La France compte plus de 7,5 millions de chiens. La très grande majorité d’entre eux est identifiée (par tatouage ou puce électronique) puisque l’identification est obligatoire en France pour tous les chiens lors de vente ou de cession (même à titre gratuit), et pour tous les chiens de plus de 4 mois.
Pourquoi identifier son chien ?
D’abord, parce que c’est une obligation légale ! Pour tous les chiens de plus de quatre mois (Loi N° 99-5 du 6 janvier 1999), et lors de tout changement de propriétaire, ou avant toute cession “à titre gratuit ou onéreux” en d’autres termes, que votre chien vous ait été donné ou vendu. Ce qui englobe déjà à peu près la totalité des chiens vivant en France.
Ajoutez à cela des obligations d’identification diverses et variées : pour les chiens de première et de deuxième catégorie, visés par la loi sur les chiens dits “dangereux” (article L. 211-14 du Code rural), pour les chiens qui séjournent dans les campings, pensions et centres de vacances, pour les concours et les expositions canines, pour tout passage de frontière, et pour pouvoir vacciner le chien contre la rage.
Donc, difficile d’y échapper : au regard de la loi, votre chien doit être identifié. On peut donc identifier son chien pour se mettre en règle avec la loi, mais pas seulement.
L’identification présente d’autres intérêts majeurs
Le premier et le plus évident est de retrouver votre animal s’il se perd, ou s’il est retrouvé accidenté sur le bord de la route : vous serez prévenus en quelques minutes, après l’arrivée de votre chien trouvé ou blessé chez un vétérinaire ou dans un refuge.
Les vétérinaires constatent plusieurs fois par semaine l’utilité de l’identification, en retrouvant rapidement l’adresse de chiens errants, avec
parfois quelques cas particulièrement remarquables : un petit yorkshire-terrier volé sous les yeux de ses propriétaires dans le Gard, et retrouvé un ou deux jours plus tard errant dans une rue de Lyon : il est probable que les voleurs ont trouvé dangereux de conserver un animal identifié — l’occasion de souligner le rôle dissuasif d’un tatouage bien visible pour des voleurs de chiens. Ou encore l’histoire de ce chiot volé alors qu’il était âgé que de quelques mois… et retrouvé et restitué à ses propriétaires (un peu abasourdis) à l’âge de… quatorze ans ! Qui sait ce que ce chien a vécu dans l’intervalle ?
Si un chien perdu est amené à la fourrière, conformément aux articles L. 211-25 et L. 211-26 du Code rural, il sera conservé huit jours ouvrés et francs, pendant lesquels son propriétaire sera recherché, si le chien est identifié par tatouage, puce électronique, ou par un simple collier avec médaille.
À l’issue de ce délai, l’animal est considéré comme abandonné et devient la propriété du gestionnaire de la fourrière, qui peut en disposer : conservation dans le refuge dans la limite des capacités d’accueil, placement par l’intermédiaire d’une société de protection animale… ou malheureusement, euthanasie.
Notons que si l’animal n’est ni tatoué ni identifié par puce électronique, il ne pourra sortir de la fourrière et être remis à son propriétaire qu’après avoir été identifié conformément à l’article L. 214-5, les frais de l’identification étant alors à la charge du propriétaire.
Autre intérêt de l’identification, auquel on ne pense pas toujours : la possibilité, en cas de litige, de prouver que votre chien… est bien votre chien ! Animal volé que vous retrouvez dans le jardin du voleur ; chien qui va jouer un peu trop souvent dans une autre maison, et que les propriétaires des lieux finissent par s’approprier…
Sans oublier les divorces ! Il n’y a pas que les enfants dont on se dispute la garde, et celle ou celui dont le nom apparaît sur la carte d’identification partira avec le chien. Attention donc à cela (aussi) avant de divorcer… ou de se marier !
L’identifier par tatouage ?
