Votre chien fait une crise de convulsions ou une hémorragie… avant de l’emmener chez le vétérinaire en urgence, il faut réagir dès les premiers symptômes et bien. Chaque minute et chaque geste comptent.
Les symptômes d’une intoxication
Vomissements, mousse apparente sur la gueule, diarrhée, paralysie, nervosité excessive, augmentation de la fréquence cardiaque, convulsions possibles, coma ou crise cardiaque.
Les produits ménagers
Identifiez le poison : sortez le chien afin qu’il respire de l’air frais ou aérez la pièce. S’il a absorbé une substance toxique, ne lui donnez pas d’eau (surtout en cas d’ingestion de détergents ménagers). Mettez-le au calme afin de stabiliser sa respiration et son rythme cardiaque.
Conservez tous les échantillons et les notices (médicaments, raticide, insecticide, désherbant…). Ne provoquez pas un vomissement, cela peut être pire. Ne lui faites boire ni lait ni huile, au risque de favoriser l’assimilation du poison dans l’organisme.
S’il y a suspicion d’empoisonnement par le Gramoxone (herbicide liquéfiant les poumons), administrez immédiatement de la terre de Foulon (sinon, une autre argile) achetée en pharmacie : pris à temps, ce traitement d’urgence peut absorber le poison dans l’estomac, avant son assimilation. Après (dès insuffisance respiratoire) il est généralement trop tard.
Les plantes
Certaines plantes d’intérieur peuvent être très toxiques pour les animaux (les ficus, les chlorophytums et de nombreuses autres). Un chien peut avoir envie de mâchouiller des feuilles pour jouer ou pour se « purger ».
Faites attention à ce qu’il n’ait pas accès aux plantes ou vérifiez qu’elles ne sont pas toxiques (par exemples : if, laurier-cerise, digitale, narcisses).
En cas de doute sur la toxicité d’une plante, coupez une feuille (et éventuellement une fleur et un fruit) et aller voir le vétérinaire le plus proche, il vous renseignera sur sa toxicité ou contactez le centre antipoison.
Le chocolat est toxique, voire mortel
Le cacao contient de la théobromine. Entre 0,04 et 0,5 mg pour 100 grammes de chocolat). Une substance qui peut s’avérer fatale, même en petite quantité.
On en trouve également dans le café. La théobromine contenue dans le chocolat est très difficilement métabolisée par le chien (idem
pour le chat). La dose toxique est de 100mg/kg de poids de l’animal. La proportion de théobromine varie selon le type de chocolat. Le plus dangereux étant le noir, puis au lait et enfin le blanc.
Les médicaments
Comme pour les enfants, il faut placer les médicaments hors d’atteinte. Les chiens peuvent avaler les boîtes entières en jouant ou manger les comprimés qui traînent par terre.
Les poisons
De nombreux produits chimiques toxiques sont utilisés pour éliminer les animaux nuisibles (rongeurs, insectes, mollusques) ou les mauvaises herbes (désherbants). Ces produits se retrouvent dans les jardins, les maisons, les greniers, à la portée des chats et des chiens.
Le chloralose est par exemple présent dans des produits rodenticides et est utilisé contre les corvidés. Le métaldéhyde, généralement sous forme de granulés bleus, est utilisé comme molluscicide (anti-limaces). Ce toxique est également présent dans les allume-barbecue.
De plus, il ne faut pas oublier les empoisonnements indirects : comme les hérissons avec les limaces, le chien peut ingérer un animal qui vient de s’empoisonner et subir le même sort.
Les rodenticides anticoagulants (anti-vitamine K)
Ces produits vendus sous forme d’appâts ou de poudre sont utilisés comme souricide ou raticide. La particularité de ces molécules est un temps de latence de plusieurs jours entre l’ingestion du poison et les symptômes cliniques puis la mort.
Ainsi un chien qui ingère accidentellement ces produits présentera des signes cliniques 3 à 5 jours plus tard, voire plus. Ces produits inhibent les enzymes responsables du recyclage de la vitamine K, qui est indispensable à la synthèse des facteurs de coagulation du sang. L’absence de facteurs de coagulation entraîne un syndrome hémorragique et la mort, car le sang ne coagule plus.
La dose toxique de ces produits varie en fonction de la molécule et des quantités ingérées. Les signes cliniques comprennent des difficultés à respirer, de la léthargie, un manque d’appétit, du sang dans les selles, les vomissements ou l’urine, des saignements au niveau du nez, des gencives, des hématomes, l’animal est anémié et ses muqueuses sont pâles.
La cause la plus fréquente de décès est une hémorragie dans la cavité thoracique.
Les premiers soins : Si vous voyez votre animal avaler un appât, la première chose à faire est de vous rendre en urgence chez votre
vétérinaire. Le traitement à la vitamine K doit débuter le plus tôt possible.
