Mis au point par l’éthologiste américain William Campbell en 1973, ces tests vous permettent d’acquérir des informations sur le caractère de base du chiot. Trois types de comportements ont été définis : agressif, soumis et indépendant.
Ces tests sont effectués sur des chiots d’environ 3 à 7 mois pour déterminer leur caractère. Ils doivent s’enchaîner sans temps mort les uns derrière les autres. Sans sources de distraction environnante pour le chiot. Il ne doit pas connaître la personne qui les exécute. Le chiot est manipulé avec douceur sans lui parler.
Si vous testez plusieurs chiots, nettoyez l’endroit où vous effectuez le test pour supprimer toute trace de passage du chiot précédent.
Au cours de chaque test, vous observez les réactions du chiot et les notez selon l’échelle de valeur déterminée par Campbell.
<1> Test d’attraction vers l’homme
Déposez doucement le chiot au sol et éloignez-vous de lui de quelques pas en sens opposé à la porte par laquelle vous êtes entré(e) avec lui dans la pièce. Accroupissez-vous en vous tournant vers le chiot et tapez dans vos mains sans rien dire. Observez si le chiot est attiré vers vous.
<2> Test d’aptitude à suivre
Vous êtes à côté du chiot, commencez à vous en éloigner normalement en vous assurant qu’il vous a vu démarrer. Observez comment le chiot suit.
<3> Test d’acceptation de la contrainte
Accroupissez-vous. Prenez le chiot et mettez-le sur le dos en le maintenant fermement au niveau du sternum pendant 30 secondes. Notez les réactions du chiot.
<4> Test d’acceptation de la dominance
Restez accroupi et mettez le chiot en position couchée (en sphinx). Caressez-le sur la tête puis le long du cou et du dos tout en l’empêchant de se relever. Il faut faire cet exercice pendant 30 secondes de manière à voir nettement les réactions du chiot.
<5> Test de la position soulevée
Toujours accroupi près du chiot, soulevez-le en le prenant sous le sternum avec les deux mains. Maintenez-le ainsi pendant 30 secondes et notez ses réactions.
Notez dans la grille vos résultats pour chaque chiot et faites le total en suivant le barème du tableau ci-dessous.
Interprétation des résultats
Dominant agressif : 2 ou plus de 2 DD, les autres obligatoirement D
Il peut faire un bon chien de défense, à condition d’être dressé par un propriétaire adulte expérimenté. Ce type de chien n’est pas à mettre entre les mains d’un profane.
Dominant extraverti : 3 ou plus de 3 D
À déconseiller dans une famille où il y a des enfants, car il peut réagir de façon agressive. Il peut être excellent au dressage.
Équilibré : 3 ou plus de 3 E
Il s’adapte partout. Avec des enfants comme avec des personnes âgées. Même si ses nouveaux maîtres n’ont jamais eu de chiens.
Soumis : 2 ou plus de 2 S, surtout avec un ou plusieurs I
Il faut le traiter avec gentillesse, car s’il a peur il peut devenir dangereux et mordre.
Mal socialisé : 2 ou plus de 2 I, surtout avec I dans le test 4
Il s’agit de chiens mal socialisés à l’homme. Ils sont imprévisibles. Ils peuvent être tantôt agressifs, tantôt peureux. Une éducation appropriée peut régler ce problème. Toutefois il vaut mieux dès ses 6 semaines, même s’il n’a pas tous ses vaccins, le mettre dans un sac à dos en prenant soin que
personne ne le touche, car il est fragile du point de vue prophylactique, et l’emmener partout pour qu’il se socialise en voyant le plus de choses et de gens possible.
Certains résultats peuvent être contradictoires. Dans ce cas, recommencez le test plus tard à un autre endroit.
Exercices complémentaires
Mettre le chiot en présence de chiens adultes, calmes et équilibrés
S’il recherche le contact et se met en position de soumission (en offrant son ventre, couché sur le dos), l’animal est « bien dans sa peau » et s’intègre dans la société canine, et il est permis de penser qu’il en sera de même au sein d’une famille. Si, au contraire, il refuse toute autorité extérieure, des problèmes de dominances risquent de se poser. S’il évite tout contact, des difficultés comportementales inhérentes à la peur et à la timidité sont à prévoir.
Lâcher le chien dans un environnement qui lui est inconnu et noter ses réactions
- Le chiot extraverti crie, aboie, se promène (bonne réaction).
- Le chiot timide, inhibé, pour sa part, reste sur place, tremble, a peur.
- Le lymphatique rampe modérément.
- L’indépendant flaire à droite à gauche.Le soumis cherche une présence rassurante.
Observer les réactions du chiot aux bruits (sifflets, claquements de mains)
Noter les réactions du chiot : Réagit-il de façon agressive en grognant ? Fuit-il ? Cherche-t-il à se cacher dans un coin ? Est-il indifférent ? Curieux ? Cherche-t-il une présence rassurante ? Reste-t-il prostré de peur ?
Le test du miroir
Il consiste à placer le chien âgé de moins de 3 mois devant une glace.
- Si le chiot reste immobile, il est équilibré, mais plutôt hardi et dominant.
- S’il s’approche, puis recule, manifestant à la fois de l’intérêt et de la réserve, il est tendre et gentil.
- S’il grogne ou s’enfuit, il est craintif et peu sociable.
Le test du jouet téléguidé
- S’il saute dessus, le chiot est de nature plutôt agressive.
- S’il l’ignore, c’est un indépendant.
- S’il va se cacher, c’est un peureux.
- Enfin, s’il s’intéresse au jouet, tout en prenant soin de l’éviter quand celui-ci se dirige vers lui, c’est un chiot bien équilibré.
Une indication et non une garantie
Les tests de Campbell ne sauraient être interprétés comme une vérité scientifique. Ils permettent seulement de déterminer les tendances caractérielles du chiot.
Le futur maître peut ainsi sélectionner, dans une portée, l’animal qui correspond le mieux à sa personnalité ou à l’utilisation qu’il veut en faire (chien de garde, de défense ou de compagnie).
Mais ces tests n’ont de valeur que dans un contexte donné et ponctuel. Le comportement du chien pourra être largement influencé, voire modifié, dans les années ultérieures par son mode de vie et son éducation.
Ainsi, un chien bien socialisé d’après les tests peut par la suite se révéler agressif pour des raisons multiples, mais souvent d’ordre relationnel : maître tyrannique, chien seul dans la journée…
C’est pourquoi les tests de Campbell ne doivent en aucun cas être un argument de vente. Ils sont à considérer comme un guide pour l’éducation du chien que l’on s’est choisi.