La dirofilariose chez le chien

La dirofilariose est une maladie parasitaire liée à la présence de vers à l’intérieur du cœur. Elle est transmise par les moustiques.

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Le ver du cœur est un parasite potentiellement mortel qui n’est transmis que par les moustiques, qui absorbent les larves de ver du cœur, appelées microfilaires, qui circulent dans le sang des animaux infectés.

Les chiens et les autres canidés, tels que le renard, le loup et le coyote, sont considérés comme les principaux hôtes du ver du cœur, mais ces parasites peuvent également affecter d’autres mammifères, y compris les chats et les furets.

Il existe des traitements pour les chiens, mais la prévention est l’approche la plus sage pour lutter contre les vers du cœur.

Qu’est-ce que la dirofilariose ?

Le ver du cœur porte le nom scientifique de Dirofilaria immitis ou D. immitis. Il ne se transmet pas de chien à chien, mais nécessite un intermédiaire, le moustique, pour infecter de nouveaux hôtes.

Les vers pénètrent dans leur hôte par une piqûre de moustique lors d’un repas sanguin. Les résidus présents sur l’embout buccal du moustique transportent des vers immatures appelés microfilaires (qui ne mesurent qu’un dixième de millimètre de long) d’un animal infecté à un animal non infecté. Les vers immatures voyagent dans la circulation sanguine et, après environ deux mois, s’installent dans le côté droit du cœur, où ils commencent à se développer.

Ils atteignent leur maturité au bout de six mois et peuvent vivre dans le corps du chien pendant sept ans, atteignant chacun jusqu’à une longueur de 30 centimètres et produisant constamment des descendants. Au bout d’un an environ, un chien peut héberger des centaines de ces vers, la moyenne étant de 15. Les vers provoquent des inflammations et endommagent le cœur, les artères et les poumons de l’animal atteint.

Quelle est l’étendue des vers du cœur ?

Selon l’université de Stanford, les premiers vers du cœur canins ont été découverts aux États-Unis en 1856, dans le sud-est du pays. Alors qu’il était autrefois plus courant dans les États de la côte atlantique et du golfe du Mexique, le ver du cœur est maintenant présent et en augmentation dans le monde entier. Les animaux de compagnie sont potentiellement exposés au risque de dirofilariose tout au long de l’année.

En France. La maladie est très fréquente en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane et à la Réunion. En France métropolitaine, si elle était jusque-là surtout présente dans le sud du pays, elle progresse désormais vers le nord. Mais l’importance du parasite reste encore très sous-estimée dans de nombreuses régions.

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Répartition géographique des cas de dirofilariose cardiopulmonaire des carnivores en France

Les zones à forte population d’animaux sauvages ou errants présentent également un risque accru, mais même les chiens qui restent à l’intérieur la plupart du temps ne sont pas totalement à l’abri d’une piqûre de moustique.

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Zones approximatives d’enzootie de Dirofilaria immitis en Europe

Votre chien doit-il subir un test de dépistage du ver du cœur ?

Tous les chiens doivent être testés chaque année, même ceux qui prennent des médicaments contre le ver du cœur toute l’année.
Les chiots âgés de moins de sept mois peuvent être mis sous traitement préventif contre la dirofilariose, même s’il faut attendre six mois ou plus pour que le test sanguin soit positif. Par la suite, ils doivent être testés au bout de six mois, puis à nouveau six mois plus tard.
Les chiens adultes âgés de plus de sept ans qui n’ont jamais été soumis à un régime de prévention contre les vers du cœur doivent être testés.
Les chiens qui ont manqué un traitement ou pour lesquels le traitement a été interrompu doivent être testés. Si vous avez manqué ne serait-ce qu’une dose, ou si vous avez été en retard pour l’administrer, votre chien doit être testé.

Quels sont les symptômes de l’infection par le ver du cœur ?

Dans les premiers temps, il peut n’y avoir aucun signe de la maladie. Au fur et à mesure que les vers se développent et se multiplient, les symptômes deviennent évidents et s’aggravent au fur et à mesure que la maladie progresse. Il existe quatre phases d’infection :

  • La phase 1 ne présente aucun symptôme ou se limite à une toux légère.
  • La phase 2 se caractérise par une légère intolérance à l’exercice et une toux persistante.
  • La phase 3 se traduit par une plus grande intolérance à l’effort, des bruits pulmonaires anormaux, un pouls faible, une syncope (évanouissement causé par une diminution de la circulation sanguine vers le cerveau), une diminution de l’appétit, une perte de poids et une ascite (gonflement du ventre dû à l’insuffisance cardiaque).
  • La phase 4 est connue sous le nom de syndrome de Caval, un collapsus cardiovasculaire potentiellement mortel, qui se caractérise par une respiration laborieuse, des gencives pâles et des urines foncées de couleur café, conduisant à une défaillance complète des organes et à la mort de l’animal.

Comment diagnostiquer la dirofilariose ?

