La parvovirose chez le chien

Bien que les chiens et les chiots puissent survivre à la parvovirose, il est peu probable qu’ils survivent sans traitement.

Museau de chien en gros plan

Le parvovirus canin de type 2 (également connu sous le nom de CPV, CPV2 ou simplement « parvo ») rend malades et tue des chiens et des chiots depuis 1976, année où il est apparu pour la première fois chez les chiens.

La maladie causée par le virus, caractérisée par de graves vomissements, une diarrhée sanglante et une léthargie, a d’abord touché les chiens en Europe. En l’espace de deux ans, le virus s’est répandu dans le monde entier. Des milliers de chiots et de chiens infectés par le parvovirus sont morts avant la mise au point d’un vaccin capable de prévenir la maladie.

L’introduction sur le marché du vaccin contre le parvo en 1979 et la mise sur le marché d’un vaccin amélioré en 1981 ont soulagé les propriétaires de chiens du monde entier : il existait enfin une protection contre cette maladie mortelle. Mais les chiots et les chiens qui sont exposés au virus avant d’être complètement immunisés contre lui courent toujours un grand risque d’être infectés et de contracter une maladie mortelle.

Symptômes de la parvovirose

Le symptôme caractéristique de la parvovirose chez le chien est une gastro-entérite sévère (inflammation de l’estomac et des intestins), qui provoque des vomissements et une diarrhée souvent abondante, liquide, sanguinolente et nauséabonde, ainsi qu’une perte d’appétit.

Les chiens et les chiots atteints présentent une léthargie extrême (manque d’énergie et d’enthousiasme).

Chez les chiots, la parvovirose frappe généralement fort et rapidement. Les chiots atteints de parvovirose sont peu susceptibles de se comporter correctement, à l’exception de la diarrhée. Ils ont généralement l’air pathétiques, tristes et agissent comme s’ils se sentaient mal. Ils ont souvent de la fièvre et des douleurs abdominales. Ils se déshydratent rapidement et deviennent parfois anémiques, ce qui les rend plus malades et plus faibles. Plus le chiot est jeune, plus la maladie le frappe durement.

Lorsqu’ils sont présentés à la clinique vétérinaire, de nombreux chiots sont en état de choc (une urgence vitale où la circulation sanguine est entravée, ce qui entraîne l’arrêt des organes et la mort).

Les chiens adultes non vaccinés peuvent également contracter la parvovirose. Mais comme les chiens adultes ont une immunité plus forte et de meilleurs mécanismes pour lutter contre la déshydratation et le choc, ils se rétablissent généralement plus vite et ont en général un meilleur pronostic que les chiots, bien que la maladie puisse toujours être mortelle pour un chien adulte.

Comment les chiens contractent-ils la parvovirose ?

Pour contracter la parvovirose, un chien ou un chiot non protégé doit entrer en contact avec les excréments d’un chien infecté. Le virus pénètre dans le chien par le museau et la gueule ; un chiot ou un chien peut l’attraper en reniflant, léchant ou mangeant les excréments d’un chien infecté – ou simplement en marchant dessus et en se léchant les pattes.

Le virus est très résistant. Il peut vivre pendant des mois, voire des années, dans l’environnement, ce qui signifie que les surfaces, les bols et les jouets contaminés constituent une menace.

De nombreux désinfectants sont inefficaces contre le parvovirus, mais l’eau de Javel diluée tue le virus si elle est laissée sur les objets infectés pendant au moins 10 minutes.

Les différentes phases de la parvovirose

Un chien ou un chiot non vacciné ou incomplètement immunisé présentera une série prévisible de symptômes après avoir été exposé au parvovirus.

Exposition (infection)

La période qui s’écoule entre la première phase – l’exposition (l’infection) – et l’apparition des signes cliniques est la période d’incubation. Dans le cas du parvovirus, la période d’incubation est d’environ sept à quatorze jours. Cette longue période d’incubation signifie que lorsque vous achetez ou adoptez un nouveau chiot, s’il a été exposé au parvovirus, il peut sembler en parfaite santé et ne présenter aucun signe de maladie pendant 14 jours.

