Une perte de force dans les pattes arrière d’un chien peut être causée par l’une ou l’autre de nombreuses pathologies.
Voici les indices que votre vétérinaire utilisera pour localiser la source du problème.
Lorsqu’un chien souffre de faiblesse, quelle qu’en soit la cause, c’est généralement au niveau des membres postérieurs qu’elle se manifeste en premier. C’est logique, car les membres postérieurs du chien ont un rôle important à jouer. Ils sont responsables de la poussée du chien depuis une position assise ou couchée et de la propulsion du corps vers l’avant lors des mouvements.
Toute recherche de la cause d’une boiterie doit commencer par un examen physique complet de votre chien par votre vétérinaire, ainsi que par des analyses sanguines de base. Vos observations détaillées sur l’activité de votre chien et l’apparition des symptômes sont également des indices très importants que votre vétérinaire peut utiliser pour déterminer les tests à effectuer afin de limiter les causes possibles de la faiblesse des membres postérieurs.
Des difficultés dans ces activités simples de la vie quotidienne vous alerteront sur un problème lié à la faiblesse.
À quoi ressemble la faiblesse des pattes arrière de votre chien ? La lenteur à se lever, l’affaissement des membres postérieurs, la traîne du bout des doigts, le balancement de l’arrière-train, les membres qui se croisent parfois, l’intolérance à l’exercice, le glissement et l’affaissement de l’arrière-train sont autant de signes de faiblesse des membres postérieurs. Votre chien peut également être soudainement incapable de marcher sur ses pattes arrière.
Si votre chien présente l’un de ces signes, vous pouvez faire quelques observations importantes qui aideront votre vétérinaire à en déterminer la cause :
- La faiblesse est-elle épisodique ou constante ?
- Est-elle provoquée par l’exercice ou non ?
- Est-elle apparue progressivement ou soudainement ?
L’âge et la taille de votre chien rendent certaines affections plus probables que d’autres.
Ces éléments sont également pris en compte dans le processus de diagnostic. Les causes de la faiblesse des membres postérieurs peuvent être classées en quatre catégories principales : orthopédique, neurologique, métabolique ou cardiaque.
Causes orthopédiques de la faiblesse des membres postérieurs chez le chien
La principale cause orthopédique de la faiblesse des membres postérieurs chez le chien est l’inflammation/douleur chronique des articulations (arthrose, maladie dégénérative des articulations).
Si l’arthrite elle-même est évidemment douloureuse, elle s’accompagne souvent de douleurs musculaires, appelées douleurs compensatoires.
Il en résulte que le chien a du mal à se lever et à se déplacer. Il peut alors devenir plus sédentaire, ce qui entraîne une perte de force musculaire et de condition physique, et aggrave encore la situation.
L’arthrite touche le plus souvent les chiens âgés en raison de l’usure des articulations au fil des ans ; les chiens en surpoids portent un fardeau supplémentaire en raison du stress excessif que les kilos en trop exercent sur les articulations.
Les chiens atteints de dysplasie de la hanche (formation anormale des articulations de la hanche) peuvent développer une arthrite de la hanche à un jeune âge.
La faiblesse des membres postérieurs due à ces affections arthritiques se manifeste généralement de façon lente et insidieuse. Elle ne semble pas être apparue du jour au lendemain.
Les formes aiguës d’arthrite qui peuvent entraîner une faiblesse soudaine de l’arrière-main du chien comprennent l’arthrite à médiation immunitaire et l’arthrite de Lyme.
Parmi les autres causes orthopédiques de faiblesse des membres postérieurs figurent les fractures, la discopathie intervertébrale et les déchirures bilatérales du ligament croisé antérieur, fréquentes chez les chiens en surpoids.
Des analyses sanguines et des radiographies aideront votre vétérinaire à diagnostiquer ces affections et à prescrire un traitement approprié.
Causes neurologiques de la faiblesse des la pattes arrière chez le chien
La maladie du disque intervertébral passe d’un problème orthopédique à un problème neurologique lorsqu’un ou plusieurs disques malades exercent une pression sur la moelle épinière, ce qui entraîne une faiblesse neurologique.
La plupart de ces cas peuvent être traités médicalement, mais si une paralysie survient ou si le traitement médical n’apporte pas d’amélioration, une intervention chirurgicale est indiquée.
Les tumeurs de la colonne vertébrale et d’autres affections neurologiques provoquent des signes similaires.
Une imagerie avancée, telle que la tomodensitométrie ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM), et parfois l’analyse du liquide céphalo-rachidien, sont nécessaires pour le diagnostic.
La discospondylite est une infection du disque intervertébral et des extrémités des vertèbres adjacentes. Elle est très douloureuse, provoque souvent une faiblesse des membres postérieurs et peut être difficile à diagnostiquer.
Le traitement consiste en l’administration d’antibiotiques pendant une période prolongée (six à douze mois).
Comme cette affection peut être difficile à diagnostiquer dans ses premiers stades, votre chien peut avoir besoin de radiographies répétées et/ou de tests avancés tels que la tomodensitométrie ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour parvenir à un diagnostic définitif. S’ils sont correctement diagnostiqués et traités, ces chiens peuvent se rétablir complètement.
La sténose lombosacrée, également connue sous le nom de syndrome de la queue de cheval, est une affection dégénérative similaire à la maladie du disque intervertébral, mais spécifique à l’articulation lombosacrée. Il s’agit de l’articulation qui relie les dernières vertèbres à la région pelvienne. Elle est différente des autres articulations intervertébrales, car c’est là que tous les nerfs périphériques qui vont à l’extrémité postérieure se ramifient à partir de la moelle épinière.
