Protéger un chiot des virus sans nuire à sa socialisation

Les chiots nés de mères vaccinées contre la parvovirose et qui ont eu l’occasion d’être allaités au cours des deux premiers jours suivant leur naissance recevront de leur mère des anticorps qui combattent l’infection.

chiot

Ce « transfert immunitaire passif » d’anticorps d’origine maternelle devrait les protéger, au cours des premières semaines suivant la naissance, d’une rencontre malencontreuse avec l’antigène du parvovirus.

Ces anticorps maternels disparaissent progressivement de l’organisme du chiot au cours des premiers mois de sa vie, ce qui le rend vulnérable, sans protection contre les antigènes viraux.

Anticorps d’origine maternelle et vaccination des chiots

C’est pourquoi il faut vacciner les chiots à partir de l’âge de 6 semaines environ, afin d’inciter leur système immunitaire à développer leurs propres anticorps protecteurs contre les virus, dès que leur organisme en est capable et au moment où les anticorps d’origine maternelle ont cessé de les protéger.

Que se passe-t-il si nous administrons ses vaccins alors que des anticorps maternels circulent encore dans son système ? Ces anticorps vont rapidement reconnaître et neutraliser les antigènes de la maladie contenus dans le vaccin. Le système immunitaire du chiot ne sera pas en mesure de développer une quantité suffisante de ses propres anticorps à partir de la très brève exposition qu’il a pu avoir aux antigènes présents dans le vaccin, en raison de ce que l’on appelle « l’interférence des anticorps maternels ».

Cette interférence potentielle est la raison pour laquelle on vaccine les chiots plusieurs fois au cours des premiers mois de leur vie, car les anticorps maternels qu’ils peuvent posséder sont capables de neutraliser les premières vaccinations qu’ils reçoivent. Et comme la disparition des anticorps maternels se produit à un moment variable chez chaque chiot – entre 4 semaines et environ 18 semaines – on vaccine le chiot plusieurs fois, à quelques semaines d’intervalle.

Les vaccinations répétées ont pour but de réduire le délai entre la dégradation des anticorps maternels et le développement de ses propres anticorps induits par le vaccin pour que les virus puissent l’infecter.

Ne sortir le chiot de chez soi ? Une très mauvaise idée

Autrefois, les vétérinaires conseillaient de garder les chiots à la maison jusqu’à ce qu’ils aient été vaccinés à l’âge de 18 à 20 semaines (le « dernier vaccin pour chiots »). Ce conseil visait à éviter qu’ils n’entrent en contact avec les virus les plus courants et les plus dangereux au cours d’une éventuelle période d’interruption de la protection par les anticorps.

Il s’agit d’une recommandation très sûre en termes de prévention des maladies, mais, selon les experts en comportement vétérinaire, d’un véritable désastre pour le développement social du chiot.

La priorité est de protéger la santé comportementale du chiot en le socialisant correctement avant qu’il ne soit « complètement vacciné ». La période la plus importante pour la socialisation des chiots est celle des trois premiers mois de leur vie.

Pendant cette période, les chiots doivent être exposés à autant de personnes, d’animaux, de stimuli et d’environnements nouveaux qu’il est possible de le faire en toute sécurité et sans provoquer de surstimulation se manifestant par une peur excessive, un repli sur soi ou un comportement d’évitement.

On estime que la socialisation des chiots avant leur vaccination complète devrait être une norme de soins. Les problèmes de comportement sont la plus grande menace pour le lien entre le propriétaire et son chien. En fait, les problèmes de comportement sont la première cause d’abandon dans les refuges.

Les problèmes de comportement, et non les maladies infectieuses, sont la première cause de mortalité chez les chiens de moins de trois ans. Alors que le système immunitaire des chiots se développe encore au cours de ces premiers mois, la combinaison de l’immunité maternelle, de la primo-vaccination et des soins appropriés fait que le risque d’infection est relativement faible par rapport au risque de décès dû à un problème de comportement.

Aujourd’hui, on sait comment aider les chiots à développer un comportement sain tout en réduisant au minimum leur exposition aux antigènes pathogènes. Pour ce faire, on utilise des environnements soigneusement sélectionnés – tels que des maisons privées et des centres d’éducation canine bien gérés et propres – pour exposer les chiots vaccinés (qui peuvent ou non être complètement immunisés, en fonction de leur propre développement immunitaire) à d’autres humains, à des chiens vaccinés et à des chiots également bien gérés.

On vaccine également les chiots à des intervalles appropriés jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge de 20 semaines. Cette « socialisation sécurisée » ne devrait augmenter que très peu le risque d’infection virale chez le chiot, mais elle est très protectrice pour son développement comportemental.

Conclusion

Il n’est pas nécessaire de garder les chiots à la maison jusqu’à ce qu’ils soient complètement vaccinés, mais il ne faut pas non plus les emmener ou les promener dans des endroits très fréquentés avant qu’ils ne soient complètement immunisés.

Les trottoirs publics dans les quartiers où il y a beaucoup de chiens sont trop risqués pour un chiot de moins de 20 semaines qui n’est pas encore complètement vacciné.