Période d’incubation

Même si votre chien semble en parfaite santé, pendant la période d’incubation, le virus se multiplie et se propage rapidement. Il attaque la moelle osseuse, la paroi des intestins et parfois même le muscle cardiaque. Lorsque le chiot commence à présenter des signes de la maladie, il faut l’emmener chez un vétérinaire, où un test de dépistage du virus sera effectué pour confirmer le diagnostic. Le test peut être effectué à la clinique vétérinaire, ce qui vous permet d’obtenir les résultats immédiatement.

La maladie

Si votre chien est testé positif, votre vétérinaire effectuera d’autres tests qui aideront à déterminer le traitement et à établir le pronostic. Après avoir discuté des résultats des tests, des options thérapeutiques et du pronostic, le traitement commence.

La guérison

La dernière étape de la maladie est la guérison. Une fois que votre chien est sorti de la clinique et hors de danger, son rétablissement complet prend généralement une semaine environ. Il commence par de petits repas fréquents et très digestes, et reprend progressivement son alimentation et son emploi du temps habituels.

Traitement de la parvovirose

Le traitement de la parvovirose consiste en des soins de soutien pendant que le système immunitaire combat le virus. Pendant cette période, le propriétaire doit surveiller attentivement son chien et signaler au vétérinaire toute aggravation des symptômes, tels que vomissements, dépression ou diarrhée de plus en plus liquide.

L’aspect le plus important du traitement est la fluidothérapie, qui permet de réhydrater le chien, de corriger les déséquilibres électrolytiques critiques et de traiter l’état de choc.

Les chiens les plus gravement atteints devront toujours être hospitalisés au moins une première fois pour recevoir des médicaments par voie intraveineuse.

Une fois la crise initiale surmontée, la fluidothérapie sous une forme ou une autre reste un aspect important du traitement quotidien jusqu’à ce que les vomissements et la diarrhée cessent, mais elle peut être administrée sous la peau (par voie sous-cutanée).

La diarrhée aqueuse abondante causée par le parvovirus continuera à provoquer une déshydratation potentiellement mortelle jusqu’à ce qu’elle disparaisse, ce qui peut prendre plusieurs jours.

Les antibiotiques constituent un autre aspect important du traitement de la parvovirose. Les chiots meurent souvent de septicémie, une affection potentiellement mortelle causée par la propagation de bactéries dans l’organisme. Le parvovirus endommage les intestins et les bactéries qui s’y trouvent peuvent « migrer » dans la circulation sanguine et se retrouver partout dans l’organisme.

La prévention de la septicémie et/ou son traitement agressif sont essentiels à la réussite de l’opération. Les médicaments contre la douleur et les vomissements (antiémétiques) sont importants à la fois pour le confort de votre chiot et pour raccourcir la durée du traitement.

Plus tôt le chiot pourra tolérer des médicaments et de la nourriture par voie orale, plus le temps de guérison sera court. L’apport de nutriments dans l’intestin le plus tôt possible est si important pour obtenir de bons résultats que des sondes d’alimentation sont recommandées pour les chiens qui ne se sentent pas encore assez bien pour manger seuls.

Les complications médicales courantes qui doivent être surveillées et corrigées sont l’hypoglycémie, l’hypokaliémie et l’albuminémie (une protéine circulante importante pour l’équilibre des fluides dans l’organisme).

Traitement ambulatoire de la parvovirose

De nombreux chiens atteints de parvovirose nécessitent un traitement agressif pendant cinq à sept jours, voire plus. Bien que le traitement hospitalier soit toujours considéré comme l’étalon-or des soins, un séjour prolongé à la clinique vétérinaire peut s’avérer coûteux.

C’est pourquoi certains vétérinaires proposent un traitement ambulatoire pour les chiens atteints de parvovirose. Pour bénéficier d’un traitement ambulatoire, le chien doit être au début de l’évolution de la maladie, n’être que légèrement ou modérément déshydraté et être encore alerte et réceptif.

