Le test de Campbell

Mis au point par l’éthologiste américain William Campbell en 1973, le test de Campbell permet d’acquérir des informations sur le caractère de base du chiot. 3 types de comportements ont été définis : agressif, soumis et indépendant.

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Ces différents exercices vous guideront donc dans le choix de votre compagnon. Ils peuvent être pratiqués par l’éleveur, en vue d’une sélection, ou par le futur propriétaire (en fonction de ce qu’il attend de lui et de sa future fonction au sein du foyer).

Le test comprend 5 exercices, réalisables en peu de temps et faciles à interpréter.

Les tests comportent 5 actions ou manipulations à réaliser, de 30 secondes chacune, et permettent d’avoir quelques indications sur le caractère d’un chien dès son plus jeune âge.

Il faut normalement trouver en endroit neutre que le chiot ne connaît pas encore et relativement pauvre en stimuli pour qu’il ne soit pas distrait par l’environnement du lieu.

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Le test de Campbell résumé sur une image

L’attraction sociale

Test de confiance

Posez le sujet par terre et éloignez-vous d’environ 3 mètres. Accroupissez-vous et tapez doucement dans vos mains. Le chiot vous révèlera instantanément son degré de confiance.

Définissez une zone de votre choix, pénétrez à l’intérieur et placez doucement le chiot en son centre, puis éloignez-vous de lui de quelques mètres dans le sens opposé à celui par lequel vous êtes entré.

Agenouillez-vous alors et essayez d’attirer le chiot en frappant doucement dans vos mains. Vous verrez alors s’il vient vers vous ou non, et, dans l’affirmative, s’il porte son fouet (queue) haut ou bas. Cela vous permettra d’apprécier son sens social et de tirer des conclusions sur sa nature, plus ou moins confiante, ou indépendante.

Attitude et notation

  • Vient directement, la queue haute, saute, mord : DD
  • Vient directement, queue haute, donne la patte : D
  • Vient directement, queue basse : S
  • Vient en hésitant, queue basse : SS
  • Ne vient pas : I

Aptitude à la compagnie de l’homme

Test d’accompagnement

Le chien démontrera son obéissance en vous suivant, sinon voyez-y un signe d’indépendance.

Debout près du chiot, éloignez-vous-en, en marchant normalement. Ses réactions révéleront clairement son aptitude plus ou moins grande à vous suivre. S’il ne vient pas du tout, il est très indépendant.

Assurez-vous tout de même qu’il vous a vu démarrer.

Attitude et notation

  • Envie de suivre. Saute, donne la patte, mord, gronde : DD
  • Suit directement, queue haute, dans vos pieds : D
  • Suit directement, queue haute, dans vos pieds, saute : DD
  • Suit directement, queue basse : S
  • Suit en hésitant, queue basse : SS
  • S’en va et se tient à distance : I
  • Ne suit pas, va de son côté : I

Réactions à la dominance par la contrainte

Test de contrainte

La façon dont il rejettera ou acceptera cette position indiquera son degré de soumission ou de résistance à la contrainte sociale physique. Si le chien gémit ou aboie, cela peut indiquer une tendance naturelle difficile à corriger. En vieillissant, il pourrait répondre par des « vocalises » et susciter le mécontentement de vos voisins.

Accroupissez-vous et couchez le chiot au sol en le roulant gentiment sur le dos ; tenez-le ainsi, une main posée sur sa poitrine pendant 30 secondes. Le chiot peut se défendre férocement, crier, se débattre, mordre ou bien se calmer et vous lécher les mains.

Attitude et notation

Sa réaction indique l’acceptation ou le refus de votre autorité ainsi que ses tendances-réflexes : réflexes actifs de défense (agressif) ou réflexes passifs de défense (couard).

  • Se bat férocement, queue battante : D
  • Se bat férocement, queue battante, mord : DD
  • Se bat férocement puis se calme : S
  • Ne se débat pas, lèche les mains : SS

Réactions à la dominance sociale

Un chien dominant pose ses pattes antérieures sur la nuque et le garrot du subordonné. Pour savoir s’il accepte votre domination, procédez de la façon suivante : accroupissez-vous à côté du chiot couché ; caressez-le doucement depuis le sommet du crâne, en descendant le long du cou et du dos ; exercez éventuellement une certaine pression pour qu’il reste dans cette position.

Son attitude sous la caresse indique son acceptation ou son refus de votre dominance sociale. Un chiot très dominant essaiera de mordre, grondera ou sautera sur vous. Le chiot indépendant se contentera de s’écarter. (Durée 30 secondes).

Attitude et notation

  • Essaie de mordre, gronde : DD
  • Se débat beaucoup : D
  • Se tortille, lèche les mains : S
  • Roule sur le dos, lèche les mains : SS
  • Ne se débat pas, lèche les mains : SS
  • S’en va et se tient à distance : I

Réactions à la dominance par élévation

Test de la position élevée

Le chiot se trouve alors dans une position d’abandon puisque c’est vous qui le maîtrisez complètement. Sa façon de réagir à cette situation indiquera à quel point il vous est soumis.