Attention, il ne faut jamais faire vomir un animal qui présente déjà des symptômes digestifs ou nerveux. Dans le doute, contactez les urgences vétérinaires pour les premiers soins.
À la clinique, un traitement de soutien est mis en place : l’animal est perfusé pour favoriser l’élimination du toxique. De la vitamine K est donnée pendant 1 à 4 semaines. Le pronostic est bon lorsque le traitement débute rapidement.
Les convulsions et coups de chaleur
Mouvements désordonnés, détresse respiratoire, l’animal salive et perd connaissance… Les raisons : hypoglycémie, coup de chaleur, accident vasculaire, intoxication, traumatisme crânien…
Laissez le chien tranquille, dans une pièce sombre. Évitez de tirer sur sa langue ou de lui faire avaler quoi que ce soit, ne le touchez pas. Emmenez-le à la clinique vétérinaire dans les minutes qui suivent la crise.
Si c’est un coup de chaleur, que sa température monte, mettez-lui des glaçons sur la tête (dans un gant de toilette) ou baignez-le dans de l’eau fraîche pour l’enrouler ensuite dans une serviette humide.
Vous voyez un animal enfermé dans une voiture qui présente ces symptômes ? Prévenez d’urgence la police ou les pompiers qui seuls, ont
droit de forcer une portière ou briser une glace pour « cas de force majeure ».
Les morsures d’animaux sauvages ou de chiens
Lors de morsures, les lésions internes (déchirures de muscles, perforation d’organes) sont fréquentes même si les dégâts semblent peu importants au niveau de la peau. Consultez systématiquement un vétérinaire.
D’autre part, il faut savoir que les animaux sauvages peuvent transmettre de nombreuses maladies, dont la rage (renard, chauve-souris).
Notez qu’un protocole de mise sous surveillance devra être systématiquement mis en place pour tout animal ayant mordu, qu’il soit convenablement vacciné (y compris contre la rage) ou non.
L’hémorragie
Elle survient suite à une coupure, une chute, à des accidents divers…
Si le sang est rouge vif et coule beaucoup, une artère a probablement été touchée. Si le sang est rouge foncé et coule peu, c’est une simple veine.
Appliquez une compresse stérile avec un désinfectant type Bétadine (jamais d’alcool ou d’éther, qui déclenchent des réactions violentes). Appuyez le plus fort possible pour coaguler la plaie.
Ne laissez jamais un garrot posé plus d’une heure. Attention : un pansement compressif ne doit pas être serré dès le premier tour : vous serrerez un peu, puis de plus en plus.
Dans tous les cas, si l’hémorragie ne s’arrête pas très rapidement (moins de cinq minutes) vous devez absolument consulter le plus rapidement possible un vétérinaire qui fera le nécessaire.
Les plaies
En cas de plaies, qu’elles soient superficielles ou profondes, évitez de les désinfecter avec de l’alcool. Utilisez plutôt un antiseptique doux tel que l’Hexomédine®, la Bétadine®, Iodosol®, ou encore le Chlorexivet®, produit spécifiquement vétérinaire.
Une fois la plaie nettoyée et désinfectée, vous pouvez appliquer un pansement afin d’éviter que les bactéries viennent à nouveau se loger dans la plaie, et ainsi provoquer une infection.
L’électrocution
Les fils électriques : Les chiots sont les plus concernés, car ils sont joueurs et en sont malheureusement particulièrement friands. Ils risquent bien sûr de s’électrocuter en les mordillant. Nous vous conseillons donc de bien les cacher, surtout en votre absence.
La première chose à faire est de couper le courant !
Si l’animal ne respire plus, tentez la respiration artificielle. Soufflez dans ses narines en lui maintenant la bouche fermée, pour remplir ses poumons, 10 à 30 fois par minute selon la taille de l’animal ; la fréquence est inversement proportionnelle à la taille du chien.
Si besoin, associez à un massage cardiaque en cas d’arrêt du cœur (pression ferme des deux mains sur le thorax, 5 ou 6 fois à une demi-seconde d’intervalle).
Arrêtez au moindre battement du cœur ou à la moindre respiration spontanée. Faute d’un résultat au-delà de 5 minutes d’efforts, il devient hélas, inutile de continuer.
Les piqûres d’abeilles, de guêpes ou de frelons
Les piqûres d’abeilles ou de guêpes produisent le plus souvent une inflammation locale douloureuse, qui prend environ une heure à se calmer.
Suite à de multiples piqûres, une réaction toxique avec des signes généraux peut survenir. Une allergie grave (choc anaphylactique) peut être déclenchée par une seule piqûre.