Il existe deux manières de tatouer un chien : rappelons pour mémoire le tatouage à la pince, méthode quelque peu barbare qui consistait à écraser l’oreille du chien entre les deux mors d’une pince, l’un des deux mors étant garni de pointes dessinant des lettres et des chiffres.
Inutile de dire que cela faisait très mal au chien, le dégoûtait à vie du vétérinaire (ce tatouage était souvent réalisé lors de la première visite du chiot !), et en plus, les lettres et les chiffres s’effaçaient souvent. Il y a très longtemps que les vétérinaires n’utilisent plus ce type de tatouage.
Le tatouage au dermographe, réalisé sous anesthésie générale, est le seul que l’on pratique aujourd’hui. Il peut théoriquement se faire dans les deux oreilles ou en face interne des deux cuisses (localisation où il est généralement recouvert par les poils en quelques semaines), mais l’usage veut qu’il se fasse dans l’oreille droite. On utilise un dermographe, comme pour les tatouages sur la peau des humains.
Une anesthésie générale étant nécessaire, il est intéressant de réaliser le tatouage à l’occasion d’une autre intervention de convenance qui nécessite, de toute façon, que le chien soit endormi : stérilisation, détartrage, petite chirurgie cutanée… mais c’est n’est pas obligatoire, naturellement.
Sauf accident (dermites à répétition sur la peau de l’oreille, par exemple), le tatouage au dermographe reste habituellement lisible pendant toute la vie du chien.
Avantages et inconvénients du tatouage, par rapport à la puce électronique
Principal avantage : la lisibilité immédiate. On trouve un chien qui semble perdu, on soulève son oreille, et on voit tout de suite que l’animal est tatoué : ce chien appartient à quelqu’un, son propriétaire sera retrouvé facilement… s’il habite toujours à l’adresse indiquée sur sa carte de tatouage.
Inconvénients du tatouage : il peut parfois s’effacer au fil des années, notamment en cas d’otites à répétition, qui conduisent à un épaississement de la peau du pavillon, voire parfois être peu lisible d’emblée, chez les chiens à oreilles pigmentées. Et un tatouage à moitié effacé dans l’oreille d’un chien craintif ou récalcitrant n’est pas toujours facile à déchiffrer.
Si vous vous trouvez dans cette situation, n’hésitez pas à montrer l’animal égaré à votre vétérinaire, qui est habitué à la fois au déchiffrage
des tatouages, et à la contention des chiens.
Depuis le 3 juillet 2011, les animaux de compagnie (chats, chiens, furets) qui voyagent dans l’Union européenne (UE) doivent être munis d’une puce électronique : le tatouage n’est plus suffisant, s’il a été réalisé après le 3 juillet 2011. Les animaux identifiés par tatouage avant cette date peuvent continuer à voyager dès lors que le tatouage reste facile à lire, sauf en Irlande, à Malte et au Royaume-Uni où la puce électronique est exigée.
Et bien sûr, une anesthésie est nécessaire.
L’identifier par puce électronique ?
La puce électronique (transpondeur) est un petit dispositif de la taille d’un grain de riz, qui s’implante sous la peau du chien, à l’aide d’une seringue munie d’une grosse aiguille.
Bien que de gros diamètre, l’aiguille est très affûtée : l’injection se passe habituellement sans problème, et sans qu’une sédation (a fortiori une anesthésie) soit nécessaire. Il y a quand même des exceptions, sur les chiens de tout petit format, ou très excités, ou agressifs.
En France, l’emplacement d’injection est la gouttière jugulaire gauche, donc au milieu de l’encolure gauche. Dans d’autres pays, la puce est implantée entre les omoplates, ou à droite de l’encolure.
La puce électronique est détectée par toute personne habilitée (vétérinaire, gendarme, membre d’un refuge…), à l’aide d’un lecteur que l’on passe sur l’encolure du chien et la gouttière jugulaire gauche en priorité, mais aussi entre les omoplates et à droite de l’encolure, comme indiqué plus haut.
