Lors de sa découverte en Occident, le Shar-Pei connut un engouement sans précédent dans l’espèce canine.
Il a eu l’insigne honneur de figurer deux fois au Livre des records, comme chien le plus rare et le plus cher du monde ! Aujourd’hui, ses effectifs se sont stabilisés et son prix est redescendu à un niveau plus raisonnable. Mais, grâce à son physique si particulier, le Shar-Pei n’a pas fini d’étonner et de plaire. Régulièrement choisi par les publicitaires, ce chien ridé reste une valeur sûre pour provoquer étonnement et attendrissement !
Un chien à repasser
Que de rides ! Le Shar-Pei est immédiatement reconnaissable grâce à elles.
Le standard chinois du Shar-Pei est tout un programme : oreilles en forme de coquillage, nez en ailes de papillon, tête semblable à un melon, visage de grand-mère, cou de buffle, croupe de cheval et jambes de dragon ! À se demander parfois s’il s’agit bien d’un chien ! Mais, quand on le voit, plus de doute possible, il fait bien partie de l’espèce canine… De taille moyenne, compact, c’est un chien dont la forme générale peut s’inscrire dans un carré.
L’avalanche de rides qui couvrent sa tête et le haut de son corps est bien sûr l’une de ses principales caractéristiques. Les chiots donnent l’impression de disparaître dans un habit trop grand pour eux… Mais, attention ! Si elles sont très abondantes chez le chiot, les rides ne persistent plus, chez le Shar-Pei adulte, que sur la tête et au garrot. Certains en sont même pratiquement dépourvus.
Les plis sont-ils recherchés chez le Shar-Pei adulte ? Pas sur tout le corps. Ils doivent se limiter à la tête, au garrot et à la base de la queue.
Le poil du Shar-Pei est très particulier : il est court, dur, hérissé et rêche au toucher. D’ailleurs Shar-Pei ne veut-il pas dire en langue chinoise « manteau de sable » du fait de cette particularité ? Et pour en finir avec les caractéristiques de ce chien hors norme, sa langue, d’un noir bleuté, est sans doute l’héritage de ses ancêtres les Chow-chows. En tout état de cause, le Shar-Pei est bien un chien exceptionnel, qui provoque toujours l’amusement et l’étonnement lorsqu’on le promène.
Les trois points forts
- Plein de plis
- Tête unique
- Look original
Caractéristiques du Shar-Pei
Queue
Épaisse et ronde à sa racine, la queue va en s’amenuisant en pointe fine. Elle est attachée haut et peut être portée haut et incurvée, recourbée au-dessus ou sur un des deux côtés du dos, ou encore enroulée en boucle serrée.
Oreilles
Ses oreilles sont naturellement très petites : il n’est donc pas question de les faire raccourcir : Plutôt épaisses, elles sont en forme de triangle équilatéral, légèrement arrondies à leur extrémité.
Yeux
Les yeux du Shar-Pei sont foncés, en amande, avec une expression renfrognée. Ils ne doivent pas être dissimulés par l’avalanche de plis qui ornent sa tête !
Poil
Toutes les couleurs unies, à l’exception du blanc, sont acceptées chez le Shar-Pei. Souvent le poil de la queue et de la région postérieure des cuisses est d’une nuance plus claire.
Truffe
Sa truffe, grande et large, est de préférence noire, mais elle peut être de toute teinte correspondant à la couleur générale de la robe. Elle termine un museau très fort, qui ressemble étrangement à celui de l’hippopotame.
Origines
- Pays : Chine
- Époque : Antiquité
- Ancêtres : Chow-Chow, Boxer, Mâtin, Bull-Terrier
- Aptitudes : Chien de garde et chien de compagnie
Le Shar-Pei en bref
- Taille : De 44 cm à 51 cm
- Poids : De 18 kg à 22 kg
- Diffusion : Environ 11 500 sujets de pure race en France
- Prix : Élevé
- Coût d’entretien : Moyen
- Alimentation : Ménagère (710 g) – Humide (1.2 kg) – Croquettes (390 g)
Un ancien combattant
Son air de vieux sage oriental ne doit pas faire oublier qu’il fut autrefois un chien de combat redoutable.
Si les origines du Shar-Pei sont très mal connues, et difficiles à remonter, on sait toutefois qu’il descend d’un ancien chien de combat chinois, croisé vraisemblablement avec des Boxers, des Chow-chows et d’autres races… Ce qui explique bien des choses quant à son caractère.