Les chiens qui sont à un stade plus avancé de la maladie lorsqu’ils sont examinés, qui sont déjà très malades ou peut-être contaminés, ne seront pas bien traités en ambulatoire. Le chien doit également avoir un propriétaire désireux et capable d’investir le temps et l’énergie nécessaires aux soins infirmiers intensifs dont ces chiens ont besoin.

Quoi qu’il en soit, le traitement de tous les chiens doit commencer par une hospitalisation pour l’administration de médicaments par voie intraveineuse afin de rétablir l’hydratation et de corriger toute anomalie de la glycémie et des électrolytes. Des antiémétiques et des antibiotiques seront administrés par injection.

Le chien hospitalisé peut généralement rentrer chez lui après quatre à six heures de ce traitement initial. Bien que les protocoles vétérinaires varient d’un cas à l’autre, ils prévoient tous une visite quotidienne à la clinique vétérinaire afin que l’état du chien puisse être évalué par un vétérinaire et que des tests puissent être effectués pour déceler d’éventuelles complications.

Des médicaments et des électrolytes peuvent être administrés quotidiennement par voie sous-cutanée.

Si les vomissements sont maîtrisés, le propriétaire peut administrer à domicile des traitements oraux contre l’hypoglycémie et l’hypokaliémie, ainsi que tout autre médicament nécessaire. Le propriétaire peut également commencer à donner une alimentation par voie orale, avec les conseils du vétérinaire, dès que possible.

Les chiens qui déclinent de quelque manière que ce soit, qui continuent à vomir, qui restent déshydratés ou qui refusent de manger, doivent être exclus du protocole ambulatoire.

Si le chien doit survivre, il sera nécessaire de le ramener à l’étalon-or des soins et traitements hospitaliers. Si votre chien survit grâce aux conseils de votre vétérinaire, à votre dévouement et à l’excellence de vos soins, félicitations ! Vous avez probablement économisé des milliers d’euros et sauvé la vie de votre chien.

Comment prévenir la parvovirose ?

Le vaccin contre le parvovirus est le pilier de la prévention de cette maladie. Il est très efficace contre le virus. Il est rare qu’un chien ou un chiot correctement vacciné contracte la parvovirose.

Les chiots doivent être vaccinés toutes les trois ou quatre semaines, de l’âge de 6 à 8 semaines jusqu’à l’âge de 16 à 20 semaines. Pour les jeunes adultes, un rappel est recommandé d’abord tous les ans, puis tous les trois ans. D’autres mesures préventives peuvent être prises pour éviter le parvovirus : si possible, achetez un chiot d’une mère vaccinée. Elle transmettra à ses chiots une immunité temporaire par le biais de son colostrum (premier lait).

Limitez l’exposition de votre chiot jusqu’à ce qu’il soit complètement vacciné. Cela ne signifie pas qu’il faille l’enfermer dans une bulle, car il manquerait alors des occasions de socialisation et de mise en confiance, au moment où elles sont les plus importantes.

Faites preuve de bon sens : évitez les endroits où des chiens non vaccinés sont susceptibles de se trouver, comme les chiens errants, et surveillez les endroits où votre chiot renifle, car le virus se trouve dans les excréments. Prenez votre chiot dans vos bras et ne le laissez pas toucher le sol dans les endroits à risque, comme la salle d’attente du vétérinaire, une animalerie très fréquentée ou un parc public.

Conclusion

Le bilan de la parvovirose ? Il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles.

  • La mauvaise : sans traitement, presque tous les chiens infectés mourront.
  • La bonne nouvelle : avec un traitement, même ambulatoire, la plupart des chiens survivront. Les taux de survie atteignent 90 % pour les chiens hospitalisés et plus de 80 % pour les chiens traités en ambulatoire.
  • La meilleure nouvelle ? Le parvovirus est facilement évitable par la vaccination.