Lorsque le lecteur détecte un transpondeur, il émet un sifflement, et le numéro du transpondeur s’affiche sur son écran.
Avantages et inconvénients de la puce électronique, par rapport au tatouage
Avantages : la facilité d’implantation, sans anesthésie. Le caractère inerte sous la peau, ineffaçable, infalsifiable (ou très difficilement). Pour les animaux identifiés depuis juillet 2011, la puce électronique est le seul moyen d’identification reconnu pour passer une frontière, et le fichier est mondial… au moins en théorie.
Sur un chien peureux ou agressif, il est plus facile de passer un détecteur le long de l’encolure (et on a moins de risques d’erreur), que de manipuler l’oreille dans tous les sens, de la nettoyer, de l’éclairer sous divers angles, afin d’essayer de lire un tatouage partiellement effacé.
Inconvénient : tout le monde ne sait pas qu’il existe des puces électroniques. Certaines personnes qui trouvent un chien penseront à soulever l’oreille pour voir s’il n’est pas tatoué, ou chercheront une médaille, mais n’auront pas le réflexe de l’amener à la police municipale ou chez un vétérinaire, dans le but de faire rechercher un transpondeur. Cet inconvénient a cependant tendance à s’estomper au fur et à mesure que les années passent, et que de plus en plus de gens sont informés de l’existence des puces électroniques.
Signalons aussi que l’implantation du transpondeur s’accompagne de la délivrance d’une médaille à accrocher au collier, et qui dit : “je suis porteur d’une puce électronique”.
Attention : contrairement à ce que certains peuvent penser, la puce électronique n’est pas un système de géolocalisation, qui va vous donner par satellite les coordonnées GPS de votre chien, disparu en forêt pendant la promenade dominicale. De tels systèmes existent, mais ils sont encore peu répandus, et demandent un dispositif (collier) plus encombrant, et un abonnement.
La puce électronique n’a pas d’autre ambition que d’indiquer le numéro d’identification de votre chien quand on passe un lecteur à côté, de même que le lecteur de codes barres du supermarché indique le prix de la plaquette de beurre quand vous passez à la caisse. Ni plus ni moins.
Tatouage ou transpondeur, actualisez vos données
En cas de déménagement, ou même de changement de numéro de téléphone, bien penser à retourner la carte d’identification de votre chien au fichier central, après avoir complété la partie réservée à cet effet, en indiquant les modifications survenues.
Il arrive en effet très régulièrement qu’un chien perdu soit amené chez un vétérinaire, avec un beau tatouage bien lisible, une belle identification électronique… on se dit qu’il aura retrouvé son propriétaire en moins de cinq minutes… et puis on obtient une adresse située à 500 km, plus personne ne répond au numéro de téléphone indiqué, et à cause de cette négligence, ce chien va partir à la fourrière
où il sera peut-être euthanasié.
Vérifiez la carte d’identification de votre chien, et faites les mises à jour sans attendre.
Tarifs moyens des identifications
- Tatouage chat sous anesthésie générale : 50 €.
- Tatouage chat hors anesthésie : 30 € (lors d’une castration, par exemple).
- Tatouage chien sous anesthésie générale : 65 €.
- Tatouage chien hors anesthésie : 42 €.
- Implantation d’un transpondeur (puce électronique) : 63 €. Il peut être nécessaire de rajouter le prix d’une sédation lors de l’implantation d’un transpondeur : tarif en fonction du poids de l’animal.
Le numéro ID (Identification)
- Pour information, il s’agit d’un numéro à quinze chiffres :
- Les trois premiers correspondent au pays (250 pour la France).
- Les deux suivants à l’espèce animale (26 pour chiens, chats, furets : carnivores domestiques).
- Les deux suivants au laboratoire qui a fabriqué le transpondeur.
- Et les huit derniers à l’identification du chien, en tant que telle.