Les piqûres de frelons sont très douloureuses et peuvent être dangereuses. Chez les abeilles, au moment de la piqûre, le dard (aiguillon) est arraché du corps de l’insecte et reste attaché à la victime. Ce dard continue à se contracter et à injecter les réserves de venin. Il ne faut pas retirer le dard avec une pince à épiler, la glande à venin peut éclater et libérer encore plus de poison. Il est préférable de gratter délicatement la peau de votre chien avec l’ongle.
Certaines guêpes et les frelons peuvent piquer à plusieurs reprises lorsque le dard reste attaché à l’insecte. Si le chien est piqué dans le
nez ou la bouche, un gonflement important peut survenir et empêcher l’animal de respirer.
Que faire en cas de piqûre ?
Après avoir extirpé le dard, appliquez un sac de glace ou une compresse froide sur la zone à soulager. Calmez les démangeaisons avec une pâte de bicarbonate de soude ou une lotion à la calamine.
À la moindre complication, appelez immédiatement votre vétérinaire. Ce dernier pourra administrer des corticostéroïdes, des antihistaminiques et de l’oxygène si nécessaire. Le pronostic est généralement bon, mais l’animal doit être surveillé en cas de choc.
Les morsures de serpent
N’essayez jamais d’ôter le venin de l’animal, car la zone mordue est le plus souvent extrêmement douloureuse. Refroidissez la zone avec de la glace afin de ralentir la progression du venin.
Un enflement important de la face
Cela peut faire penser à une piqûre d’insecte, mais également à un œdème allergique, une urticaire. Il convient de se rapprocher rapidement d’un vétérinaire, car une des conséquences de l’œdème est une rapide atteinte respiratoire.
Les démangeaisons
Surtout en période de mûrissement des blés, votre animal a peut être attrapé un épillet et l’intervention d’un vétérinaire est dans ce cas obligatoire.
Les fractures
Une fracture est visible quand un animal boite sans appui : la patte en question est souvent gonflée et en suspension. Si la fracture est localisée ailleurs que sur une patte, l’animal présentera des difficultés locomotrices.
- Les fractures fermées : évitez de faire bouger l’animal et consultez rapidement. Ne posez jamais d’attelle sur un membre qui vous semble fracturé.
- Les fractures ouvertes : ne touchez jamais la plaie au risque d’infecter l’os.
L’étouffement
Certains objets ou corps étrangers peuvent occasionner des dégâts importants et provoquer la mort. Évitez les manipulations pour retirer un os ou une arête coincée dans la gueule, c’est la meilleure façon de blesser l’animal.
Les chutes
Si votre animal est tombé et qu’il présente des lésions : vérifiez la fente palatine (le haut des babines), sous le nez. S’il est immobile, confectionnez un brancard de fortune et maintenez l’animal au chaud.
Les fortes fièvres
La température du chat et du chien se situe habituellement entre 38° et 38°5. Une variation de 1 degré peut s’observer en cas d’activité de l’animal et de variation de température ambiante.
Il convient de s’inquiéter lorsque la température excède 39,5 °C, il s’agit alors d’hyperthermie. Quand cette température élevée est associée à des signes tels que : abattement, manque d’appétit… il faut consulter en urgence.
Des difficultés à uriner ou du sang dans les urines
Cela peut laisser penser à un calcul urinaire. Il faut intervenir rapidement pour éviter le blocage des reins qui pourrait avoir des conséquences graves (lésions irréversibles).
Une très forte diarrhée
Elle peut conduire à la déshydratation rapide de l’animal, accompagné d’un état apathique soudain.
Évitez l’automédication
Attention, il ne faut jamais donner de l’aspirine (acide acétylsalicylique) et ses dérivés à un animal.
Tout signe de souffrance doit inciter à se rapprocher d’un vétérinaire.
Contactez les numéros d’urgence et évitez de déplacer le chien. Si vous devez le faire, placez-le sur une planche de bois et/ou dans une serviette qui servira de civière. Consultez le plus rapidement possible un vétérinaire : lui seul, saura prodiguer les soins appropriés.
La trousse de premier secours
- Une paire de ciseaux
- Une pince à épiler
- Un crochet à tiques
- Un thermomètre digital à embout souple (pour bébé)
- Des compresses stériles
- Un désinfectant type Bétadine
- Une bande
- La quantité de médicaments suffisante du traitement en cours
- Un nettoyant pour les yeux
- Des pipettes de sérum physiologique
- Un nettoyant pour les oreilles
- Une seringue sans aiguille
Mais aussi… - Un shampooing pour chiens
- Un démêlant pour les poils longs
- Une brosse et un peigne
- Un coupe-griffes à guillotine
- Un produit de tannage pour les coussinets du chien
- Un vermifuge (4 fois par an)
- Un antiparasite (puces et tiques, à renouveler tous les mois)
Et le carnet de vaccinations à jour.