Un diagnostic précoce est important ; plus tôt le ver du cœur est détecté, meilleures sont les chances de guérison. Dans de nombreux cas, un test sanguin permet de déterminer la présence du parasite. Le sang est analysé pour détecter la présence d’antigènes (protéines), même en l’absence de microfilaires. Si une analyse sanguine permet de diagnostiquer la présence du ver du cœur chez votre chien, votre vétérinaire aura recours à d’autres tests pour confirmer le diagnostic et s’assurer que votre chien peut suivre un traitement en toute sécurité. Il s’agit notamment des tests suivants :

  • Une radiographie pour repérer les anomalies du côté droit du cœur et des artères pulmonaires.
  • Une échographie pour montrer la forme anormale des organes ainsi que les vers qui se tortillent.
  • Une échocardiographie pour voir l’intérieur des cavités cardiaques et visualiser les vers.
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Présence d’un grand nombre d’adultes de Dirofilaria immitis dans le cœur droit d’un chien mort de dirofilariose cardiopulmonaire. Il s’agit d’un cas exceptionnel en France métropolitaine, les adultes étant en général en nombre limité chez l’hôte.

Comment traiter les vers du cœur chez les chiens ?

  • Confirmer le diagnostic : le traitement est coûteux et complexe, c’est pourquoi votre vétérinaire peut vouloir effectuer des analyses supplémentaires pour confirmer le diagnostic.
  • Limiter l’activité : bien qu’il puisse être difficile de limiter l’activité normale, en particulier chez les chiens actifs, cette mesure est cruciale. L’effort accélère la dégradation du cœur et des poumons. Le confinement dans une cage peut s’avérer nécessaire.
  • Stabiliser la maladie : si votre chien présente des symptômes avancés ou d’autres conditions médicales, des thérapies préliminaires peuvent être nécessaires.
  • Éliminer les vers : le médicament est le dihydrochlorure de mélarsomine, vendu sous les noms de marque Immiticide et Diroban.
  • Il est administré par injection intramusculaire profonde dans la région lombaire du chien et est recommandé pour les maladies qui n’ont pas progressé au-delà de la phase 3. Un autre médicament appelé Advantage Multi for Dogs (imidaclopride et moxidectine), débarrasse la circulation sanguine des microfilaires. En outre, d’autres médicaments, tels que les vermifuges, les antibiotiques et les stéroïdes, peuvent faire partie du protocole de votre vétérinaire.
  • Chirurgie : dans les cas extrêmes, les vétérinaires ont recours à la chirurgie, c’est-à-dire à l’extraction physique des vers.
  • Tests de suivi : le premier test devrait avoir lieu six mois après un traitement réussi.

Prévention de la dirofilariose

Le traitement de la dirofilariose est difficile, parfois dangereux pour le chien et très coûteux. C’est pourquoi les vétérinaires insistent tant sur les tests annuels et l’administration de composés préventifs – ce que les scientifiques appellent la chimioprophylaxie. Les lignes directrices actuelles sont les suivantes :

  • Administration tout au long de l’année d’un médicament préventif contre les vers du cœur.
  • Respecter scrupuleusement le calendrier d’administration recommandé par votre vétérinaire.
  • Application de produits anti-moustiques approuvés par votre vétérinaire.
  • Contrôle de l’environnement afin de réduire ou d’éliminer les lieux de reproduction des moustiques, tels que les mares d’eau stagnante, l’utilisation de pièges à moustiques et l’évitement de l’exposition de votre chien en limitant les activités extérieures à l’aube et au crépuscule, période où les moustiques se nourrissent le plus.

Ces médicaments, utilisés à titre préventif, sont également efficaces contre d’autres parasites, tels que les ascaris, les ankylostomes, les puces et les ténias. Veillez à utiliser une formule spécialement conçue pour les chiens.

Vous trouverez ci-dessous une liste de quelques médicaments préventifs. Discutez avec votre vétérinaire pour savoir lequel correspond le mieux aux besoins de votre chien :

  • Heartgard ®Plus pour chiens (à croquer, ivermectine/pyrantel)
  • Tri-Heart®Plus pour chiens (à croquer, ivermectine/pyrantel)
  • Iverhart Max® pour chiens (à mâcher, ivermectine/pyrantel perméable/prziquantel)
  • Sentinel® pour chiens (à mâcher, milbémycine oxime/lufénuron/praziquantel)
  • Revolution® pour chiens (topique, sélamectine)
  • Advantage Multi™ pour chiens (topique, imidaclopride + moxidectine)
  • Trifexis (milbémycine et spinosad)
  • ProHeart® 6 (injectable, administré uniquement par un vétérinaire) – Efficacité de 6 mois. N’est pas efficace contre les parasites intestinaux.

Conclusion

Le ver du cœur étant en augmentation dans tout le pays et à l’étranger, vous et votre vétérinaire pouvez suivre des mesures raisonnables pour protéger votre chien et, si nécessaire, le traiter :

  • Prévention tout au long de l’année.
  • Dépistage précoce si vous soupçonnez que votre chien est atteint du ver du cœur.
  • Respecter tous les éléments du traitement.
  • Respect du suivi recommandé par votre vétérinaire.