Soulevez le chiot doucement, vos deux mains entrelacées sous son sternum, de façon qu’il ne touche plus terre. Tenez-le ainsi 30 secondes : le chiot, qui n’a plus aucun contrôle, doit se fier entièrement à vous et accepter votre dominance. Vous observerez alors s’il s’accommode ou non de cette situation. Vous le reposerez ensuite à terre et noterez le résultat. (Durée 30 secondes).

Attitude et notation

  • Se débat férocement, mord, gronde : DD
  • Se débat beaucoup : D
  • Se débat puis se calme, lèche : S
  • Ne se débat pas, lèche les mains : SS

À la fin des exercices, caressez le chiot et félicitez-le, quel que soit son comportement, puis ramenez-le à sa mère.

Interprétation des résultats

Ce test est très pratiqué par les spécialistes canins, mais il faut bien garder à l’esprit qu’il n’apporte qu’une information de tendance sociale non rigoureuse.

Trois D ou plus : Chiot dominant extraverti

Tendance à la domination loyale, à l’assurance. Ce chiot doit être élevé avec logique et douceur, mais avec fermeté. Attention à ne pas lui laisser faire ses caprices. Grande aptitude au dressage, aux concours et au travail. Présence auprès des enfants déconseillée.

Trois S ou plus : Chiot équilibré

Ni agressif, ni trop soumis, peu susceptible, ce chiot s’adaptera à tous les environnements. Il est idéal pour les enfants ou les personnes âgées.

Deux S ou plus, avec un ou plusieurs I : Chiot soumis

C’est à coup sûr un tendre, idéal pour les enfants. Il aura besoin de beaucoup d’affection et de compliments pour s’épanouir. Sensible aux remontrances, il peut également mordre par peur ou s’il est dans l’impossibilité de fuir.

Deux S avec un I dans le test “ Dominance sociale ” : Chiot mal socialisé

Chiot aux réactions imprévisibles. Si le test comporte également des DD ou des D sur la grille de cotation, ce chiot peut mal réagir aux remontrances et à la peur en attaquant.

Si le test comporte d’autres SS ou d’autres I, le plus léger traumatisme peut le rendre peureux. Il réagira mal à la présence des enfants et sera difficile à éduquer.

Si le total est constitué de notes contradictoires, il y a lieu de recommencer le test dans un endroit différent. Si l’on obtient les mêmes réponses, c’est que le chiot observé est un cas particulier, au comportement changeant.

Une indication et non une garantie

Les tests de Campbell ne sauraient être interprétés comme une vérité scientifique. Ils permettent seulement de déterminer les tendances caractérielles du chiot.

Le futur maître peut ainsi sélectionner, dans une portée, l’animal qui correspond le mieux à sa personnalité ou à l’utilisation qu’il veut en faire (chien de garde, de défense ou de compagnie).

Mais ces tests n’ont de valeur que dans un contexte donné et ponctuel. Le comportement du chien pourra être largement influencé, voire modifié, dans les années ultérieures par son mode de vie et son éducation.

Ainsi, un chien bien socialisé d’après les tests peut par la suite se révéler agressif pour des raisons multiples, mais souvent d’ordre relationnel : maître tyrannique, chien seul dans la journée

C’est pourquoi les tests de Campbell ne doivent en aucun cas être un argument de vente. Ils sont à considérer comme un guide pour l’éducation du chien que l’on s’est choisi.

Exercices complémentaires

Mettre le chiot en présence de chiens adultes, calmes et équilibrés

S’il recherche le contact et se met en position de soumission (en offrant son ventre, couché sur le dos), l’animal est « bien dans sa peau » et s’intègre dans la société canine, et il est permis de penser qu’il en sera de même au sein d’une famille.

Si, au contraire, il refuse toute autorité extérieure, des problèmes de dominances risquent de se poser.

S’il évite tout contact, des difficultés comportementales inhérentes à la peur et à la timidité sont à prévoir.

Lâcher le chiot dans un environnement qui lui est inconnu et notez ses réactions

  • Le chiot extraverti crie, aboie, se promène (bonne réaction).
  • Le chiot timide, inhibé, pour sa part, reste sur place, tremble, a peur.
  • Le lymphatique rampe modérément.
  • L’indépendant flaire à droite à gauche.
  • Le soumis cherche une présence rassurante.

Observer les réactions du chiot aux bruits (sifflets, claquements de mains)

Noter les réactions du chiot : réagit-il de façon agressive en grognant ? Fuit-il ? Cherche-t-il à se cacher dans un coin ? Est-il indifférent ? Curieux ? Cherche-t-il une présence rassurante ? Reste-t-il prostré de peur ?

Le test du miroir

Il consiste à placer le chiot âgé de moins de 3 mois devant une glace.

  • Si le chiot reste immobile, il est équilibré, mais plutôt hardi et dominant.
  • S’il s’approche, puis recule, manifestant à la fois de l’intérêt et de la réserve, il est tendre et gentil.
  • S’il grogne ou s’enfuit, il est craintif et peu sociable.

Le test du jouet téléguidé

  • S’il saute dessus, le chiot est de nature plutôt agressive.
  • S’il l’ignore, c’est un indépendant.
  • S’il va se cacher, c’est un peureux.
  • Enfin, s’il s’intéresse au jouet, tout en prenant soin de l’éviter quand celui-ci se dirige vers lui, c’est un chiot bien équilibré.