Les gestes de premiers secours
La respiration artificielle
Tenez sa nuque droite. Placez votre main autour de la truffe, soufflez dans les narines 2 à 3 secondes. Répétez après une pause de 2 secondes.
Votre chien a un coup de chaleur
Races particulièrement sensibles : les brachycéphales (faces plates : Bouledogues, Carlins…).
Donnez-lui un bain froid ou couvez-le d’une serviette éponge trempée dans de l’eau froide. Posez sur son crâne un linge imbibé d’eau bien froide ou des glaçons. Donnez-lui à boire. Pulvérisez l’intérieur de la gueule avec un brumisateur.
Le massage cardiaque
Posez votre chien sur le côté droit. Mettez une main à plat sur son flanc et appuyez par à-coups sur cette main avec votre autre main de façon à stimuler le cœur. Effectuez une pression ferme sur le thorax, 5 ou 6 fois à une demi-seconde d’intervalle.
Urgence oculaire
Les problèmes au niveau des yeux sont souvent graves. Un saignement ou un gonflement peuvent indiquer une piqûre d’insecte, la présence d’un objet (brindille, morceau de métal…). Il faut alors consulter impérativement un vétérinaire.
À faire :
- Rincer l’œil avec du sérum physiologique en cas de contact avec un produit dangereux.
- Prendre l’œil entre deux compresses et le protéger s’il est sorti de son orbite.
- Fixer une compresse dessus pour le protéger.
À ne pas faire :
- Trouver un antidote au produit de brûlure.
- Mettre un collyre de votre pharmacie.
- Toucher l’œil.
Dans tous les cas, n’appuyez jamais sur l’œil même s’il saigne, ceci peut provoquer un ralentissement du cœur, voire un arrêt cardiaque.
De plus, si le problème est dû à la présence d’un objet, évitez de l’enlever, vous risqueriez de l’enfoncer. Amenez plutôt votre chien chez un vétérinaire le plus vite possible.
Transport d’un chien blessé
Si vous craignez une fracture ou une hémorragie interne, posez-le sur une couverture avant d’aller chez le vétérinaire. Il sera alors facilement transportable.
Les normes physiologiques du chien
- Température rectale : 38,5 à 39, 5°.
- Respiration : 14-20 mouvements respiratoires/minute.
- Pouls : Adulte (70-100). Jeune (110-120).
Une urgence : la torsion de l’estomac
Après un repas copieux et un effort physique violent, l’estomac peut faire un tour sur lui-même. C’est l’intensité de l’effort qui suit le repas qui entraîne un retournement de l’estomac du chien à 180° dans son abdomen.
Le chien vomit (ou essaye de vomir sans y parvenir), il présente des douleurs abdominales, son état de santé général se dégrade rapidement. Le ventre gonfle et durcit
C’est l’urgence absolue, la mort peut survenir entre 2 à 12 heures. Appelez le vétérinaire pour vous rendre en clinique dans les plus brefs délais.
Sujets en particulier, les grands chiens pour des raisons purement anatomiques : Berger allemand, Dogue allemand, Setter Gordon, Braque de Weimar, Saint Bernard…
Comment l’éviter ?
- Diviser la ration journalière du chien en deux ou trois repas, surtout si le chien a tendance à manger très vite. Vous évitez ainsi de surcharger l’estomac et facilitez la digestion.
- Bannissez les efforts physiques intenses dans les deux heures qui suivent la prise des repas.
- Optez pour un aliment spécial grands chiens. Les aliments pour grands chiens sont spécialement étudiés pour optimiser la mastication et ralentir la vitesse d’ingestion du repas. Pour se faire, les fabricants ont étudié la taille des croquettes ainsi que leurs densités.
Principaux signes évocateurs de douleur chez le chien
Posture et attitude générale | – Modification d’activité : léthargique ou à l’inverse hyperactif – Assis ou couché dans une posture anormale |
Locomotion | – Raideur, difficultés à se relever – Boiterie, refus de se déplacer – Tourne en rond sans repos |
Cris ou pleurs (à différencier de l’anxiété) | – Sans raison ou à l’approche de personnes – Hurlements, gémissements (intermittents, constants, à la palpation) – Souvent clamées par les caresses |
Apparence | – Animal sale, ne faisant plus de toilette |
Appétit | – Diminué ou absent |
Comportement | – Modifications du comportement normal – Prostration ou agressivité – Indifférence, ne bouge plus la queue si sollicité |
Expression faciale | – Stupeur, yeux dans le vide, pupilles dilatées |
Manipulation | – Retrait du membre concerné, parfois avant d’être touché – Pleurs ou agressivité – Léchage, morsure, mutilation des zones douloureuses |