Car lui attribuer la sagesse orientale ou l’impassibilité asiatique sous prétexte qu’il arrive d’Orient serait bien le méconnaître. Le Shar-Pei est un ancien chien de combat. Pour preuve, son physique entièrement fait pour la lutte : sa peau plissée rend les prises de l’adversaire inefficaces et sa mâchoire puissante, ainsi que ses crocs tournés vers l’intérieur sont des armes redoutables. De plus, ses très petites oreilles n’offrent pas de prise. Comme tous les anciens chiens de combat, le Shar-Pei se montre très docile avec l’homme, plutôt rustique, mais féroce avec les autres chiens.
En famille, il est doux et attachant, très affectueux et pacifique. On pourrait presque comparer son caractère à celui du Boxer, chien affable s’il en est.. Du Chow-Chow, certains spécimens ont hérité un comportement plus distant et réservé avec leurs maîtres, même s’ils leur portent une grande affection. Mais, avec les congénères, c’est une autre histoire ! Très dominant, le Shar-Pei est amical avec les chiens qui font immédiatement acte d’allégeance, mais les autres n’ont qu’à bien se tenir ! Il ne fléchira pas avant d’avoir obtenu leur soumission, même si
cela doit passer par un affrontement sanglant… Il est donc prudent de le promener en laisse pour éviter les rencontres au sommet qui risquent de dégénérer. De son passé de gladiateur, le Shar-Pei a gardé un fort instinct de garde, qui se manifeste dès lors qu’un étranger se présente à la porte. Mais, comme il est aussi extrêmement sociable avec les humains, il va rarement jusqu’à la confrontation, se contentant, par des aboiements, de signaler sa présence.
Trait de caractère
Avec les autres animaux, le Shar-Pei n’a pas du tout la même attitude qu’avec ses congénères. Très sociable, il s’habitue sans difficulté à la présence d’un chat, s’il lui est présenté tout petit. Avec les petits rongeurs, il ne pose aucun problème, car il est clair qu’ils ne contesteront pas sa place de « chef » ! De plus, il ne fait heureusement pas partie de ces chiens de type primitif qui ont la fâcheuse manie d’aller faire leurs « courses » dans les poulaillers avoisinants.
Le Shar-Pei est-il un chien pour vous ?
- Très dominant, il faut toujours garder un œil sur lui pendant les promenades pour éviter qu’il n’aille chercher des ennuis à un congénère.
- Bien qu’il soit généralement amical avec les humains, c’est un bon chien de garde qui sait se montrer dissuasif.
Les +
- Affectueux
- Fidèle
- Bon gardien
Les –
- Dominant
- Agressif avec ses congénères
- Caractère bien trempé
C’est vous le chef de meute !
Le côté dominant du Shar-Pei ne doit en aucun cas être encouragé.
Le Shar-Pei est dominant, un point c’est tout ! Il ne faut donc jamais le laisser prendre le dessus. Tout petit, alors qu’il est encore à l’élevage, si l’on cherche à lui faire passer les tests de Campbell (des épreuves mises au point pour déterminer le comportement du chien),
les résultats ne se font pas attendre ! Au test de soumission, au cours duquel l’animal doit être couché sur le dos, la main de l’homme
appuyant légèrement sur son sternum, le Shar-Pei échoue presque toujours ! Il ne se laisse pas faire, refuse de rester sur le dos, gigote, grogne, parfois essaye de mordiller la main qui le maintient au sol…
Il faut donc en tenir compte dans son éducation. Rester ferme, logique et cohérent dans ses ordres, et, surtout, s’imposer comme le chef de la meute dès son arrivée à la maison. Tout cela doit bien sûr se faire en douceur, sans cri ni coup.
Pour qu’il comprenne bien quelle place est la sienne au sein de la famille, il faut lui montrer que vous êtes son supérieur hiérarchique en lui
donnant systématiquement à manger après avoir pris votre repas, en l’envoyant dans son panier s’il est pénible, ou encore en le soulevant de temps en temps du sol, les mains croisées sous son ventre. Il n’appréciera sans doute pas, mais vous lui montrerez ainsi que vous détenez le pouvoir. Quant aux fauteuils, canapés et lits, ils lui seront évidemment interdits ! Une règle à laquelle il ne faut jamais déroger, sous peine de ne plus pouvoir contrôler son chien, ce qui peut s’avérer gênant, voire dangereux.