La maladie dans cette région est très douloureuse et provoque souvent des déficits neurologiques, qui se traduisent par une faiblesse des membres postérieurs.
La myélopathie dégénérative est une dégénérescence lente, mais progressive de la moelle épinière qui entraîne une faiblesse des membres postérieurs. Elle touche de nombreuses races de chiens, mais le Berger allemand est l’exemple type de cette maladie. Elle touche généralement les chiens d’âge moyen et les chiens âgés.
Il n’existe actuellement aucun traitement efficace pour la myélopathie dégénérative, mais seulement des soins de soutien.
La myasthénie grave est une maladie neuromusculaire auto-immune qui se traduit par une faiblesse musculaire apparaissant à l’effort. Elle peut commencer par les membres postérieurs, mais évolue rapidement vers une faiblesse de l’ensemble du corps et un effondrement.
Voici un scénario classique pour la myasthénie grave : votre chien se lève après s’être reposé et est parfaitement normal. Vous partez en promenade et en quelques minutes, il fléchit, glisse et titube jusqu’à ce qu’il ne puisse plus se tenir debout ou marcher. Après une période de repos, qui permet de reconstituer les transmetteurs neuromusculaires affectés, il peut à nouveau marcher pendant une courte période.
Le diagnostic nécessite une analyse de sang. Le traitement est de longue durée (six mois ou plus). Certains chiens sont en rémission et mènent une vie normale. D’autres auront besoin d’un traitement et d’un soutien à vie.
Le collapsus induit par l’exercice est une maladie héréditaire qui touche les Labradors et quelques autres races. Elle se manifeste généralement entre 6 mois et 2 ans. Elle survient après plusieurs minutes d’exercice intense. Le chien devient progressivement plus faible et manque de coordination dans les membres postérieurs, jusqu’à ce qu’il tombe.
Il n’existe pas de traitement pour cette maladie. La prévention consiste à éviter tout exercice physique intense. Pour ces raisons, il est important que vous achetiez votre chiot à un éleveur dont les parents ont été testés pour ce gène.
Si vous avez adopté un chien présentant ces symptômes, faites-lui subir un test de dépistage du gène EIC.
Le syndrome vestibulaire idiopathique est une cause fréquente d’incoordination et de faiblesse des membres postérieurs chez les chiens âgés. Il apparaît soudainement et vous pouvez avoir l’impression que votre chien a subi un accident vasculaire cérébral.
La cause de ce trouble est inconnue. Il s’accompagne souvent de troubles de l’équilibre et d’une inclinaison de la tête. La plupart des chiens se rétablissent rapidement grâce à des soins de soutien.
Plusieurs maladies transmises par les tiques peuvent provoquer une faiblesse neuromusculaire généralisée qui se manifeste d’abord dans les membres postérieurs. Informez votre vétérinaire si vous avez vu des tiques sur votre chien.
Causes métaboliques de la faiblesse des pattes arrières chez le chien
Un faible taux de sucre dans le sang (hypoglycémie), un faible taux de globules rouges (anémie) et un faible taux de potassium (hypokaliémie) sont autant d’exemples de troubles métaboliques qui peuvent entraîner une faiblesse des membres postérieurs.
Ces troubles sont facilement diagnostiqués à l’aide d’analyses sanguines.
Pour résoudre ces problèmes, il est important de trouver leurs causes sous-jacentes, ce qui nécessite d’autres tests de diagnostic.
L’insuffisance des glandes surrénales (maladie d’Addison) et l’insuffisance des hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie) sont des troubles endocriniens qui peuvent entraîner une faiblesse. Ces deux troubles sont diagnostiqués à l’aide d’analyses de sang et le traitement est à vie.
Certaines affections hépatiques peuvent entraîner une maladie métabolique appelée encéphalopathie hépatique, qui provoque une faiblesse et une confusion épisodiques, plus fréquentes après un repas.
Causes cardiaques de la faiblesse des pattes arrière chez le chien
Une fonction cardiaque adéquate est essentielle à la circulation sanguine et à l’apport d’oxygène à tous les tissus de l’organisme. Lorsque la fonction cardiaque est altérée, quelle qu’en soit la cause, il en résulte une faiblesse.
Là encore, pour les raisons évoquées précédemment, la faiblesse chez les chiens se manifeste généralement d’abord au niveau des membres postérieurs.
La maladie du ver du cœur, l’insuffisance cardiaque congestive, la maladie du muscle cardiaque (cardiomyopathie), les arythmies cardiaques, les tumeurs cardiaques ou péricardiques et la présence de liquide dans le sac entourant le cœur (épanchement péricardique) sont autant d’exemples de maladies cardiaques observées chez les chiens.
L’examen physique de votre chien permettra à votre vétérinaire de déceler une cause cardiaque à la faiblesse des membres postérieurs que vous avez identifiée, puis le diagnostic et le traitement suivront.
La faiblesse des membres postérieurs chez le chien n’est pas uniquement due à la « vieillesse »
Comme vous pouvez le constater, il existe une myriade de causes potentielles de faiblesse des membres postérieurs chez les chiens. C’est pourquoi il est important de faire examiner votre chien si vous remarquez ce problème, et de ne jamais le considérer comme un problème de « vieux chien ».
Votre vétérinaire peut écarter de nombreuses causes sous-jacentes et, avec un peu de chance, parvenir à un diagnostic définitif. L’identification et le traitement de certaines de ces maladies peuvent changer la vie de votre chien, même s’il est âgé !
Certaines maladies chroniques, comme l’arthrose, sont incurables. Mais vous pouvez faire beaucoup pour améliorer et maintenir la qualité de vie de votre chien pendant très longtemps. Cela commence par des soins attentifs et un engagement à prendre des mesures de soutien.