur celui de leurs petits).

Refusons fermement à ce qu’on nous livre le chiot à domicile ou que l’on nous donne un rendez-vous en dehors des locaux (que cherche-t-on à nous cacher ?).

Veillons à ce que le chiot ait bénéficié de bonnes conditions d’élevage et qu’il ait été habitué à ce qu’il va devoir supporter chez nous. Pour cela rien de plus simple : posons des questions ! A-t-il été habitué à la voiture (surtout s’il est susceptible d’en croiser lors de ses promenades quotidiennes et pour le trajet retour, afin de lui éviter un traumatisme), à l’aspirateur, à la machine à laver, à la télévision, à la radio, aux enfants (qui courent, qui crient), aux vélos, aux autres espèces animales, aux escaliers, aux tondeuses à gazon, à la laisse et au collier…

En bref, ne choisissons pas un chiot provenant d’un élevage isolé alors que nous vivons en plein centre-ville ! Essayons plutôt de nous rapprocher un maximum d’un élevage qui partage des points communs avec notre lieu d’habitation (en ville avec des bruits de circulation ou à la campagne isolée de tout).