À faire
- Lui donner à manger après votre repas
- Le soulever de temps en temps
- Rester ferme en toute circonstance
À ne pas faire
- Le laisser prendre l’ascendant
- Autoriser qu’il monte sur les lits
- Être laxiste, même quant il est encore chiot
Avec les enfants, c’est copain un jour, copain toujours !
Le Shar-Pei et les enfants, voilà une équipe qui gagne ! Il faut les voir jouer ensemble : avec les plus jeunes, il est adorable, jamais agressif. Avec les plus grands, il fera de grandes parties de courses-poursuites, toujours prêt à jouer comme un fou ! Mais, pour que tout se passe au mieux, il faut apprendre aux enfants à se faire respecter de lui, et ne pas favoriser les jeux où il se montre dominant. Il ne faut donc pas autoriser les jeux où il prend l’ascendant ni même le laisser se placer au-dessus de l’enfant. L’enfant doit toujours rester dans une position élevée par rapport au chien.
Un rustique à surveiller
Avec lui, l’entretien se réduit au minimum !
Qu’il vive en ville ou à la campagne, le Shar-Pei est toujours heureux, du moment qu’il reste avec son maître. Il s’accommode fort bien d’une vie en appartement, à condition, bien sûr, d’être promené longuement et régulièrement. La tenue en laisse est de rigueur, afin de pouvoir le contrôler en cas de « télescopage » avec d’autres chiens. De grandes balades dans la nature, dans des endroits où il ne risque pas de rencontrer beaucoup de congénères en liberté lui font le plus grand bien.
Le Shar-Pei n’est pas particulièrement destiné à exercer un sport ou une quelconque activité canine, mais peut les pratiquer avec de bons résultats… À condition d’ être motivé ! Ainsi, un sport canin peut être l’occasion de le soumettre dans la joie. Car, quelle que soit l’activité pratiquée, elle nécessite un minimum d’obéissance permettant d’éduquer le Shar-Pei sans en avoir l’air… Il peut donc pratiquer l’Agility ou faire du Canicross ou du Canicyclocross.
À faire
- Le promener en laisse
- Le lâcher de temps en temps
- Surveiller l’état de sa peau
À ne pas faire
- L’emmener à la mer
- Lui donner à manger en premier
- Négliger ses problèmes cutanés
Côté santé, quelques petits soucis sont malheureusement à déplorer… Plutôt fragile, il a tendance à avoir de légers problèmes de peau, liés à ses plis abondants. L’eczéma est l’affection la plus souvent rencontrée. Pour limiter les problèmes, il est recommandé de nettoyer au Coton-Tige l’intérieur de ses plis cutanés. Toujours à cause de sa peau, les vacances à la mer ne sont pas franchement conseillées, le sable et l’eau salée risquant alors de provoquer des démangeaisons, des inflammations ou encore diverses affections cutanées.
Enfin, dernière ombre au tableau, ses nombreux plis faciaux provoquent des irritations au niveau des yeux. L’entropion est une affection congénitale qui touche le Shar-Pei : cette maladie correspond à l’enroulement de la paupière vers la cornée. Les cils se retrouvent alors en
contact avec l’œil, provoquant une importante irritation. Pour y remédier, il faut régulièrement nettoyer les yeux, parfois appliquer des antibiotiques, voire pratiquer une intervention chirurgicale.
Alimentation : Vitamines et minéraux, le bon équilibre
- Le Shal-Pei est un sujet sensible sur le plan cutané. Il faut donc veiller à lui fournir un régime très équilibré qui lui apportera les vitamines et minéraux nécessaires à son bon équilibre.
- En cas de problèmes cutanés récurrents, il peut être nécessaire de rechercher une cause allergique dans l’alimentation du chien.
- Si la pâtée habituelle provoque des allergies, il faut bien sûr en changer, mais cela doit être fait progressivement. Sur quatre ou cinq jours, on pourra tout d’abord mélanger la nouvelle et l’ancienne pâtée, avant de passer définitivement à la nouvelle.
- Pour les chiens les plus dominants, le moment du repas est idéal pour les remettre dans le droit chemin. Quand la gamelle est prête, ordonnez au chien de s’asseoir, posez-la par terre, puis autorisez-le à manger. Procéder ainsi affirme votre position de chef de meute. Il ne faut jamais donner à manger au chien avant le repas des humains. En effet, selon les codes canins, les dominants mangent en premier…